RAPPORT DU RESEAU I.N.S.E.R.M 49-20-06

B - AXES DE RECHERCHE

6 - COGNITION

L'objectif de ce sous-groupe est double :

- poursuivre un travail sur le dégagement des particularités des procédures cognitives des enfants autistes dans les domaines de la communication (J. NADEL, D. GEPNER et al.) ;
- procéder à une étude de la validité de l'hypothèse "Theory of Mind" au travers de recherches évolutives et comparatives dans le domaine de la socialisation (J. HOCHMANN et al.) et du langage (Cl. BURSZTEJN et al.)

- EQUIPE DE J. NADEL (C.N.R.S.)

"TRAVAUX SUR L''HYPOTHESE PREFERENTIELLE D'UN TRAITEMENT NON SELECTIF DES MOUVEMENTS PROTOTYPIQUES CHEZ L'ENFANT AUTISTE"

I - HYPOTHESE

Si les enfants autistes ne distinguent pas les mouvements qui ont du sens des autres mouvements faciaux, ils sont en difficulté également pour associer certains mouvements du visage, prototypiques d'émotions, avec certains sons qui expriment aussi cette émotion. Sur ces points, les travaux de l'équipe de HOBSON, depuis 1986, sont très démonstratifs.
Cependant, la démonstration se base toute sur une comparaison entre appariement de stimuli émotionnels et appariement de stimuli non émotionnels chez des normaux, des déficients mentaux et des autistes d'âge mental encore plus avancé que dans la recherche de LOVELAND, soit 7 ans et plus. Les autistes apparaissent nettement moins bons dans les appariements de stimuli émotionnels que dans les autres appariements, les déficients mentaux un peu moins bons, et les normaux ont autant d'aisance avec les deux types de matériel.
Toutefois, est-ce une démonstration si concluante d'un trouble autistique spécifique ? L'âge mental choisi nous en fait douter. Il se trouve en effet que certains éléments de la littérature, fournis notamment par BULLOCK et RUSSEL (1986) et GOSSELIN, ROBERGE et LAVALLEE (sous presse), laissent à penser que l'utilisation aisée du matériel émotionnel est acquise aux alentours de 6 ans. Si nos enfants normaux de 7 ans plafonnent sur la capacité requise, on ne peut trancher ici sur 1) l'hypothèse d'un isomorphisme entre développement normal et développement des enfants autistes ; 2) l'hypothèse d'une hétérochronie du développement touchant la compréhension des émotions chez les enfants autistes ; l'hypothèse concernant un traitement atypique non sélectif des mouvements faciaux porteurs de sens émotionnels n'est pas testable ici puisque les stimuli présentés sont par définition prototypiques.

II - METHODOLOGIE

Pour tenter de trancher entre ces deux hypothèses, l'équipe a repris le protocole d'appariement visuo-auditif créé par l'équipe d'HOBSON, qui a été adapté à la prosodie française. La population comparative fut la même que pour le protocole de LOVELAND : appariés sujet par sujet sur l'âge mental (AM moyen =3D 3 ans). Comme un appariement sujet par sujet ne suffit pas à fonder le caractère normatif du sujet dit normal, il a été réalisé une deuxième étude, portant exclusivement sur des sujets normaux, couvrant la période d'âge de 3 à 6 ans. Cette étude est destinée à nous assurer de l'effet-plafond que nous suspectons et à vérifier si l'appariement visuo-auditif de stimuli non émotionnels est plus facile que l'appariement sur matériel émotionnel. Dans de cas, l'aspect atypique des résultats des autistes tel que décrit par HOBSON (1933b) s'en trouverait modulé. Enfin, nous avons ajouté l'épreuve nommer par souci de comparaison avec les résultats de l'équipe d'HOBSON.

III - LES RESULTATS

Les résultats de l 'étude comparative entre 7 enfants autistes et 7 normaux appariés sujet par sujet sur l'AM (PEP de SCHOPLER pour les enfants autistes ; AMmy=3D3 ans) ne fait pas apparaître de différence. A l'issue de ce travail, que peut-on constater ? Tout d'abord que l'intégration visuo-motrice des expressions émotionnelles en choix multiple s'acquiert tardivement, après 3 ans, et qu'il s'agit donc d'une formulation cognitivement bien plus complexe que le simple appariement entre un mouvement de la bouche et un son, appariés dès 7 mois par le bébé, comme le montrent KUHN et MELTZOFF.

