Quelles sont les spécificités associées à l’intervention en situation de crise en fonction des facteurs de risque ?

Monique SÉGUIN, Ph.D.

Directrice du programme de psychologie - Université du Québec à Hull
Directrice du Laboratoire de recherche sur le suicide et le deuil - Centre de recherche Fernand-Seguin Hôpital Louis-H. Lafontaine, Montréal

Cette question est extrêmement large et la littérature en traite abondamment. L’intention ici n’est pas de faire une revue de littérature sur chacun des différents facteurs de risque et de décrire l’intervention appropriée, mais plutôt de suggérer des pistes d’intervention pratiques en fonction de certains sous-groupes de personnes à risque. Le défi est grand puisqu’il n’existe pas de consensus très clair quant aux meilleures modalités d’intervention. Les recherches évaluatives sur les meilleures pratiques en fonction des différents sous-groupes de personnes suicidaires ne sont pas très nombreuses, du moins pas suffisamment pour dégager des constats précis. Pour cette raison, une évaluation rigoureuse et systématique des interventions entreprises devrait être réalisée et rendue disponible. Nous devons savoir ce qui fonctionne avec quel sous-groupe de personnes suicidaires et ainsi cesser de reproduire des interventions qui n’ont aucun effet. Pour l’instant, le défi consiste donc, tout en s’appuyant sur un cadre théorique de référence, à agencer les modalités d’intervention en fonction des buts poursuivis et des meilleurs moyens dont les intervenants disposent pour y parvenir.

Nous suggérerons certaines pistes en fonction des sous-groupes cibles, selon l’âge, les événements et les types de crise.

Partie I Pistes d’intervention associées à l’individu lorsqu’il y a présence de pathologie mentale

Nous avons déjà mentionné, et d’autres auteurs l’ont également fait, que les problèmes de santé mentale, les tentatives de suicide antérieures et la psychopathologie familiale figurent parmi les facteurs de risque les plus importants de décès par suicide. Ainsi, les stratégies mises de l’avant au moment de l’intervention auprès de personnes présentant des signes de pathologie mentale constituent des interventions appropriées.

L’intervention psychiatrique suivant une tentative de suicide comprend plusieurs visées :

  • Établir l’évaluation des risques d’une possible récidive;
  • Vérifier la présence d’une pathologie mentale et la possibilité de comorbidité;
  • Assurer des sessions de psychothérapie orientées vers les problèmes du patient suicidaire, qu’il soit
  • hospitalisé ou non, et ayant comme cible l’intervention en situation de crise et l’augmentation des habiletés à la résolution de problèmes, et ce, avec la personne suicidaire et les membres de sa famille;
  • Établir un suivi à la sortie de l’hôpital.
  • Selon la situation vécue par la personne ayant tenté de se suicider, différentes approches peuvent être employées afin de l’aider à surmonter la crise suicidaire. Les études empiriques (avec groupe contrôle), qui veulent évaluer l’efficacité des approches psychothérapeutiques intensives suivant une tentative de suicide, dévoilent des données ambiguës quant à leur efficacité (Möller, 1992). Ces différentes approches thérapeutiques auprès de personnes souffrant de problèmes de santé mentale ont précédemment fait l’objet d’une discussion (se reporter à la question no 1). Cependant, il importe d’offrir des soins aux personnes venant d’effectuer une tentative de suicide, puisqu’elles sont à risque de recommencer.

    Une intervention efficace qui vise à soutenir la population à risque (les personnes ayant des troubles affectifs, des problèmes d’alcoolisme et de toxicomanie, des troubles de la personnalité, etc.), en offrant des programmes mieux adaptés, mieux ciblés et largement disponibles, peut aussi constituer une piste d’intervention apte à diminuer les comportements suicidaires.

    Pistes d’intervention associées à l’environnement

    Les programmes d’intervention devraient définir des cibles bien précises. Ainsi, mieux connaître les événements les plus stressants pour les hommes et pour les femmes en fonction de l’âge devrait permettre d’orienter les actions auprès des groupes les plus à risque, particulièrement si les personnes qui font partie de ces groupes vivent des situations difficiles et susceptibles de précipiter un geste suicidaire.

