COMITÉ D’INTERFACE INSERM - PSYCHIATRIE

Compte rendu de la réunion du 23 mars 1998

Présents : P. Marchais, Ph. Mazet, B. Escaig, P. Moron, G. Darcourt, JM. Thurin, L. Dray, M. Nolais

Excusés : C. Kordon, Ph. Jeammet

Absent : Y. Agid

 

Ordre du jour :

- Discussion des propositions de Y. Agid élaborées dans le cadre de sa mission et présentation des mesures concrètes proposées par le Comité d’Interface,

- Compte-rendu de la réunion du Carré des Sciences,

- Prochaine réunion d’interface

- Colloque an 2000

- Interfaces en cours

1) Organisation de la recherche en psychiatrie

Le Comité d’Interface regrette vivement l’absence de Y. Agid à cette réunion. Les propositions précises viennent en général après un débat informel. On en est à un niveau de réflexion et de structuration de la recherche en psychiatrie où il est dommage qu’il n’y ait pas de rencontre.

Cette réunion avait été conçue à partir de la discussion engagée au niveau de la réunion conjointe et programmée pour envisager les mesures concrètes à proposer dans le cadre de sa mission.

La recherche clinique en psychiatrie n’est pas monolithique. Vouloir, comme l’a conclu Y. Agid concevoir l’IFR comme un mastodonte, un mammouth extraordinaire est peut-être valable pour certaines recherches neurobiologiques, mais serait inadapté en psychiatrie.

Les scandinaves ont imaginé des centres sans unité centrale, soutenus par des labos. Une bibliothèque centrale où les travaux sont réunis, une orientation interdisciplinaire des recherches, un lieu où les chercheurs peuvent se réunir et enclencher des programmes de recherche. C’est une unité légère de la recherche. Pour tout ce qui est réflexion méthodologique pure, cela permet de faire avancer des travaux. Le principe instrumental de recherche est valable. Il a permis des résultats.

Dans les projets d’Y. Agid, faire déplacer les malades paraît lourd, coûteux et peu pragmatique alors que si l’on a des bons chercheurs, pouvant communiquer avec des bibliothèques achalandées, on peut obtenir d’excellents résultats.

En France, nous avons des organismes qui attendent que les psychiatres aient créé (sans aucun moyen). Ce que nous n’avons pas encore vraiment trouvé, c’est une formule ayant un peu de moyens et donnant une impulsion.

Il y a des unités qui manquent de chercheurs. L’objectif serait d’avoir des PH et praticien libéraux détachés à temps partiel pour la recherche, qui resteraient en relation directe avec la clinique et avec leurs collègues, et qui pourraient travailler avec des unités. L’INSERM pourrait avoir un rôle essentiel en favorisant ces besoins, c’est-à-dire en favorisant la mobilité des chercheurs par rapport à leur unité et en soutenant une logistique d’accueil et de formation. La DH et la CNAM auraient, de leur côté, à conventionner ces pratiques.

Cela ne suppose pas des moyens fantastiques. Par ailleurs, il peut sembler bizarre de mettre des CHU (et la recherche) là où il n’y a pas de malades et par ailleurs de laisser des déserts recherche-formation dans des lieux de haute densité sanitaire.

Concernant le besoin de chercheurs, l’orientation générale intervient. A Copenhague, il existe un amour de la recherche pour la recherche. Quelqu’un a une idée, les autres enchaînent.

Concernant la documentation, Psydoc-France peut apporter sa compétence, de même dans le domaine de la formation : les cybersessions pourraient être un bon moyen, compte tenu des besoins qui sont considérables et des occupations des intervenants éventuels.

L’importance de pouvoir disposer d’un bon réseau Internet ne réduit pas la nécessité aussi des contacts physiques, d’autant que beaucoup de CHS ne sont pas encore équipés au point de vue informatique. Avoir la composante humaine du mouvement. Il y a une formation qui se fait en marchant. Ne pas négliger les rencontres, atténuer les chapelles.

En résumé, il y a un niveau national d’évaluation et de réponse aux besoins nécessaires à la structuration du milieu, avec des services communs et une décentralisation impliquant des pôles d’activité avec une articulation chercheur méthodologiste – clinicien chercheur – documentation structurée.

L’INSERM doit avoir un objectif de structuration. Il faudrait faire des appels d’offres structurels plutôt que thématiques, favorisant des rapprochements services cliniques/chercheurs, avec une mobilité des uns et des autres. On attend de l’INSERM d’être pro-actif et d’améliorer par des actions structurantes centrées sur les méthodes de travail plutôt que sur le thème.