IV - REFLEXIONS SUR CETTE RECHERCHE

Cette intégration progresse jusqu'à 6 ans, où elle ne pose plus de problème : or c'est à 7 ans qu'HOBSON et son équipe (1986 ; 1993a et b) apparient les normaux avec les autistes du même âge mental. L'infériorité dont font preuve alors les autistes pour traiter le matériel émotionnel par rapport au matériel non émotionnel n'est spectaculaire qu'en raison de l'âge choisi. Plus tôt, les normaux comme les autistes, éprouvent des difficultés sur ce matériel. A tout le moins, ce constat, fait à partir de notre épreuve normative et confirmé dans l'étude comparative, nous incite à moduler les conclusions d'HOBSON : si le traitement des émotions est déficitaire chez l'autiste, le type de dispositif utilisé pour le démontrer ne s'applique qu'à des enfants normaux âgés. Tout au plus doit-on retenir l'hypothèse d'une hétérochronie de développement touchant plus particulièrement le traitement du matériel humain émotionnel de base de représentations bidimensionnelles. Pour savoir si elle peut être traitée et compensée au niveau d'un entraînement éducatif, pour savoir si elle laissera des traces indélébiles ou réversibles, des études longitudinales s'imposent.

Si l'appariement visuo-auditif laisse apparaître une évolution plus tardive lors du traitement de matériel humain, chez le normal comme chez l'autiste, l'épreuve de LOVELAND, elle, révèle des spécificités autistiques très précises. Les autistes réussissent moins bien que les normaux à reproduire des expressions faciales sur modèle, mais lorsqu'ils font des erreurs, celles-ci sont extrèmement significatives : en effet, ils produisent des mouvements faciaux qui n'ont pas de sens, tandis que les normaux ont pour erreur des confusions entre expressions qui ont des sens différents. Ceci n'avait pas été mis en évidence par LOVELAND et al. (1994), qui s'étaient contentés de signaler les bizarreries comme témoignage des déficits des autistes dans le domaine émotionnel. Ces auteurs avaient surtout insisté sur les rajouts et embellissements, preuve d'une compréhension de l'émotion mais d'une incapacité à en produire le prototype sur la face (ex : faire un chemin avec ses doigts à partir des yeux pour évoquer la tristesse). Or ces embellissements sont aussi le fait des enfants normaux de la population de l'équipe de J. NADEL et de celle de =. POUJAUD (1995). Ils indiquent plutôt la difficulté à mobiliser la motricité faciale sur évocation d'une émotion chez les jeunes enfants. Encore une fois, les traces de telles difficultés semblent plus tenaces chez les autistes, mais ne sont pas atypiques. On ne peut parler que de retard accentué dans le domaine des émotions, en ce qui concerne l'évocation.

Les signes de traitement non sélectif des mouvements faciaux lors de la production sur modèle demeurent notre seul indice de trouble primaire. Sans nul doute, de telles anomalies de traitement de l'émotionnel humain ne peuvent que rejaillir sur la discrimination du sens. Il semble que l'équipe tienne là un sérieux candidat pour postuler une carence dans l'utilisation de la référenciation sociale. Quant à la capacité d'évocation, elle est maîtrisée de façon bien trop tardive pour en constituer un pré- requis.

C'est donc vers une analyse plus approfondie de cette difficulté à sélectionner les mouvements faciaux qui ont du sens que cette étude préliminaire a conduit l'équipe de J.. NADEL, postulant cette difficulté comme une des sources de l'extrême handicap des autistes pour décoder et instrumentaliser les expressions d'autrui, au cours de toute communication intentionnelle.

- EQUIPE DES PROFESSEURS SOULAYROL ET RUFO ET DU DOCTEUR GEPNER (Marseille)

- "RECONNAISSANCE DES VISAGES CHEZ LES ENFANTS AUTISTES"

I - HYPOTHESES

Depuis une quinzaine d'années, quelques études seulement ont appréhendé le traitement des visages chez l'enfant autiste. Leurs résultats ne sont pas toujours convergents. Ces études se sont généralement centrées sur un aspect à la fois du traitement des visages (soit l'identité faciale, soit les expressions faciales émotionnelles, soit la direction du regard). Si les compétences dans le traitement des différents aspects du visage se développaient seulement à travers l'expérience, alors celles-ci seraient ou bien globalement préservées ou bien globalement altérées, mais des déficits spécifiques partiels dans l'un ou l'autre de ces secteurs ne seraient pas observés. Dans un même groupe de sujets autistes, les capacités de traitement de différents aspects du visage devaient être étudiées.

