ECSTASY
(MDMA) XTC
3,4
m�thyl�ne dioxym�thamph�tamine
Depuis les
ann�es quatre-vingt, on constate la r�apparition de la consommation de
l�ecstasy � MDMA � 3,4 m�thyl�ne dioxym�tamph�tamine. Synth�tis�
en 1914 par les laboratoires Merck et puis retomb� dans l�oubli,
l�ecstasy est r�utilis� � partir des ann�es soixante-dix en tant
que produit de substitution
au LSD dans certaines psychoth�rapies
� vis�e introspective. L�ecstasy va devenir au d�but des ann�es
quatre-vingt-dix le produit principal des � rave parties �.
La
consommation d'ecstasy concerne un nombre important de jeunes, bien ins�r�s
socialement et qui, d'un point de vue sociologique, ressemblent
davantage aux consommateurs de cannabis qu'aux toxicomanes av�r�s
rencontr�s dans les fili�res de soins. Outre l'ecstasy, ils consomment
ou ont consomm� de multiples autres produits.
Pour les
consommateurs, l'ecstasy n'est pas toujours vu comme une drogue : c'est
d'abord un produit nouveau, associ� � la f�te et non pas au monde des
drogues dites � dures �. L'image de ce produit est en perp�tuelle
�volution depuis son apparition. L�effet empathog�ne de ce produit
am�ne son surnom de � pilule de l�amour � ou de � pilule
de la paix int�rieure �.
Les risques
de la consommations sont sp�cifiques. Le r�cent rapport sur
l�ecstasy met ne �vidence des effets somatiques (crampes musculaires,
risque de rhabdomyolyse, d�shydratation corporelle accentu�e,
tachycardie et hypertension art�rielle), des effets comportementaux
(crises de paniques, auto et h�t�roaggr�ssions, troubles de la
coordination et de la vigilance) et des effets psychiques (une phase
initiale d�exaltation suivie d�une sensation de vide int�rieur
pouvant persister plusieurs jours et ce ind�pendamment de la dose et du
nombre de prises ant�rieures, sentiments de tristesses, difficult�s
relationnelles). La toxicologie intrins�que du produit est redoutable.
Le mouvement
� techno �, souvent mis en cause, est loin d'�tre uniforme.
La population qui s'int�resse au mouvement techno et la consommation
d'ecstasy et des amph�tamines est tr�s h�t�rog�ne. Il s'agit de r�seaux
de jeunes et de jeunes adultes qui composent de petits groupes de trois
� une dizaine de. Ils partagent des activit�s telles que musique,
danse et consommation de drogues (cannabis, LSD, ecstasy). Depuis un
certain temps on remarque le d�veloppement d�une consommation isol�e
dans les soir�es priv�es, dans un objectif de d�couverte et recherche
de sensations. L�attraction est puissante, favoris�e par une couleur
et des dessins sp�cifiques, par un nom �vocateur et par une absence de
risque de transmission du VIH.
Ce qui semble
important � rappeler est la non-reconnaissance de la part de certains
usagers de l�ecstasy en tant que drogue (� la drogue qui n�est
pas une drogue �). Les utilisateurs de ce produit psychoactif sont
adeptes de cette � pilule de l�amour �, cens�e augmenter
la capacit� � �tablir des relations avec les autres � ravers �,
� travers un fort sentiment d�amour universel partag�. Dans
une soci�t� qui n�arrive plus � communiquer par les voies normales,
qui favorise le � culte de la performance �, une pilule
comme l�ecstasy acquiert une position de r�gulation de ces malaises
et donne facilement
l�impression d�une augmentation des capacit�s individuelles.
A l�heure
actuelle des alarmes sont tir�es au sujet des drogues analogues et des
nouvelles drogues de synth�se.
Les drogues
analogues sont issues du � g�nie chimique � des producteurs
clandestins. La possibilit� de synth�tiser ces drogues dans un cadre
strictement familial (la cuisine familiale est investie comme labo par
des chimistes plus ou moins comp�tents, mais qui ont r�ussi � int�grer
les notions de base gr�ce � la transmission du savoir via Internet)
rend une nouvelle image de ces drogues. En r�action � l�inscription
d�une substance comme le MDMA - principe actif de base de l�ecstasy
- sur la liste des stup�fiantes dans la plupart des pays, les chimistes
ont r�ussi � modifier les mol�cules de base, les propri�t�s de la
substance nouvellement fabriqu�e �tant identiques mais pouvant se r�v�ler
plus dangereuses. Pour cette raison, dans les soir�es � rave �
des saisies de produits ont mis en �vidence des m�langes entre le MDMA
et des produits chimiques analogues (MDE, MBDB�) ou des m�langes avec
d�autres composants (k�tamine, atropine, amph�tamines�).
Les nouvelles
drogues de synth�se ont fait leur apparition dans les � smart
shops � londoniens et amstellodamois. Dans ces points de vente des
produits sont pr�sent�s sous les d�nominations � �codrugs �, �
smart-pills �, � energy drinks �, � boissons stimulantes�, dont
certains sont pr�par�s � base de plantes potentiellement toxiques.
Cet article
se propose de pr�senter quelque unes de ces nouvelles drogues de synth�se,
compte tenu d�une augmentation du trafic et des saisies douani�res.
Ces produits remplacent ou compl�tent la panoplie des substances
psychoactives consomm�es par les � ravers �, les effets de
ces nouvelles � smart drugs � �tant similaires voire plus
dangereux que ceux de l�ecstasy ou des amph�tamines � classiques �.
Il n�est pas rare que dans les saisies, le MDMA soit trouv� en m�lange
avec ces nouvelles drogues, les effets des prises pouvant se r�v�ler
dans ces conditions tout � fait impr�visibles et nocives.