    La famille

    La littérature scientifique associe souvent la famille et le milieu de vie à des facteurs de risque suicidaire. Plusieurs auteurs, (Brent, 1994, 1997; Shaffer, 1988; Shafii, Carrigan, Whittinghill et Derrick, 1985) suggèrent que c’est dans le milieu familial d’adolescents suicidés que l’on observe des taux plus élevés d’antécédents familiaux de troubles psychiatriques, de troubles de la personnalité antisociale, de troubles dépressifs, d’abus d’alcool et de drogues, de comportements violents et de gestes suicidaires. La plupart des études qui ont analysé les facteurs de risque des tentatives de suicide et des suicides chez les jeunes ont relevé des antécédents familiaux de suicide, de maladie mentale, de problèmes d’abus, de négligence et de conflits familiaux importants.

    Plusieurs types d’interventions thérapeutiques visent à intervenir au près de la famille; le programme suivant vise à intervenir au domicile de la famille. Bishop et McNally (1993) décrivent un programme intensif s’étendant sur une période de 4 à 6 semaines et ayant comme objectif la résolution des crises familiales. Ce programme a pour but de permettre aux individus de reconnaître la crise lorsqu’elle survient, de prévenir l’hospitalisation psychiatrique d’un membre de la famille, d’enseigner de nouvelles stratégies de résolution de problèmes et ainsi de prévenir d’éventuelles crises. La famille apprend donc à gérer les crises par l’entremise d’un processus d’empowerment, d’appropriation du pouvoir. Les parents en particulier y font l’acquisition de nouvelles habiletés de gestion de conflits familiaux. Les interventions sont surtout de type éducationnel et adoptent une approche comportementale et cognitive. Ce programme permet de réduire le nombre d’hospitalisations, diminuant ainsi les coûts de prise en charge.

    Bien qu’efficace, ce type d’intervention est contre-indiqué dans plusieurs situations : lorsque la famille entière vit une crise suicidaire, lorsque le milieu familial est la source de la crise, lorsqu’un enfant présente des symptômes psychotiques ou une déficience mentale, et/ou lorsque la personne suicidaire est à risque élevé de suicide.

    Tout programme qui vise à soutenir les familles à risque ou les familles vulnérables pourrait avoir une action positive dans la réduction du taux de suicide.

    Pistes d’intervention associées à l’âge

    L’enfance

    Le suicide chez les enfants est un phénomène rare mais troublant lorsqu’il survient. Les jeunes enfants sont souvent perçus par les adultes comme vivant une période heureuse de la vie. Par conséquent, leur souffrance, leur détresse et leur malheur peuvent, dans certains cas, n’avoir aucun écho auprès des adultes de leur entourage. Ce n’est pas parce les enfants jouent qu’ils sont forcément heureux. Il faut être capable de reconnaître les indications de détresse chez les jeunes enfants. Ces symptômes et ces comportements doivent être enseignés clairement aux parents et aux adultes qui jouent un rôle significatif dans l’entourage des jeunes. Informer plus et mieux les parents, en début d’année scolaire, sur les signes et les symptômes de la dépression et leur faire connaître les ressources d’orientation disponibles pour eux et pour leurs enfants s’avèrent des stratégies efficaces.

    Il est aussi nécessaire d’informer les parents quant aux difficultés associées à la résolution des deuils chez les enfants. Que ces deuils surviennent à la suite d’une perte traumatique, d’un suicide ou d’autres pertes affectives, ils ne seront pas vécus par l’enfant de la même manière que par l’adulte, mais l’enfant en sera tout aussi bouleversé. De plus, si les parents vivent le même deuil, il est possible que l’attention et le soutien que reçoit l’enfant de la part des adultes de son entourage soient insuffisants, exacerbant ainsi le contexte de solitude et faisant naître un sentiment d’abandon chez cet enfant. L’intervention auprès des enfants doit nécessairement inclure les parents et la famille.

    Dépister et intervenir auprès des familles vulnérables, auprès des familles en crise, auprès des jeunes enfants, soutenir et donner du répit aux parents, toutes ces interventions constituent des stratégies prometteuses en vue de diminuer les comportements suicidaires. De même, plus le dépistage des difficultés se réalise de manière précoce, plus l’aide apportée est efficace.

    L’adolescence

    Beaucoup de programmes qui visent les adolescents s’implantent en milieu scolaire, puisque les jeunes y passent une grande partie de leur journée et que c’est un milieu où il est facile de les joindre. Cependant, ce serait une erreur de se concentrer uniquement sur le milieu scolaire. La présence d’intervenants dans le milieu de vie des jeunes à l’extérieur de l’école est aussi souhaitable.

