ÉPIDÉMIOLOGIE EN PSYCHIATRIE : répertoire des travaux francophones de 1989 à 1994



Mortalité



Etude de la mortalité avant 30 ans dans les familles de psychotiques

A. BOURGUIGNON 18 r Saint-Romain 75006 PARIS, Tél 45.44.18.08
A. LIVARTOWSKI même adresse
S. STYLIANIDIS " "
O. BOURGUIGNON " "
Subvention de la Mission Recherche Expérimentale (MIRE) du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé. Travail du Service de Psychiatrie de l'Hôpital A. Chenevier, 94000 CRETEIL.

Objectifs

Hypothèse : Il y a une surmortalité prématurée (avant 30 ans) dans les familles de psychotiques.

Méthodologie

Deux échantillons : 101 psychotiques (catégories 295 et 298 de la CIM - 9e révision) et 101 témoins appariés. Trois générations recensées : frères et soeurs des sujets, leurs parents et leurs enfants. Analyse de la mortalité : faite par la méthode des courbes de survie (méthode directe).

Résultats

comparés avec les tables de mortalité de la population générale.

Résultats

L'hypothèse est confirmée. La surmortalité avant 30 ans dans les familles de psychotiques est associée à une plus grande morbidité psychiatrique, à une plus grande fréquence du célibat et à une plus fréquente dissociation des couples.

Mots-clefs

Psychose - Mortalité - Famille

Publications

BOURGUIGNON A, LIVARTOWSKI A, STYLIANIDIS S, BOURGUIGNON O. Etude de la mortalité avant 30 ans dans les familles de psychotiques. Les Annales Médico-Psychologiques, 1989, 147, 1-14.

Mortalité et anniversaire de naissance dans la population suisse. Etranges constatations

1993-1994-....

J. BOVET Centre de Recherche du DUPA, 18 av de Sévelin, 1004
LAUSANNE (Suisse), Tél (021) 626.14.47
J. SPAGNOLI même adresse
C. SUDAN " "
F. FERRERO Hôpital de Cery, 1008 PRILLY (Suisse)

Objectifs

Etudier l'influence éventuelle de l'anniversaire de naissance sur la mortalité (comme cas particulier de l'importance de certaines valeurs symboliques - ici : l'anniversaire - fondatrices de l'identité individuelle).

Méthodologie

Dates de naissance et de décès de toutes les personnes mortes en Suisse entre le 01/01/1969 et le 31/12/1992 (N = env. 1.400.000). Autres variables prises en compte : Sexe - Type de mort ("naturelle" ; suicide ; autre mort violente). Comparaison des valeurs observées et des valeurs attendues (avec prise en compte des variations saisonnières des naissances et des morts).

Résultats

Sur le sous-ensemble des morts "naturelles" (N = env. 1.275.000) (c-à-d sans tenir compte des suicides et des autres morts violentes) : A tout âge, mais surtout dans l'âge avancé, il existe une surmortalité le jour anniversaire de la naissance (de l'ordre de +17% sur l'ensemble des deux sexes et de tout âge). En outre : chez les "jeunes" (jusque vers 70 ans) : discrète surmortalité dans les 3 mois précédant l'anniversaire ; discrète sous-mortalité dans les 3 mois suivants. Chez les vieux (au-dessus de 80 ans) : inversion de ces différences. Rôle intéressant du sexe dans ce processus d'inversion. N.B. : Nous sommes à la recherche d'hypothèses explicatives, et serions reconnaissants à quiconque nous en fournirait !

Mots-clefs

Mortalité - Anniversaire de Naissance

Publications

Cette étude fera selon toute vraisemblance l'objet d'une thèse de doctorat en médecine (candidate : Corinne SUDAN), à paraåtre en 1994-1995.

