Vous êtes médecin de famille, médecin généraliste inconnu de la famille, médecin d'un service d'urgence, pédiatre, gynécologue, médecin d'un service départemental de PMI, médecin scolaire, urgentiste, interne de garde...
Vous avez en face de vous un tout-petit, un enfant, un adolescent, fille ou garçon, une femme, un homme.
Vous êtes dans votre cabinet seul, en consultation de PMI avec votre équipe, ou dans une autre structure à la demande dun partenaire, à lécole avec les enseignants, à lhôpital (dans un centre hospitalier dépourvu de service de pédiatrie, aux urgences avec descollègues pédiatres proches, dans un CHRU, dans un pôle de référence régional pour laccueil de personnes victimes de violences sexuelles...).
Lenfant, quel que soit son âge est :
° seul.° accompagné de ses deux parents, de lun des deux, vous les connaissez, vous ne les avez jamais rencontrés...
° accompagné par le SAMU, les pompiers, la brigade de protection des mineurs, la police, la gendarmerie - avec ou sans réquisition - (voir encadré).
° accompagné par une infirmière, une assistante sociale (avec ou sans laccord des parents, avec ou sans mesure judiciaire)...
° domicilié chez ses deux parents, ou chez lun des deux ou chez un proche, en fugue, en internat, chez une assistante maternelle, en foyer.
° sont clairement révélés :Lauteur présumé est nommé ou non, lenfant vit avec lauteur ou non.- par lenfant,
- par une autre personne (en présence ou non de lenfant).
° suggérés, avec plus ou moins de gêne et de sous-entendus.
° non évoqués par lenfant mais suspectés par un tiers.
Les faits sont récents ou anciens, uniques ou répétés.
Ils sont révélés pour la première fois ou ont déjà été révélés. Dans ce dernier cas le praticien se fera préciser les conditions de la révélation et les suites déjà données. Le praticien évaluera si l'enfant est soutenu par quelqu'un de la famille, un proche ou un professionnel. Il appréciera également si on croit l'enfant ou s'il est complètement
seul avec son problème.
La personne peut se présenter seule ou accompagnée dun proche informé ou non de la situation, dun policier, gendarme ou pompier, ou être adressée par un confrère. La victime peut être visiblement en état de choc, prostrée. Elle peut aussi ne manifester aucun signe d'appel.
L'examen va être réalisé :
- sur réquisition après quelle a déposé plainte [voir encadré] :
° Les faits sont le plus souvent récents (délai de moins de 3 jours = urgence de lexamen médical).- Sans réquisition :° Parfois ils sont plus anciens, avec un délai plus ou moins long entre les faits et le dépôt de plainte.
° Les faits sont récents datant de moins de 3 jours, la victime ne veut ou nose pas porter plainte. La demande se présente comme médicale. Cependant, il faut réaliser lexamen et les prélèvements comme en cas de réquisition. En effet, le dépôt de plainte va peut-être suivre lexamen médical, la victime ayant été encouragée à le faire par cette prise en charge initiale. Il appartient au médecin davoir conservé les preuves qui sont « fugaces ».Le médecin avec laccord de la victime peut procéder lui-même au signalement judiciaire.
° Les faits sont plus anciens, la demande est médicale : la personne présente des symptômes physiques ou psychiques, elle souhaite être rassurée sur son état de santé somatique ou demande un soutien psychologique. La révélation tardive peut faire suite à une réactivation à loccasion de lagression dun de ses enfants ou membres de la fratrie, rencontre avec lagresseur...
° La demande est parfois plus confuse, dans le cas d'une patiente demandant un certificat ou un prélèvement vaginal à la recherche de spermatozoïdes pour porter plainte ultérieurement.
° Parfois encore le médecin se trouve face à une victime « muette », présentant des séquelles dagressions sexuelles anciennes non révélées. Il doit alors oser par des questions aider le ou la patient(e) à parler de lagression.
LA RÉQUISITION
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Dernière mise à jour : jeudi 18 octobre 2001 13:50:21 Dr Jean-Michel Thurin |