    Plusieurs études ont démontré que les jeunes qui ont des comportements suicidaires ou qui se sont suicidés se sont confiés à des amis avant de passer à l’acte. Ainsi, cette dimension d’amitié, d’intimité et de relations privilégiées est au cœur de l’adolescence. Sans décrire toutes les étapes de développement associées à l’adolescence, il faut, lorsqu’on établit des modalités d’intervention auprès des adolescents, tenir compte du stade de développement dans lequel ils se situent et des caractéristiques associées à cet âge. Par exemple, en fonction du stade de développement moral dans lequel ils se trouvent (Kohlberg et Higgins, 1987), il sera important pour les adolescents de garder un secret. Pour eux, dévoiler un secret pourra être perçu comme une trahison. Ainsi, les programmes qui visent le dépistage entre pairs (les programmes de pairs aidant) peuvent avoir une efficacité mitigée si, au préalable, on n’amène pas les adolescents ciblés à des changements de perception cognitive à l’égard du secret. Quel secret peut être respecté et quel secret doit être dévoilé. Le programme devra les amener à réaliser que le dévoilement d’une confidence suicidaire peut aider une personne en détresse et briser l’isolement dans lequel elle se situe. N’est-il pas plus précieux de sauver une vie que de conserver un secret?

    Les adolescents auront des comportements d’individualisation et de distanciation par rapport aux adultes. Compte tenu de leur niveau de développement, les adolescents ne rechercheront pas d’aide psychologique de manière active s’ils ont des difficultés. Une attitude plus active de la part des intervenants sera nécessaire pour établir un lien de confiance avec les adolescents. Attendre la demande est une attitude généralement inefficace puisque les adolescents, particulièrement les jeunes hommes, consultent rarement de leur propre initiative les professionnels de la santé mentale. Une pratique différente doit être élaborée auprès des jeunes hommes et des adolescents, une pratique centrée sur l’établissement de liens de confiance. Dans ce contexte, l’intervention en situation de crise peut souvent se réaliser hors des bureaux d’intervenants, directement dans les milieux de vie des jeunes et des adolescents.

    L’intervention clinique auprès des adolescents

    Bien que les professionnels de la santé mentale croient en la nécessité d’offrir une psychothérapie aux adolescents ayant tenté de se suicider, les preuves empiriques de l’efficacité de cette pratique demeurent encore très ambiguës, comme le démontrent globalement les recherches suivantes.

    La recherche de Ross et Motto (1984), conduite auprès d’adolescents ayant présenté des comportements suicidaires, montre qu’une intervention de 35 sessions étalées sur 40 semaines, qui consistait à élaborer des stratégies et des mécanismes d’adaptation efficaces, à améliorer l’estime de soi et à favoriser l’emploie du réseau de soutien, a produit des résultats bénéfiques. Au cours d’un suivi effectué deux ans plus tard, aucun des jeunes qui ont été joints (n=14) n’avait fait de tentative de suicide subséquente.

    Deykin et al. (1986) ont mené une étude auprès d’adolescents ayant fait une tentative de suicide ou ayant des idéations suicidaires : 172 adolescents faisaient partie du groupe expérimental (le travailleur social aidait le jeune et sa famille et leur offrait la possibilité d’avoir recours à d’autres services si nécessaire) et 147 adolescents faisaient partie du groupe contrôle. Les résultats ne démontrent aucune différence quant au nombre de tentatives de suicide ou de comportements suicidaires présents chez les jeunes des deux groupes à la suite de leur participation à une intervention ou à une autre. L’étude suggère toutefois des effets bénéfiques en ce qui touche le traitement du groupe expérimental pour les jeunes à risque de récidive élevé.

    Rudd et al. (1996) ont effectué une recherche auprès d’adolescents et de jeunes adultes ayant des antécédents de comportements suicidaires. Un échantillon de 143 participants faisant partie du groupe expérimental (avec enseignement de moyens de résolution de problèmes, méthode psychoéducative et expression des émotions en groupe) a été comparé à un autre de 121 participants d’un groupe contrôle (activités standard). Les résultats dévoilent une meilleure efficacité de l’intervention dans le cas du groupe expérimental.

