F�d�ration Fran�aise de Psychiatrie
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The evolution of opiates substitute in France

2nd National Drug Treatement Conference, London, 2004 

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   Dr. Dan VELEA

 
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FAMILLES ET TOXICOMANIES


La remise en cause culpabilisante
Le passage � l'acte, transgression de l'interdit, a souvent valeur d'affirmation de soi et conforte le sentiment d'identit� de l'adolescent
On analyse plusieurs types de relations au niveau de la cellule familiale : interg�n�rationnelle et transg�n�rationnelle :

Interg�n�rationnel
On constate souvent l'intervention �ducative des grands-parents, surtout les grands-m�res maternelles ; cette action arrive parfois � la d�stabilisation des relations parents/enfants.

Deux types de familles sont d�crite:

La famille jeune � " conflictuelle ", marqu�e par des conflits et ruptures.
La familles �g�e � " d�pressive ", marqu�e par les deuils, la maladie.

Transg�n�rationnel
Entre le rejet de la part des membres de la familles et une acceptation synonyme parfois de culpabilit�, la palette des r�actions est tr�s diverses. Entre les membres de la fratrie, la question qu'on peut se poser est la raison de celui ou de ceux qui sont devenus toxicomanes par rapport aux autres.

La multitude des transgressions r�p�titives d'une g�n�ration � l'autre fait partie du tableau " pathologique " de ces familles. La non-int�gration de la loi parentale et la transgression constante des lois au niveau familial, mais aussi l'admiration de la part de certains membres de la familles pour les conduites d�viantes, renforce le comportement des jeunes toxicomanes.

La plupart des familles pr�tent une attention majeure au sympt�me " toxicomanie " pour fonder une demande d'aide. Dans la plupart des cas, l'analyse du contexte familial permet de mettre en �vidence des pathologies diverses.

Deux cas de figure se d�marquent :

a.)

La minimisation, voire la banalisation de l'intoxication : des parents qui ne pr�te pas attention � l'�tat physique et psychique, qui consid�rent les sympt�mes comme signes d'un �tat d�pressif. En fait, ces parents ont " peur " d'affronter la probl�matique de la toxicomanie - et pas que celle-ci avec leurs enfants.
La c�cit� familiale face aux sympt�mes fait appel � des m�canismes de d�ni.
Souvent les familles sont incapables de saisir la r�elle dimension du signal d'alarme que repr�sente les passages � l'acte de leur enfant.
Il s�agit souvent des familles qui ont recours aux diff�rentes substances psychoactives dans les situations de stress quotidien (l�exemple de l�armoire � m�dicaments, de la bouteille du bar souvent bien rempli).

b.)

La dramatisation de la toxicomanie, avec un rejet qui ne laisse plus sa place au dialogue ; les ponts sont coup�s, les liens intrafamiliaux semble bris�s d�finitivement.
Les passages � l�actes � tentatives de suicides, overdoses, actes antisociaux � repr�sentent autant de signaux d�alarmes de la part des jeunes qui se retrouvent confront�s � ces situations.

La demande familiale est centr�e sur le " sympt�me � drogue " ; progressivement, l'analyse du contexte familial permet aux th�rapeutes de mettre en �vidence les vrais interactions de la drogues dans l'histoire familiale.

Une explication psychanalytique du ph�nom�ne de la toxicomanie est celle fournie par Claude Olivenstein. Partant du constat de Freud que le stade du miroir est une �tape indispensable dans le d�veloppement du jeune enfant, Olivenstein conceptualise le " stade du miroir bris� ". Freud avait constat� dans l��volution de son petit-fils l�importance du premier contact visuel avec son propre image ; l�enfant avait fait � quatre pattes le chemin de toute sa chambre et une fois arriv� devant la glace il a d�couvert avec �tonnement son image. Pour Olivenstein, l�enfant issu d�un milieu familial instable, non-s�curisant, aurait devant la glace l�impression d�un �clatement de son image, les milliers de morceaux de glace �tant �parpill�s partout.

Th�rapies syst�miques
Les syst�miciens, sont des th�rapeutes qui privil�gient le "syst�me", qu'il soit familial, scolaire, hospitalier ou autre. Ils �tudient les relations � l'int�rieur de ce syst�me pour comprendre le dysfonctionnement qui a pu s'y installer et tenter d'y porter rem�de. De m�me qu'il y a plusieurs �coles psychanalytiques, il y a plusieurs �coles syst�miques, comme je l'indiquais plus haut; certaines s'apparentent au comportementalisme, ignorant superbement l'inconscient, que les tenants de cette tendance appellent "la bo�te noire". D'autres ont gard� une fid�lit� � leurs sources psychanalytiques � des degr�s divers, mais ils y ont ajout� une dimension suppl�mentaire capitale, celle de l'importance primordiale de l'environnement, c'est-�-dire des syst�mes auxquels appartiennent les sujets.

Aux Etats-Unis, et en Europe, mais pas en France, une �cole syst�mique psycho-dynamique form�e d'anciens psychanalystes qui cherchaient � �largir leur point de vue, �tait n�e dans les ann�es 60. Leurs travaux �taient soit ignor�s, soit combattus, par beaucoup de psychanalystes fran�ais parce qu'ils les consid�raient soit comme trop h�t�rodoxes, soit comme trop simplistes.