En ce qui concerne la formation, deux types de formation (en plus de la formation de terrain et des colloques d’animation scientifique) au moins peuvent être utilisées : des formations méthodologiques sur des points précis (budgétisation d’une recherche, outils documentaires, méthodes statistiques, etc. ) et les DEA. Il y a des équipes d’accueil des DEA qui existent : exemple de Bobigny, avec plusieurs étudiants en DEA et doctorants. Mais ces DEA ont tendance à réunir plus de psychologues que de médecins dans les séminaires de méthodologie à la recherche. Il est très difficile de survivre . Il y a aussi le problème des équivalences par rapport aux diplômes fac de sciences qui réduit le recrutement médical.

Les chercheurs manquent de collaborateurs cliniques. Les cliniciens manquent de collaborateurs chercheurs. La recherche est organisée sans services cliniques. Le chercheur est à priori intéressé, les cliniciens ont besoins de collaborer avec des chercheurs à plein temps. La lecture des unités sur l’annuaire de l’INSERM montre qu’il n’y a pas de collaboration avec les services cliniques.

On a à faire à des groupes sociologiques qui n’ont pas réussi à trouver des modalités de collaboration. Il y a actuellement une absence de courroie de transmission entre des professions qui ne s’intègrent pas.

Il s ‘agirait de définir une sorte de Charte des relations qui pourraient exister entre chercheurs et cliniciens :

- préciser le temps minimum consacré au temps de collaboration et d’interface,

Le PH fait beaucoup de choses. S’il voulait prendre le temps de faire de la recherche, il en ferait.

La vertu de l’exemple suffit-elle ? Ce n’est pas complètement une question de temps, il faut aussi une équipe et un service documentaire. Comment sortir de ce circuit où il serait impossible de commencer quoi que ce soit, faute de moyens et où en même temps, il faudrait que tout soit prêt pour que des moyens puissent être attribués ?

Il doit y avoir une volonté politique affichée.

Concernant les moyens et leur intervention dans un projet, on pourrait reprendre l’exemple de Psydoc.fr : il y a eu différentes étapes :

 

Qu’en est-il de la possibilité de constituer un IFR ?

Peut-être, ne sommes nous pas prêt actuellement en psychiatrie. Mais le risque existe aussi que l’on ne prenne en compte que le pied "Bio" et que l’on oublie le pied " psychologique " et " sociologique ". A la Salpétrière, il y a une attraction vers le pôle neurosciences.

L’objectif serait d’établir des maillages très structurés sur des échanges.

Que va t-il se passer pour ceux qui sont déjà dans un IFR de neurosciences ?

Vont-ils devoir changer d’IFR ou bien s’agit-il d’un IFR fédérant 2 ou 3 champs de recherche, avec un lieu commun, un travail trans-réseau, des actions de formation ?

Il serait possible d’avoir un lieu à St Maurice. La vocation de ce lieu serait l’information et l’élaboration d’actions communes (formations, colloques) et le développement de quelques thèmes:

Il faudrait alors :

- constituer un Comité de pilotage. Cliniciens et chercheurs écrivent un projet scientifique avec des éléments généraux et un mode de fonctionnement, soit localisé, soit délocalisé en réseau sans être diffluent.

- établir des contacts avec les partenaires potentiels :

* Comment les chercheurs vivent-ils leur isolement ? Contacter 2-3 chercheurs qui seraient intéressés.

* Voir aussi, du côté des cliniciens, les gens que cela intéresse.

* Discuter avec Y. Agid qu’il puisse avoir des moyens spécifiques.

- définir la structure : considérer les moyens nécessaires, situer quelles sont les éléments qui doivent faire l’objet d’un financement spécifique et ceux qui pourraient faire l’objet d’un financement sur des contrats existants. La recherche, c’est fragile. S’il y a une idée, il ne faut pas essayer de la faire entrer dans des boites qui ne sont pas faites pour cela.

- faire signer un ensemble de laboratoires, plus des personnes intéressées.

Pour définir plus précisement ce projet, nécessité de disposer du cahier des charges des IFR.

2) Commission poste d’accueil

Désigner 2 personnes, dont 1 suppléant, du 24 au 26 juin pour représenter la psychiatrie.

3) Réseaux

- Le nouveau projet se traduit par une aide entre 25 et 75000 fr pour la préparation de projets de recherche en réseau.

- Les projets seront évalués et ouvriront à la présentation d’un contrat IDS ou PROGRES

- La demande peut être faite à l’initiative d’un groupement ou d’un Comité d’interface

- Elle doit impliquer au moins 1 équipe INSERM. Deux projets sont immédiatement envisagés en psychiatrie : stress et schizophrénie.

- Les perspectives transversales seront encouragées.

4) Réunions d’Interface prévues :

5) Dialogue

Numéros en cours : hépatites virales - brûlures.

En attente d’un thème pour le prochain.

 

Dr Jean-Michel THURIN 29/4/98