    Brent et ses collègues (1996) ont comparé les effets (1) d’un traitement cognitivo-comportementale, (2) d’un traitement systémique comportementale et familial,, et (3) d’un traitement de soutien non directif auprès de trois groupes d’adolescents dépressifs et suicidaires. Les résultats révèlent qu’aucun traitement n’est plus efficace qu’un autre.

    En général, les recherches démontrent qu’un traitement psychothérapeutique est utile pour un nombre considérable d’adolescents qui ont fait une tentative de suicide, mais que, pour un certain nombre d’entre eux, les bénéfices sont minimes.

    Ainsi, d’autres pistes d’intervention peuvent être envisagées auprès des jeunes :

  • Élaborer des programmes qui visent à augmenter l’estime de soi;
  • Élaborer des programmes qui font la promotion de l’expression des émotions;
  • Prévenir l’intimidation et la violence en milieu scolaire ou ailleurs;
  • Diffuser l’information sur l’accessibilité des services de prise en charge;
  • Mettre en place des programmes de postvention en milieu scolaire;
  • Soutenir les personnes endeuillées par suicide;
  • Orienter les personnes à risque vers des professionnels de la santé mentale.
  • L’âge adulte

    Les données québécoises démontrent que, chez l’adulte, les facteurs de risques associés au décès par suicide se retrouvent surtout dans la population masculine (St-Laurent, 2000), particulièrement chez les jeunes hommes de 20 à 45 ans. Pour la France, les données suivantes (OMS, 2000) décrivent une situation similaire.

    Nombre de suicides par âge et par sexe en France, 1997

     

    Âge

    5-14

    15-24

    25-34

    35-44

    45-54

    55-64

    65-74

    75 et +

    Total

    Hommes

    12

    534

    1 206

    1 634

    1 590

    911

    919

    1 293

    8 099

    Femmes

    11

    167

    362

    519

    618

    446

    404

    513

    3 040

    TOTAL

    23

    701

    1 568

    2 153

    2 208

    1 357

    1 323

    1 806

    11 139

    En France, on a observé (Debout, 1993; Nizard, Bourgoin et Divonne, 1998) que les célibataires, les veufs et les divorcés se suicident plus que les personnes mariées, sans égard pour l’âge ou le lieu de résidence. L’Enquête sociale et de santé 1993 révèle que les personnes seules ou célibataires présentent davantage d’idées suicidaires et commettent plus de gestes suicidaires que les personnes des autres catégories.

    Le profil social des personnes suicidaires constitue un élément primordial dont il faut tenir compte au moment de l’établissement de programmes de prévention et d’intervention. Il faut considérer le statut d’activités professionnelles des adultes qui sont ciblés dans un programme de prévention du suicide. Si les jeunes hommes ne fréquentent plus l’école, il faut trouver un autre lieu pour les joindre. Le Center of Disease Control d’Atlanta) (CDC) rapportait que la majorité des programmes concernant les jeunes s’adressaient presque exclusivement aux adolescents fréquentant l’école. Pourtant, plusieurs jeunes de 16 ans et plus qui ne vont plus à l’école se retrouvent souvent parmi les jeunes les plus à risque de suicide.

    Par conséquent, les interventions devraient cibler une plus grande diversité de lieux d’intervention, particulièrement dans les domaines ou la population masculine est importante.

    Favoriser la mise en place de programmes ou d’activités qui s’adressent aux personnes seules et isolées socialement et affectivement pourrait s’avérer une stratégie efficace.

    Une autre stratégie consisterait à informer les proches et l’entourage des signes et des symptômes associés aux comportements suicidaires, afin que ceux-ci encouragent ou amènent les personnes en crise suicidaire à consulter. Créer des lieux de consultation plus adaptés aux besoins de la population masculine pourrait également ajouter aux chances de succès d’une bonne stratégie.

    Au sein de la population adulte, mettre sur pied des groupes de soutien particulièrement adaptés aux besoins des personnes âgées endeuillées, dépister et mieux traiter la dépression chez les personnes âgées, soutenir davantage les intervenants professionnels et les médecins traitants dans l’intervention et la prise en charge des personnes souffrant de problèmes de santé mentale et assurer un meilleur contrôle sur les moyens de suicide, en particulier en ce qui a trait à l’entreposage des armes à feu, etc. pourraient constituer des stratégies efficaces visant à réduire les comportements suicidaires.