Dans beaucoup de th�rapies de couples, les patients et le th�rapeute butent sur des ph�nom�nes inconscients qui venaient d'ailleurs, par exemple des mythes familiaux de la famille d'origine ou des d�l�gations contradictoires des parents. Dans combien de th�rapies d'enfants n'avons-nous pas senti se profiler l'influence redoutable d'un secret de famille ou l'ombre port�e d'un anc�tre rest� tout-puissant.

La transmission transg�n�rationnelle est constitutive de la formation de notre personnalit�; sans cette transmission, nous n'existerions pas, c'est elle qui nous rend nous-m�mes. Nous sommes faits des transmissions de nos parents et de nos anc�tres, et bien s�r de ce que nous en avons fait. Nous ne les recevons pas toutes brutes, nous les �laborons, nous les assimilons, nous les recr�ons, nous les renvoyons en feed-back aux parents qui y r�agissent � leur tour. Cela vaut aussi bien pour les transmissions b�n�fiques que pour les transmissions pathologiques. On voit souvent les enfants d'une m�me famille �laborer diff�remment des transmissions parentales qui paraissent identiques; cela s'explique d'une part parce que chaque enfant effectue sa propre �laboration, et d'autre part parce que ces transmissions ne sont pas identiques en r�alit� : on ne transmet pas les m�mes choses � un fils a�n� qui porte les espoirs de la famille, � une fille cadette qui peut repr�senter une s�ur cadette tr�s aim�e ou ha�e ou morte, ou � un dernier enfant non d�sir�, ou au contraire tr�s chouchout�.

Toxicomanie et psychanalyse
Les d�bats autour de la cure psychanalytique et la toxicomanie, animent les th�rapeutes depuis plusieurs d�cennies. Ainsi, d�s 1916, Freud �crit � Ferenczi pour lui faire part de son scepticisme concernant la cure analytique des consommateurs de drogues. La question principale soulev�e par Freud est la reconnaissance de la d�pendance et sa probl�matique - la place de la drogue et sa fonction de r�ponse � tout, face aux malheurs. Selon Freud, "nul ne peut �tre tu� in absentia ou in effigie".

Le sujet toxicomane �voque le probl�me de la d�pendance comme sympt�me du mal �tre, mais laisse souvent en suspense les causes et la description du probl�me. Or, on le sait pertinemment, que dans ce sympt�me se trouve quelque chose de tr�s personnel que le sujet ne ma�trise plus. La suite logique prouve que les deux conditions n�cessaires � la cure sont rarement remplies par les sujets. D'abord la reconnaissance de la nocivit� du probl�me, afin d'�prouver l'envie de s'en d�faire. Deuxi�mement, le sens du probl�me, qui lui �chappe le plus souvent. Pour les consommateurs des substances psychotropes, le rapport qui s'�tablit avec la drogue se trouve sous le signe de l'utilit�. a partir d'un certain moment, l'identification du toxicomane int�gre la drogue � c�t� du nom, de la filiation.

La reconnaissance du probl�me et la prise de conscience sont ralentie par le mode de r�gulation - la prise de la drogue - et par le caract�re pulsionnel, r�p�titif, incontr�lable de cette r�solution. La pulsion appara�t dans le cadre d'un mouvement circulaire, r�p�titif. L'�chec de la r�ponse apport�e par la drogue explique cet �ternel recommencement.

Finalement, la prise de produit appara�t comme une solution et une r�ponse adapt�e aux panels de probl�mes que le sujet rencontre dans sa vie quotidienne - facilitation des contacts et des liens sociaux (pensons simplement au " boum " des drogues dites socialisantes), apaisement ou m�me anesth�sie d'une souffrance morale.

Plusieurs auteurs ont d�j� insist� sur le caract�re sexuel de la prise de drogue et la comparaison de la prise de drogue � un orgasme. Selon la description lacanienne, il y a opposition entre le type de satisfaction procur�e par le produit et celle r�sultant de la jouissance sexuelle.

Les tentatives de r�paration du Moi, la r�gulation des dysfonctionnements � travers l'usage des substances psychoactives, sont suivies souvent des �checs qui peuvent d�clencher des troubles psychiatriques. La comorbidit� psychiatrique s'intrique dans la trajectoire des toxicomanes, la fr�quence de ces troubles �tant des facteurs de mauvais pronostic th�rapeutique.

La n�cessit� de s'attarder sur l'analyse des difficult�s rencontr�es par les toxicomanes - traumas psychiques � r�p�tition, dysfonctionnement familiaux - appara�t comme une �vidence. Cette �tape pr�liminaire � toute prise en charge th�rapeutique permet la mise en place des moyens ad�quats, sp�cifiques et adapt�s � la personnalit� de chaque toxicomane. Il faut garder � l'esprit l'id�e que ces troubles mentaux - cause ou cons�quence de la prise de produit - influencent l'�volution des toxicomanies.

Le mythe familial
Ensemble de croyances bien int�gr�es que partagent tous les membres de la familles au sujet de leurs r�les respectifs. Le mythe caract�rise la nature des relations intra-familiales dont la d�finition est mutuellement accept�e. La mythologie familiale � une fonction d�fensive et permet de renforcer la coh�sion du groupe. Toute mise en cause du mythe est v�cue comme mena�ante pour l'hom�ostasie familiale.

Le mythe de l'harmonie familiale : tout rentrerait en ordre si la drogue dispara�t.
Le mythe de la marginalit� : la fascination de la famille pour la d�viance.
Le mythe de l'expiation : le jeune porte toute la culpabilit� de la famille.

Toxicomanie, famille et la mort
La mort repr�sente un risque de rupture de l'�quilibre familial.