II - METHODE

Dans deux études, l'une portant sur un groupe de 7 enfants et adolescents autistes appariés à 7 sujets contrôles retardés et à 7 sujets contrôles normaux, l'autre portant sur 10 enfants autistes appariés à 10 enfants normaux, ont été évaluées les capacités des sujets autistes à reconnaître l'identité de visages familiers et non familiers, la catégorisation ou le simple appariement d'expressions faciales émotionnelles, la catégorisation de mimiques faciales non émotionnelles, la lecture sur les lèvres et la détection de la direction du regard.

III - RESULTATS

Les résultats de ces études montrent que les sujets autistes n'ont généralement pas de difficultés dans l'identification des visages familiers ou non familiers ni dans la catégorisation de mimiques faciales non émotionnelles, mais qu'ils présentent des difficultés dans la reconnaissance d'expressions émotionnelles et que la lecture labiale et la détection de la direction du regard semblent particulièrement difficiles pour eux.

Ces résultats montrent que les capacités de traitement des visages ne sont pas toutes globalement altérées. La mise en évidence de ces dissociations suggère que ce n'est pas le traitement du visage en tant que tel qui est altéré, mais plutôt le traitement de certains aspects du visage, que nous pensons être en relation avec un trouble plus basique de la perception de la dynamique faciale.

- "PERCEPTION DU MOUVEMENT CHEZ 5 ENFANTS AUTISTES"

I - HYPOTHESES

La vision du mouvement semble cruciale pour la communication sociale et l'adaptation sensori-motrice. Une altération précoce de la perception du mouvement pourrait, dès lors, expliquer les troubles sensori-moteurs et de la communication des enfants autistes.

Notre étude est la première tentative d'évaluation de la perception du mouvement chez l'enfant autiste. Comme de nombreuses études montrent que les adultes exercent des réajustements posturaux en réponse au flux optique et que les jeunes enfants réagissent posturalement à des mouvements visuels environnementaux dès qu'ils se tiennent debout sans aide, et même avant, nous avons mesuré les effets d'une scène visuelle dynamique sur la posture d'enfants autistes afin d'évaluer leur perception du mouvement.

II - METHODE

5 enfants autistes (C.I.M.-10) âgés de 6 ans en moyenne, étaient comparés à 12 enfants contrÔles normaux (5 ans et demi en moyenne). Les enfants étaient placés debout sur une plate-forme de force face à un écran de cinéma sur lequel étaient projetés les stimuli visuels. Les stimuli étaient constitués de cercles concentriques de fréquences spatiales variables (0.12 à 6.2 cpd), oscillant d'avant en arrière (fréquence d'oscillation de 0.2 Hz). Les positions successives du centre de gravité dans les plans antéro-postérieur et latéral étaient enregistrées.

1) Les positions successives du centre de gravité dans l'axe antéro-postérieur étaient évaluées avec la technique de transformation de Fourier (F.T.T.) ;
2) Dans une seconde analyse, la longueur totale du centre de gravité mesurait l'instabilité posturale globale.

III - RESULTATS

- Analyse de Fourier : tandis que la composante antéro-postérieure de déplacement du centre de gravité est organisée et asservie à la fréquence temporelle de la stimulation visuelle chez les enfants normaux, les conditions expérimentales n'ont aucun effet significatif chez les enfants autistes.
- Instabilité posturale globale : les enfants autistes sont posturalement plus instables que les enfants normaux.

IV - CONCLUSIONS

Les résultats de notre étude suggèrent que les enfants autistes sont posturalement plus instables que les enfants normaux et très insensibles au mouvement environnemental. Ces résultats pourraient aussi expliquer les altérations de la reconnaissance de certains aspects des visages ainsi que les perturbations de la communication verbale, gestuelle et émotionnelle des enfants autistes.