    Pistes d’intervention associées aux événements de vie

    Baldwin (1978) a identifié six types de crises pouvant prendre place dans un même continuum. La sévérité de ces crises augmente lorsque l’événement précipitant provient d’une source interne plutôt qu’externe (l’environnement). D’ailleurs, lorsque la source de la crise est interne, il faut vérifier la présence d’une psychopathologie. Ces six catégories de crise sont ici présentées avec une brève définition ainsi que des principes d’intervention sous-jacents.

    Crise associée à une situation spécifique

    Cette crise se traduit par la présence d’une détresse provenant d’une situation problématique. L’intervention ne doit pas être dirigée spécifiquement vers la résolution émotionnelle de la crise. Elle implique que l’intervenant doit adopter un rôle de référence, d’éducateur, de déclencheur de l’action et de diffuseur de l’information. En général, le traitement de cette crise requiert une clarification de la situation problématique, une mobilisation des services utiles à la résolution de cette difficulté ainsi que l’offre d’un soutien approprié.

    Crise de transition

    Cette crise résulte de l’anticipation d’événements normaux découlant de transitions de vie, mais que l’individu ressent comme étant hors de son contrôle (ex. : retraite, devenir parent, etc.). Le rôle du thérapeute est d’aider le client à acquérir une compréhension profonde du changement à venir et de la façon dont celui-ci prendra place dans sa vie, ainsi que de favoriser l’exploration de toutes les implications psychologiques associées à cette période de changement. Il est judicieux de travailler avec la personne à l’élaboration de mécanismes et de stratégies d’adaptation qui seront utiles au moment opportun. L’approche thérapeutique de groupe peut aussi être envisagée. Les expériences diverses qui sont racontées en thérapie de groupe peuvent aider à la préparation et aux répercussions de la transition de vie à venir.

    Crise à la suite d’un événement traumatique

    Cette crise émerge à la suite d’un stress intense résultant d’une situation traumatique inattendue et incontrôlable, engendrant une émotion extrême (ex. : viol, perte soudaine d’un être cher, etc.). Les mécanismes et les stratégies d’adaptation habituels sont alors inefficaces. L’intervention auprès de cette personne implique la mobilisation de tout le soutien social durant la période où l’impact de l’événement stressant se fait sentir, jusqu’au moment où la personne réussit à mobiliser ses propres ressources pour faire face à la situation. Les émotions négatives devraient faire l’objet d’une attention particulière. Il faut aider la personne à en prendre connaissance et à les exprimer.

    Crise de développement

    Cette crise est la conséquence de difficultés relationnelles et interpersonnelles, de difficultés associées à des troubles de dépendance, d’identité sexuelle, de conflits de valeurs, etc. Le rôle de l’intervenant se résume alors à aider le client à reconnaître et à conceptualiser la tâche de développement non résolue dont découle la présente crise. Il devra aussi non seulement faciliter l’émergence de réponses mieux adaptées à la situation présente, mais aider l’individu à résoudre efficacement la tâche de développement qui n’a pas été positivement résolue.

    Crise associée à la psychopathologie

    La psychopathologie peut favoriser l’émergence de la crise émotionnelle ou nuire et compliquer la résolution adaptée de celle-ci. Dans un premier temps, le thérapeute devrait se concentrer sur la problématique qui a engendré la présente crise, l’objectif étant de stabiliser autant que possible le fonctionnement de la personne. À ce stade, l’intervenant devrait éviter d’aborder directement les conflits émotionnels intenses vécus par la personne. De plus, cette intervention de crise devrait être suivie d’une thérapie à long terme où le traitement de la psychopathologie serait alors le principal enjeu.

    Crise associée à une urgence psychiatrique

    Cette crise résulte d’un dysfonctionnement généralisé qui rend la personne en crise incapable d’assumer ses responsabilités personnelles, ce qui pourrait justifier tout autant une intervention médicale qu’une intervention psychologique. Par exemple, ce type de crise pourrait émerger d’un trouble psychotique aigu, de problèmes de gestion des impulsions, d’une intoxication, etc. L’intervention dans ce cas se réalise en quatre étapes : a) l’estimation de la condition psychologique et/ou médicale; b) la clarification de la situation qui a provoqué la crise actuelle; c) la mobilisation des ressources de santé mentale et/ou médicales nécessaires au traitement de la personne; et d) l’assurance d’un suivi adéquat qui prendra la relève de l’intervention en situation de crise.

     

     

    Quelles sont les spécificités associées à l’intervention en situation de crise

    en fonction des facteurs de risque?

