INTRODUCTION :
La Fédération Française de Psychiatrie (F.F.P) a reçu un soutien financier de la Direction Générale de la Langue Française (DGLF) pour l'année 1997 et s'est à cet effet engagée :
1. à créer sur Internet une base de données bibliographiques des publications scientifiques en français dans le domaine de la psychiatrie, destinée à identifier, signaler et promouvoir l'action de la recherche psychiatrique française sous représentée dans les bases de données internationales essentiellement anglo-saxonnes.
Selon les documentalistes de l'INSERM, il semblerait que cette initiative réponde à une demande émanant des pays Francophones, du Maghreb, mais aussi de l'Amérique latine et du Vietnam.
2. à établir un lien hypertexte entre le site internet créé pour cette opération et le site internet de la DGLF.
3. à faire mention de l'aide de la DGLF dans tous les documents se rapportant à cette opération.
4. à constituer un groupe de travail chargé d'étudier les modalités de la mise en place d'une veille terminologique dans le domaine de la psychiatrie.
5. à fournir à la DGLF un compte rendu chiffré et détaillé de la subvention perçue.
REALISATIONS ET ETAT DES LIEUX
1 - Base de données bibliographiques Psydoc - Fr.
Cette base de données fonctionne et fournit les sommaires des revues suivantes :
Courant le premier trimestre 1998, seront également intégrées :
La base fournit également les notices signalétiques de 3000 articles issus des périodiques évoqués ci-dessus, dont 500 avec résumés (français-anglais). Les accès de la recherche s'effectuent à partir des mots du titre, du titre de la revue, de l'année, des auteurs et des mots-clés auteurs (français-anglais).
Un élargissement de la procédure de recherche est en préparation.
D'autre part, cette base comprend également
Les tests pratiques sur le journal de bord du serveur (3500 connexions par jour) signalent que la partie publications est très fréquentée, en particulier par des appels internationaux (utilisation de nuit).
Un cédérom contenant le serveur et un kit d'installation internet a été édité en partenariat avec Club-internet, Grolier -Hachette.
Il a été adressé aux 2200 abonnés de "Pour la Recherche" et pourra être acquis par les bibliothèques et les personnes intéressées.
2 - Le lien hypertexte mis en place fonctionne et permet à partir de la page Web de Psydoc-France d'avoir accès au site internet de la DGLF.
3 - La mention du soutien de la DGLF a été effectuée à différents niveaux :
4 - Groupe de travail et veille terminologique
Un groupe de travail pluridisciplinaire issu du comité de Pilotage de Psydoc-France a été constitué pour étudier les modalités de mise en place d'une veille terminologique en psychiatrie.
Constitution :
Le contexte :
Dans un premier temps, nous avons essayé de développer un réseau de connaissance interpersonnel, permettant d'évaluer les pratiques, les moyens et les besoins des différents acteurs en matière de documentation.
Un état des lieux a été effectué au niveau de l'organisation, du fonctionnement et des moyens techniques dont disposent les bibliothèques de C.H.S.
- organisation :
Pour pallier les contraintes budgétaires affectant la constitution et le développement de leurs fonds, pour instaurer une normalisation des pratiques favorisant l'échange, pour améliorer la qualité du service rendu, les bibliothèques de C.H.S. fonctionnent en réseau de coopération documentaire depuis plus de 15 ans.
Cette coopération documentaire s'appuie essentiellement sur la volonté responsable des documentalistes et les accords tacites de leurs directions.
Elle repose sur des outils élaborés en travail partagé, selon des normes précises de saisie et de structuration des données (manuelles et/ou informatiques).
- les outils :
catalogue collectif des livres
catalogue collectif des thèses et des mémoires
calalogue collectif des périodiques
catalogue collectif des livres anciens.
Ces différents outils et/ou produits permettent, quelle que soit la situation géographique d'un utilisateur et les ressources locales de la bibliothèque qu'il fréquente, d'avoir accès à un vaste catalogue et d'identifier, de localiser, de se procurer des documents.
- Evolution des réseaux :
Deux réseaux de bibliothèques de CHS (ASCODOC-PSY, Province - 40 CHS, Paris-Ile de France - 20 CHS) fonctionnaient parallèlement, et depuis le 6 juin 1997 (journées annuelles d'ASCODOCPSY, Pau) ont décidé de fusionner progressivement avec un projet de constitution de G.I.P. sous l'égide d'ASCODOCPSY.
ASCODOC-PSY Province étant plus en avance que son homologue parisien au niveau des catalogues collectifs, de l'informatique documentaire et de l'organisation de la répartition des tâches entre les différents sites, les centres du réseau parisien devront progressivement intégrer les normes et les pratiques de celui-ci. Le projet de G.I.P. se met en place afin d'assurer un cadre juridique pour la coopération documentaire interhospitalière garantissant un engagement de la part des tutelles et des documentalistes.
Depuis 15 ans, les bibliothèques de C.H.S. de province (ASCODOCPSY) dépouillent les revues françaises (extraction des mots-clés par analyse de contenu) au moyen d'une liste de termes controlés qu'elles ont peu à peu élaborée. Cette liste alphabétique des termes psychiatriques et sciences connexes gère les relations de synonymie, de polysémie et de proximité. C'est le seul outil spécialisé en psychiatrie de langue française connu à ce jour. Son utilisation garantit la cohérence d'une interrogation thématique de leur catalogue informatisé, principalement au niveau des articles de périodiques, des livres et des thèses. Chaque année un groupe de travail ASCODOCPSY se réunit pour modifier, améliorer le produit, étudier les candidats descripteurs (nouveaux termes) établir une liste mise à jour.