- "RECONNAISSANCE DES EXPRESSIONS FACIALES EMOTIONNELLES ET PERCEPTION DU MOUVEMENT CHEZ LES ENFANTS AUTISTES"

I - HYPOTHESES

L'enfant autiste "cristallin", par sa dysfonction cognitivo-sociale et ses troubles de la communication, confronte le clinicien à l'immensité du champ d'exploration que représente cette mystérieuse pathologie. Le travail de cette équipe a été d'approcher au plus près certaines anomalies cognitivo-émotionnelles de ces enfants, dans la lignée des expérimentations, menées par P. HOBSON depuis 1982, sur la capacité de ces enfants à reconnaître les expressions faciales émotionnelles. Il constate, à travers ses études, qu'ils sont "incapables de saisir la dynamique expressive d'un visage et les autres formes de signaux émotionnels", thèse qui ne fait pas l'unanimité dans le monde scientifique. Ainsi, récemment, DAVIES et coll. ont soutenu l'hypothèse d'une absence évidente de trouble sélectif dans la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles par les enfants autistes.

De façon connexe à ce courant de recherche, GEPNER et coll. ont évoqué l'hypothèse d'une dysfonction de la perception du mouvement chez l'enfant autiste qui, transposée aux mouvements du visage, pourrait élucider, en partie tout au moins, le trouble de reconnaissance des expressions faciales émotionnelles.

L'équipe a donc cherché à savoir dans cette étude si la difficulté à reconnaître les expressions faciales émotionnelles des enfants autistes (contestée par certains auteurs) était liée ou non à une difficulté plus basique dans la perception de la dynamique du visage.

II - METHODOLOGIE

Notre protocole expérimental étudiait 11 enfants autistes (répondant aux critères diagnostiques du D.S.M.-III R) âgés de 4,5 à 6,5 ans, appariés à 11 enfants normaux, selon le sexe et l'âge de développement (Brunet-Lézine). Les stimuli visuels présentés aux enfants sont dynamiques (sur un support vidéo) et représentent un visage exprimant des mimiques faciales émotionnelles à partir d'une mimique neutre. La réponse de l'enfant est signifiée par pointing sur un support statique (photographies).

III - RESULTATS

Les résultats obtenus au test, constitué d'une série de 32 épreuves, mettent en évidence une absence de différence statistique significative entre les 2 groupes d'enfants.

En comparaison avec une précédente étude de cette équipe dans laquelle des stimuli statiques sur photographies étaient présentés, dans des conditions expérimentales fort comparables, l'équipe constate que les enfants autistes n'ont pas de difficulté à reconnaître les émotions faciales. On peut penser que le mode de présentation des visages est partiellement responsable de ce résultat surprenant et encourageant.

IV - CONCLUSIONS

Nos travaux attirent l'attention sur un éventuel intérêt pédagogique de ce mode de présentation de stimuli faciaux et nous engagent à poursuivre l'exploration des déficits et des îlots de compétence de ces enfants à travers de nouveaux protocoles de recherche clinique.

- EQUIPE DU PROFESSEUR SCHMIT (Reims) EN COLLABORATION AVEC LE DEPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE (Reims)

"REPONSE FACIALE AUX ODEURS CHEZ DES ENFANTS PRESENTANT DES TROUBLES ENVAHISSANTS DU DEVELOPPEMENT (P.D.D.) ET CHEZ DES ENFANTS NORMAUX"

La réponse faciale de 10 enfants mutiques avec des troubles envahissants du développement et 10 enfants normaux appariés pour l'âge et le sexe a été enregistrée en vidéoscopie alors qu'ils étaient mis en présence d'odeurs contrastées dans leur valeur hédonique.

La valeur hédonique des stimuli olfactifs a été évaluée à la fois par le groupe des sujets normaux et par un échantillon d'adultes.

Sur chaque sujet, deux méthodes ont été utilisées pour mesurer la réponse faciale :

La première méthode utilisée a été l'analyse des mouvements faciaux par le Facial Action Coding System.

Les résultats ont montré que les sujets P.D.D. et les sujets normaux présentent des réactions faciales différentes devant les odeurs désagréables : les sujets P.D.D. présentent généralement des actions musculaires correspondant à une expérience négative alors que les sujets normaux présentent plus souvent des sourires.

Avec la seconde méthode, le comportement facial déclenché par l'odeur a été coté par un groupe d'observateurs auxquels il était demandé de juger si les sujets étaient exposés à une odeur plaisante, désagréable ou neutre.

Les réponses faciales aux odeurs désagréables ont été classées de façon plus exacte chez les sujets P.D.D. que chez les sujets normaux. Les résultats suggèrent qu'il existe chez les sujets P.D.D. une capacité fonctionnelle à ressentir la valeur hédonique des odeurs, parallèlement à un déficit de socialisation des réactions faciales aux stimuli à valeur hédonique.