Evolution de la mortalité des malades mentaux hospitalisés de 1968 à 1982

1989

F. CASADEBAIG INSERM U.302, 44 ch de Ronde, 78110 LE VESINET
N. QUEMADA CCOMS, 2 ter r d'Alésia, 75014 PARIS
A. CHEVALIER EDFSGMC, 22-30 av de Wagram, 75008 PARIS

Objectifs

Comparer l'évolution de la mortalité des malades mentaux hospitalisés à la mortalité générale de 1968 à 1982 par sexe et âge ainsi que par diagnostic psychiatrique.

Méthodologie

L'étude de la mortalité des malades mentaux hospitalisés s'est faite à l'aide des statistiques annuelles des établissements psychiatriques. L'estimation de la population hospitalisée a été calculée à partir des durées moyennes de séjour, par la méthode des personnes années. Les décès observés en hôpital psychiatrique sont rapportés aux décès estimés, en affectant par sexe et groupe d'âge, les taux de mortalité générale aux effectifs hospitaliers (taux standardisés de mortalité). L'évolution a été appréciée par le test des rangs de Spearman. Une analyse en composantes principales a synthétisé les observations.

Résultats

Par rapport à la mortalité en population générale, la mortalité des malades mentaux est toujours significativement plus élevée et d'autant plus élevée que les âges observés sont plus jeunes. La diminution de la surmortalité au cours des 15 années observées est significative mais néanmoins peu spectaculaire. Elle n'est pas vraie pour les femmes de moins de 45 ans. Cette diminution se retrouve pour tous les diagnostics étudiés chez les plus de 55 ans. Pour les moins de 55 ans présentant des états névrotiques la surmortalité va en augmentant à partir de 1975, surtout pour les femmes.

Mots-clefs

Malades mentaux hospitalisés - Mortalité - Evolution chronologique

Publications

CASADEBAIG F, QUEMADA N, CHEVALIER A. Evolution de la mortalité des malades mentaux hospitalisés 1968-1982. Rev. Epidém. et Santé Publ., 1990, 38, 227-236.

Surmortalité des malades mentaux hospitalisés (1968-1982). Un problème dépassé ?

1992

F. CASADEBAIG INSERM U.302, 44 ch de Ronde, 78110 LE VESINET
N. QUEMADA CCOMS, 2 ter r d'Alésia, 75014 PARIS
M.F. GAUSSET GFEP, Hôpital Saint-Jean-de-Dieu, 290 rte de Vienne, 69373 LYON CEDEX 08
J.M. GUILLAUD-BATAILLE même adresse
J.L. TERRA " "

Objectifs

Comparer l'évolution de la mortalité des malades mentaux hospitalisés à la mortalité générale de 1968 à 1982 selon la cause médicale du décès.

Méthodologie

Les causes de décès ont été étudiées à partir du registre national des causes médicales de décès qui distinguait jusqu'en 1982 l'hôpital psychiatrique parmi les différents lieux possibles de décès. La population hospitalisée en psychiatrie a été étudiée par la méthode des personnes années à partir des durées moyennes de séjour analysées dans les statistiques annuelles des établissements psychiatriques. Les décès observés en hôpital psychiatrique qui sont rapportés aux décès estimés, en affectant par sexe et groupe d'âge, les taux de mortalité par cause de la population générale aux effectifs hospitaliers.

Résultats

Parmi les causes naturelles de décès, les maladies de l'appareil respiratoire, les maladies infectieuses et les maladies endocriniennes apparaissent particulièrement fréquentes chez les malades mentaux hospitalisés. Les décès par maladies de l'appareil circulatoire sont les plus nombreux mais l'écart entre les patients et la population générale est moindre pour cette cause de décès que pour les maladies citées plus haut. Les autres causes étudiées, tumeurs et maladies de l'appareil digestif ne sont pas surreprésentées. Les causes non naturelles de décès, suicides et accidents sont surreprésentées chez les patients. En ce qui concerne les suicides, aucune diminution n'est constatée au cours des 15 ans observés.

