Lexploitation du riche ensemble de données recueillies démarrera dès le premier semestre de 1999 mais sétendra probablement jusquau milieu de la prochaine décennie. La mise au point de ce projet inédit en France aura été le fruit d'une longue coopération - démarrée depuis deux ans et demi déjà - avec les principaux organismes de recherche travaillant dans les domaines concernés : le groupe de projet mis sur pieds à cette occasion comprenait des chercheurs du CREDES, du CTNERHI, de l'INED, de l'INSERM et naturellement, au nom du ministère de l'Emploi et de la Solidarité, de la MIRE et du SESI. Quant au montage financier il rassemblera (outre celle, largement prépondérante, de l'INSEE) les contributions de nombreux acteurs du système d'aide aux personnes handicapées ou âgées : le ministère de l'Emploi et de la Solidarité, l'association chargée depuis la loi de 1987 de gérer le fonds d'insertion des travailleurs handicapés (AGEFIPH), les caisses nationales de sécurité sociale, le monde des mutuelles et assurances (FFSA, GEMA, MGEN), des caisses de retraites complémentaires, ainsi que peut-être l'association française contre les myopathies (AFM). Bref, une mobilisation tout-à-fait exceptionnelle répondant aux demandes réitérées du Conseil National de l'Information Statistique , bénéficiant en outre de l'appui de la Délégation Interministérielle aux Handicapés et de l'intérêt exprimé - notamment au travers de leur Comité d'Entente - par les associations de personnes handicapées et de leurs familles et amis.
L'information sur le handicap et la dépendance en France est dans une situation assez paradoxale. L'importance des enjeux financiers pour l'équilibre des comptes sociaux est considérable (le Groupe de Travail du CNIS en évalue le coût pour 1995 à 180 milliards de francs) ; les acteurs capables de définir les besoins d'information et d'en financer la satisfaction sont nombreux et souvent puissants ; enfin le vieillissement annoncé de notre population fait craindre un alourdissement des charges. Pourtant dès le premier regard force est de constater l'absence de toute évaluation globale fiable de la population concernée.
Non que l'information fasse défaut. Elle est au contraire multiple et diverse : enquêtes locales et statistiques sectorielles fournies ou financées par l'un ou l'autre des nombreux systèmes gérant l'aide ou la reconnaissance officielle du handicap. Mais autant de sources indépendantes, autant de méthodes de collecte, de grilles d'évaluation, et autant de résultats partiels le plus souvent incomparables et dont rien ne garantit qu'ils couvrent l'ensemble des situations.
D'où la définition du projet confié à l'INSEE : fournir des évaluations couvrant l'ensemble de la population. Il ne s'agit ni de remplacer les sources existantes, ni d'en égaler toutes les qualités, mais d'en combler le manque principal : une vision d'ensemble.
Au-delà de ce cadre général, on résumera ainsi l'actuel dessein du projet :