- Mesh (Médical Subjects Headings)
Les documentalistes du réseau Dic-Doc de l'INSERM travaillent essentiellement sur l'interrogation en ligne des bases de données bibliographiques internationales (Psychinfo, Medline, Exerpta Medica, Biosis, Pascal, Francis, etc.).
Pour Medline, ils utilisent un outil anglo-saxon le Mesh qui, bien que multidisciplinaire au niveau de la terminologie des sciences bio-médicales, comprend une partie spécialisée en psychiatrie.
Il sert à la fois à l'indexation des revues et à l'interrogation en ligne.
Lors des précédentes journées du comité d'interface FFP/INSERM, 6 mars 1997, une comparaison des indexations françaises (groupe de travail Psydoc-France) et de l'indexation Mesh démontrait un taux de concordance satisfaisant. Cette étude a été effectuée sur des articles de la revue "l'Information psychiatrique".
Une réunion de sensiblilisation au Mesh organisée par l'INSERM a permis d'appréhender la complexité et la pertinence de cet outil et la solution d'une double indexation a été retenue.
Il sera donc attribué à chaque article une indexation française et une indexation Mesh. L'indexation Mesh pourrait être directement effectuée à la source (revue) et/ou par les documentalistes.
Une formation Inserm au Mesh est à l'étude (40 heures) qui concernerait les différents acteurs de la chaîne documentaire.
Pour l'instant, l'indexation française à partir de la liste des termes contrôlés d'ASCOCPSY est retardée par une question de droits d'auteurs. La création d'un GIP pourrait débloquer la situation.
- Evolutions en fonction de la publication de la base sur Internet.
L'existence d'un acces internet public modifie les conditions de consultation : celle-ci n'émane plus seulement de personnes formées, partageant un vocabulaire et un univers culturel communs (qu'ils soient d'influence française ou américaine). La question de l'interface entre les différents vocabulaire (spontané des utilisateurs ou contrôlés) est fondamentale.
Conclusion :
Deux démarches sont en cours qu ont des zones de recouvrement et vont converger mais qui doivent actuellement être distinguées :
Le groupe de travail souhaite mettre en place l'indexation française de plusieurs revues effectuée en binomes (médecins-documentalistes).
PROSPECTIVE ET QUESTIONS
L'effet internet et l'accès au document
La signalisation des références bibliographiques constitue la première étape de la recherche documentaire, l'objectif étant pour l'utilisateur de se procurer le document primaire. Il faut donc localiser les documents (adresse de revue, adresse de l'auteur, organisme documentaire, etc...)
Ensuite, il faut envisager dès à présent comment va s'organiser économiquement l'acquisition documentaire. Les documents ont un coût, les photocopies étant désormais soumises à la tarification du C.F.C. (Centre Français du droit de copie). Les documentalistes ayant un courrier via Psydoc-France observent une croissance des demandes de recherches bibliographiques et de documents émanant d'utilisateurs extérieurs aux structures qu'ils ont pour mission de desservir.
Si Internet est effectivement virtuel dans le temps et dans l'espace, les interlocuteurs sont quant à eux bien réels, soumis aux contraintes économiques et aux missions de leurs tutelles.
Les bibliothèques d'hôpitaux n'ont pas à l'heure actuelle, pour mission de desservir un public extérieur et d'imputer au budget de l'hôpital les coûts supplémentaires et exponentiels qu'entraineraient les interrogations de bases de données, les fournitures de photocopies et le temps de leurs personnels.
Les bibliothèques universitaires ont elles aussi un accès réservé ainsi que certains centres de documentation.
C'est ainsi que se dessine une situation paradoxale : si l'accès à l'information se démocratise et se multiplie, la configuration actuelle des organismes pouvant fournir les documents primaires exclut bon nombre d'acteurs de la santé mentale (plus de 6000 Psychiatres libéraux, les psychanalystes, les psychologues, etc...) de l'accès à la documentation professionnelle. Cette question va être renforcée avec la mise en place de la FMC obligatoire, de l'organisation de réseaux de soins coordonnés, de la démarche qualité qui, si elle sont bien gérées, conduiront naturellement comme dans d'autres pays (notamment les Pays-Bas) à un renforcement du rôle des services de documentation qui deviendront de véritables pôles documentaires.
Le coût renforcé des photocopies risque de réduire l'accès au plus grand nombre.
Seules les bibliothèques pouvaient encore avoir cette mission, qui risque d'être sérieusement compromise par la rigueur budgétaire, le droit de copie et peut-être le droit de prêt.
Des gains de productivité seront obtenus par l'utilisation des moyens modernes de transmission de l'information. On observe actuellement un retard très important des bibliothèques de CHS en matière d'équipement et d'accès à Internet ; il semblerait cependant après enquête qu'une grande majorité des établissements envisagent et/ou mettent en place un accès internet pour l'année 1998.
Au regard des points évoqués ci-dessus l'action de la FFP au niveau de Psydoc-France va plus particulièrement se focaliser sur les points suivants en 1998 :
* Documentaliste, Institut Marcel Rivière La Verrière
** Psychiatre, Administrateur de Psydoc-France, Secrét. Gl FFP, 9 rue Brantôme 75003 Paris