Mots-clefs

Causes de Décès - Malades mentaux hospitalisés

Publications

CASADEBAIG F, QUEMADA N, GAUSSET MF, GUILLAUD-BATAILLE JM, TERRA JL. Surmortalité des malades mentaux hospitalisés (1968-1982). Un problème dépassé ? L'Encéphale, 1992, XVIII, 107-114.

Mortalité due à certaines maladies liées à une consommation excessive d'alcool en Aquitaine

1992

B. GARROS ORS Aquitaine, 58 r de Marseille, 33000 BORDEAUX, Tél 56.44.45.79 - Fax 56.51.71.72

Objectifs

Faire le point sur la mortalité liée à une consommation excessive d'alcool dans les départements aquitains et dans l'ensemble de la région.

Méthodologie

Utilisation des données de mortalité de l'INSERM pour l'étude des décès dus à des maladies liées à une consommation excessive d'alcool, soit directement (psychose alcoolique, alcoolisme et cirrhose du foie) soit indirectement (tumeurs malignes de la cavité buccale, du pharynx, de l'oesophage et du larynx). Etude menée à partir des décès survenus au cours de la période 1988-1990, chez des personnes domiciliées en Aquitaine.

Résultats

Environ 4% des décès par maladies survenus chez des Aquitains de 15 ans et plus sont liés à une consommation excessive d'alcool. La moitié de ces décès sont directement liés à l'alcoolisme. Les 3/4 des décès liés à l'alcool touchent des hommes et la moitié surviennent avant l'âge de 65 ans.

Mots-clefs

Mortalité - Alcool - Aquitaine

Publications

GARROS B. Mortalité due à certaines maladies liées à une consommation excessive d'alcool en Aquitaine. ORSA, 1992, 4 p.

Mortalité à huit années d'une population âgée de 40 à 65 ans

1985-1993

M. GOGNALONS-NICOLET Institutions Universitaires de Psychiatrie, Unité d'Investigation Clinique, Equipe Psychosociale, 51 bd de la Cluse, 1205 GENEVE (Suisse), Tél (022) 382.48.91 - Fax (41(long-f)22) 382.48.99

S. PILETTA-ZANIN même adresse

A. BARDET BLOCHET " "

P. FONTAINE " "

Objectifs

Suivre l'ensemble de la cohorte (N=820), pour étudier la mortalité à 8 années.

Méthodologie

Follow-up à 8 années de l'ensemble de la cohorte et étude des certificats de décès.

Résultats

La mortalité à 8 années de l'ensemble de la cohorte genevoise des 40-65 ans (N=820) confirme les différences de mortalité selon le sexe et la classe d'âge. Comme étude longitudinale disposant d'une information transversale très complète en 1985, elle permet de mieux articuler les spécificités de genre des non-survivants = pauvreté, faiblesse des réseaux sociaux pour les femmes, facteurs de vulnérabilité professionnelle pour les hommes.

Mots-clefs

Mortalité - Maturescence - Maladie - Facteurs de Vulnérabilité

Publications

GOGNALONS-NICOLET M, BARDET BLOCHET A. La Maturescence : période critique d'âge entre 40 et 65 ans. Santé Maladie et âges sociaux. Revue Santé Mentale au Québec, 1991, XVI, 1, 191-212. GOGNALONS-NICOLET M. Santé et Maladie lors du vieillissement, Un pari longitudinal pour demain. Cahiers Psychiatriques Genevois, 1993, 14, 87-102. BARDET BLOCHET A. Situations à risques de mortalité dans une population générale âgée de 40 à 65 ans, Intérêt d'un indice prédictif global pour travaux longitudinaux. Cahiers Psychiatriques Genevois, 1993, 14, 121-132. GOGNALONS-NICOLET M, BARDET BLOCHET A. Maturescence, travail et vieillissement. Revue Française des Affaires Sociales "âges dans l'emploi, âges dans le travail". Masson. Paris, 1994, n 1.