    Recommandations

    La qualité du lien thérapeutique qui s’établira entre la personne en crise et l’intervenant sera la clé du succès. Le sentiment d’être compris et accepté par l’intervenant et la capacité d’établir un bon contact avec la personne suicidaire ne se substituent à aucune technique, quelle qu’elle soit. Par conséquent, le clinicien aura à établir un plan d’intervention en fonction des différentes dimensions du problèmes éprouvé par une personne particulière. Aucun programme ne doit être appliqué intégralement et ne doit se substituer au meilleur jugement clinique d’un praticien bien formé. Une formation adéquate et une supervision continue permettront aux cliniciens de maintenir un sentiment de compétence dans les situations thérapeutiques les plus délicates.

    Dans le contexte où il est difficile de prévoir qui sera en crise suicidaire et à quel moment, tout comme il est difficile de définir la meilleure approche, il devient important d’avoir des intervenants bien formés, dans tous les milieux (hôpitaux, écoles, centres jeunesse, etc.), qui auront les compétences nécessaires et seront prêts à intervenir si une situation de crise suicidaire se manifeste.

    Les jeunes hommes font partie des groupes à risque de suicide; ils consultent peu les services d’aide et de soins psychologiques. Une réflexion sur nos pratiques actuelles devrait être amorcée afin de mettre en place des services qui répondraient mieux aux besoins de cette clientèle.

    Les familles et les parents, à moins qu’ils ne soient eux-mêmes en crise suicidaire ou trop vulnérables, devraient être davantage intégrés dans une stratégie globale de protection à l’égard des jeunes en crise suicidaire. Informer plus et mieux les parents en début d’année scolaire sur les signes et les symptômes de la dépression et sur les ressources d’orientation pour eux et leurs enfants constitue une stratégie efficace.

    Conclusion

    L’intervention en situation de crise s’applique dans certaines situations précises. Bien que ce modèle soit de conceptualisation simple et offre une méthode et une technique d’intervention spécifiques, il y a un danger à vouloir trop généraliser les applications de ce modèle et à vouloir l’appliquer à trop de situations psychopathologiques.

    Le défi actuel pour les intervenants en suicidologie consiste à élaborer des approches novatrices basées sur un cadre conceptuel précis, puisque force nous est de constater que la mise en place d’activités de prévention et d’intervention du suicide ne s’appuie pas toujours sur des éléments de connaissances bien établies. Il est donc nécessaire de continuer à documenter le phénomène et de tenter de mieux cibler quels types d’intervention sont efficaces auprès de quels sous-groupes de personnes suicidaires. Il faut acquérir une meilleure connaissance des interventions qui pourront servir de protection et aideront à renforcer la résilience des personnes vulnérables en détresse suicidaire.

    L’évaluation des différents programmes devrait être systématique et faire partie intégrante de la planification des programmes de prévention ou d’intervention. Dans le même ordre d’idées, la formation et la supervision des intervenants ainsi que le maintien des acquis représentent également des conditions essentielles au succès des interventions, particulièrement en ce qui a trait à la détection et à la prise en charge.

    Lexique

    Aidant naturel

    Ces termes sont utilisés pour désigner une personne qui, dans un réseau social, fournit une aide informelle à une autre personne.

    Intervenant

    Ce terme est utilisé au sens large pour désigner un individu qui exerce dans un cadre professionnel ou dans un cadre bénévole de type associatif.

    La personne en crise

    Ces termes sont utilisés au sens large puisque l’on parle ici d’individus pouvant vivre une crise suicidaire sans nécessairement faire référence aux seuls patients psychiatriques.

    Paraprofessionnel

    Ce terme est utilisé pour désigner un intervenant bénévole (ou non) formé et supervisé.

    Ressources

    Ce terme est utilisé au sens large pour désigner des services de professionnels ou des services dispensés par des structures de soins.

    Stratégies et mécanismes d’adaptation

    Ces termes sont utilisés pour faire référence aux stratégies et aux mécanismes de coping.

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    Wilson, G. et Lester, D. (1998). Suicide prevention by e-mail. Crisis Intervention, 4, 81-87.