- EQUIPE DU PROFESSEUR J. HOCHMAN ( Lyon)

"ETUDE DIAGNOSTIQUE ET ANALYSE DES APTITUDES A LA SOCIALISATION D'UN GROUPE D'ENFANTS AUTISTES ET PSYCHOTIQUES"

(recherche subventionnée par le programme régional en sciences humaines du C.N.R.S.). Pour cette étude, ont été établis des liens coopératifs avec la Cognitive Development Unit du Medical Research Council (Dr U. FRITH, Londres) et avec le Neuropsychiatric Institute UCLA (Prof M. SIGMAN, Los Angeles).

I - METHODOLOGIE

Une population de 24 enfants suivis en soins ambulatoires au long cours à l'I.T.T.A.C. et scolarisés en classes thérapeutiques spécialisées a été testée sous l'angle du niveau intellectuel et soumise à trois types d'évaluation diagnostiques : D.S.M-III R, C.F.T.M.E.A., échelle CARS. Les enfants ont ensuite été soumis aux épreuves désormais classiques de "théorie de l'esprit". Les parents et les thérapeutes habituels de l'enfant ont rempli l'échelle de comportement adaptatif de Vineland. Il a été utilisé, pour la valider, une échelle d'aptitude à la socialisation (E.A.S.E.) développée à partir de l'échelle de Vineland et de l'échelle E.S.O.C. de U. FRITH et F. HAPPE. Cette échelle a la particularité de comporter pour moitié des items ne nécessitant pas de théorie de l'esprit et pour moitié des items nécessitant une théorie de l'esprit. Elle a été remplie par les parents, les soignants et les enseignants de l'enfant.

II - RESULTATS

Ce travail montre une bonne concordance inter-échelle entre d'une part autisme de Kanner (C.F.T.M.E.A.) et trouble autistique (D.S.M.-III R) et d'autre part dysharmonie psychotique (C.F.T.M.E.A.) et trouble envahissant du développement non spécifié (D.S.M.-III R).

Le groupe "Trouble autistique" obtient chez les enseignants et les soignants des scores significativement plus faibles que le groupe "Trouble envahissant du développement" à la fois pour les items "théorie de l'esprit" et pour les autres items. Curieusement chez les parents, ces deux groupes ne sont pas différenciés. Il semble exister un continuum entre les deux groupes. Cette étude a surtout l'avantage de constituer une base de données pour un travail au long cours sur une population stable que nous continuons à suivre. Elle va nous permettre de poursuivre nos recherches sur les processus métaphoriques et le "faire semblant" chez l'enfant autiste, recherche dont elle constitue le premier maillon. Nous nous interrogeons en particulier sur le développement de mécanismes compensatoires à l'absence de théorie de l'esprit ainsi que sur l'existence de théorie de l'esprit partielle ou en secteur. * Dans le cadre de cette activité de recherche, l'équipe a bénéficié :

1) de la collaboration régulière de Claire HUGUES, chercheur à la Cognitive Development Unit de Londres ;
2) de la visite du Prof Marian SIGMAN, de Los Angeles ;
3) de la visite du Prof David ROSENFELD, de Buenos-Aires ;
4) de la visite, à deux reprises, de Mme le Dr Geneviève HAAG, membre du Réseau.

- EQUIPE DU PROFESSEUR CL. BURSZTEJN (Strasbourg)

L'INTERACTION LANGAGIERE CHEZ L'ENFANT PSYCHOTIQUE"

I - HYPOTHESE

Les enfants psychotiques présentent un déficit en "théorie de l'esprit" qui leur rend difficile la prise en compte du contexte affectif.

II Ð OBJECTIFS

- Analyser le contenu d'échanges langagiers avec des enfants psychotiques ; - relever les éléments affectifs, qui véhiculent des émotions éprouvées ou attribuées à autrui ; - en comparer la quantité et la qualité avec celles du langage d'enfants normaux.

IIIÐ POPULATION

- 10 enfants psychotiques possédant un langage - 10 enfants témoins de même âge et/ou chronologique.

IV Ð METHODE

- Enregistrement des échanges langagiers autourd'histoires commentées à partir d'un support visuel, - analyse du corpus recueilli par un linguiste, en collaboration avec un pédopsychiatre.

V Ð RESULTATS

Etude en cours.