La mortalité en institution psychiatrique

1993

Y. MERDJI Clinique de Psychiatrie et de Psychologie Médicale du CHU de Constantine, 25000 CONSTANTINE (Algérie)
A. BELBEKHOUCHE même adresse
M. TOUARI " "
B. BENSMAIL " "

Objectifs

Quantifier la mortalité dans une institution psychiatrique. En cerner les causes.

Méthodologie

30 cas de décès survenus à la Clinique de Psychiatrie du CHU de Constantine, sur une période de 10 ans (1984-1993) sont étudiés sur la base d'un questionnaire comportant une dizaine de paramètres.

Résultats

Le profil général du malade mental décédé en institution psychiatrique est, schématiquement, le suivant : schizophrène, de sexe masculin, âgé de plus de 40 ans, décédé dans les 7 jours suivants son admission, par arrêt cardio-respiratoire. La cause précise du décès reste assez souvent méconnue et engage, dans ces cas-là, la responsabilité médicale (négligence par défaut de surveillance ?). Nécessité absolue d'un examen somatique soigneux à l'admission et périodique durant tout le séjour hospitalier du malade.

Mots-clefs

Causes de Décès - Mortalité - Responsabilité médicale

Diagnostic psychiatrique et cause du décès dans une population hospitalisée

D. VLATKOVIC privé : 35 r de la Prulay, 1217 MEYRIN (Suisse), Tél privé : (22) 785.29.33, Tél prof (jusqu'à oct 95) : (21) 643.65.60
L. RAYMOND Institut de Médecine Sociale et Préventive, Faculté de Médecine, 1211 GENEVE 4 (Suisse)
M. USEL même adresse

Objectifs

Etude d'une population psychiatrique hospitalisée dans une clinique psychiatrique régionale de Suisse (Bellelay) et les associations statistiques, soit positives, soit négatives, entre certaines pathologies psychiatriques et 1698 causes de décès survenus entre 1945 et 1989, notamment le rôle "protecteur" que jouerait la schizophrénie en ce qui concerne le cancer.

Méthodologie

Etude rétrospective de 1698 décès parmi 14.879 patients ayant séjourné, une ou plusieurs fois à la Clinique de Bellelay, entre 1945 et 1989. Les pathologies psychiatriques sont regroupées en 4 catégories (SPO, dysthymies, schizophrénies, autres) et les causes de décès en 5 (cardio-vasculaires, pulmonaires, néoplasies, suicides, autres). Nous avons adopté l'approche PMR (Proportional Mortality Ratio) pour analyser les facteurs de variations, comme dans une étude cas-témoins, les cas étant les décès de la cause envisagée et les témoins ceux dus aux autres causes. Les 4 groupes de causes de décès ont été successivement analysés par régression logistique multiple.

Résultats

Nos résultats vont dans le sens des conclusions des travaux antérieurs. La mortalité due aux maladies cardio-vasculaires (713 cas) serait relativement plus élevée chez les patients dysthymiques (possibilité d'un effet des tricycliques ?), qui se caractérisent par une proportion diminuée de décès par maladies pulmonaires (541 cas). En ce qui concerne les décès par néoplasie (73 cas), l'hypothèse du rôle protecteur de la schizophrénie n'est pas confirmée, les schizophrènes seraient au contraire les plus touchés. Le suicide (27 cas) est proportionnellement plus fréquent chez les patients schizophrènes et dysthymiques, surtout durant la période 1980-89 (par pendaison et défénestration surtout) : environ 10 fois supérieur à celui de la population générale suisse. Les fausses routes alimentaires sont antérieures à 1980 et en relation avec le traitement neuroleptique à fortes doses. Les limites de l'approche proportionnelle (PMR) sont explicitées.

Mots-clefs

Cause de Décès - Malades mentaux hospitalisés - Schizophrénie - Cancer

Publications

VLATKOVIC D, RAYMOND L, USEL M. Diagnostic psychiatrique et cause du décès dans une population hospitalisée. Revue d'Epidémiologie et de Santé Publique, 1994, 42, 207-215.


Dernière mise à jour : mardi 24 août 1999 10:24:04

Dr Jean-Michel Thurin