    Liste des instruments de mesure

    Liste des instruments de mesure en français

    Échelle de dépistage du risque suicidaire (EDRS), Grenier, MPs et St-Onge, MPs

    Échelles de désespoir de Beck (EDB), Cottraux, MD

    Échelles des idéations suicidaires de Beck (EISB), De Man, PhD

    Échelle de probabilité de suicide (EPS), Labelle, PhD, Daigle, PhD et Pronovost, PhD

    Grille de l’urgence/risque suicidaire (GRU), Forget, MPs

    Grille du risque/sauvetage (GRS), Wilmotte, MD

    Index du potentiel suicidaire (IPS), Labelle, PhD

    Indices de détresse psychologique (IDPESQ)

    Inventaire de dépression de Beck (IDB)

    Inventaire des raisons de vivre (IRV), Labelle, PhD et Lachance, PhD

    Questionnaire des idéations suicidaires (QIS), Pronovost, PhD

    Questionnaire de souffrance psychologique (QSP), Sheidman, PhD

    Questionnaire d’opinion sur le suicide (QOS)

    Questions de l’enquête Santé Québec (QESQ)

    Test des attitudes sur le suicide (TAS), Tremblay, MPs

    Liste des instruments de mesure en anglais

     

    Adult Suicidal Ideation Questionnaire (AISQ), Reynolds, PhD

    Aftermath of Suicide Instrument (ASI), Calhoun, PhD

    Beck Depression Inventory (BDI), Beck, MD

    Beck Hopelessness Scale (BHS), Bech, MD

    Child Suicide Potential Scales (CSPS), Pfeffer

    Counselor Checklist for School-Based Suicide (CCSS), Patrick, PhD et Francis, PhD

    Factors in Assessing Suicide Lethality (FASL), Battle, PhD

    Fear of Death (FD), Lester, PhD

    Firestone Assessment of Self-Destructive Thoughts (FAST), Firestone, PhD

    Harkavy-Asnis Suicide Survey (HASS), Harkavy, PhD et Asnis, MD

    Hopelessness Scale for Children (HSC), Kazdin, PhD

    Index of Potential Suicide (IPS), Zung, PhD

    Indirect Life Threatening Behavior Scale (ISDB), Franklyn, PhD

    Inventory of Suicide Orientation-30 (ISO-30), King, EdD et Kowalchuk, EdD

    Lethality of Suicide Attempt Rating Scale (LSARS), Smith, PhD

    Measure of Adolescent Potential for Suicide (MAPS), Eggert, PhD

    Multi-Attitude Suicide Tendency Scale (MAST), Orbach, PhD

    Positive and Negative Suicide Ideation Inventory (PNSII), Osman, PhD

    Preventing Teenage Suicide (PTS), William, PhD

    Psychological Pain Assessment Scale (PPAS), Sheidman, PhD

    Psychological Autopsy (PA), Sheidman, PhD

    Reasons for Living Inventory (RFL), Linehan, PhD

    Revised Suicide Potential Scale (RSPS), Miskimins, PhD

    Risk Estimator for Suicide (RES), Maltsberger, MD

    Risk-Rescue Rating (RRR), Weisman, MD and Worden, PhD

    SAD Persons Scale for adult (SAD-A), Patterson, MD

    SAD Persons Scale for children (SAD-C), Juhnke, EdD

    Schedule for Affective Disorder and Schizophrenia (K-SADS), Puig-Antich, MD

    Suicidal Behaviors Questionnaire (SBQ), Smith, PhD

    Suicidal Death Prediction Scales (SDPS), Lettieri, PhD

    Suicidal Ideation Questionnaire (SIQ), Reynolds, PhD

    Suicide Assessment Checklist (SAC), Rogers, PhD

    Suicide Assessment Scale (SAS), Stanley, PhD

    Suicide Circumstances Schedule (SCS), Brent, MD

    Suicide Ideation Interview (SPI), Reynolds, PhD

    Suicide Ideation Items (SII), Garrison, PhD

    Suicide Ideation Scale (SIS), Rudd, MD

    Suicide Intent Questionnaire (SIS), Leniehan, PhD

    Suicide Intent Scale, Beck, MD

    Suicide Intervention Response Inventory (SIRI), Neimeyer, PhD

    Suicide Probability Scale (SPS), Cull PhD et Gill, PhD

    Suicide Opinion Questionnaire (SOQ), Domino, PhD

    Suicide Risk Measure (SRM), Plutchik, MD

    You and Death (YD), Shneidman, PhD

    Wenz Suicide Potential Scale (WSPS), Wenz, PhD


    Dernière mise à jour : dimanche 29 octobre 2000 19:36:11

    Monique Thurin