CHAPITRE 4 -  QUELLES SONT LES DIFFERENTES METHODES
THERAPEUTIQUES, LEURS MODALITES, INDICATIONS, OBJECTIFS ET OBSTACLES
PARTICULIERS, LEURS LIMITES ET LEURS COMPLEMENTARITES. COMMENT EVALUER LEURS
RESULTATS ? (questions 17-21 et 23)
 
(Dr.
Ioana Atger)
 
La prise en charge des agresseurs sexuels se situe
à l’intersection de plusieurs champs : social, pénal
et médical, eux-mêmes surdéterminés par leurs
dimensions culturelles et historiques.
 
Nous préférerons le terme
“ prise en charge ” à celui de thérapie
pour insister d’emblée sur la différence trop souvent
oubliée entre “ comportement déviant ” et
pathologie mentale et/ou organique.
 
L’ignorance de cette distinction peut
être à l’origine de controverses entre les visions
différentes de l’agression sexuelle et de leurs auteurs, par les
intervenants sociaux, pénaux et médicaux contraints par leur
interpellation simultanée de travailler ensemble avec des approches qui
doivent rester spécifiques mais complémentaires. Ce qui est en
revanche possible de distinguer sont d’une part les
“ agresseurs sexuels primaires ” chez lesquels
l’acte est prévalent (pédophiles, exhibitionnistes,
pères incestueux) et d’autre part les “ agresseurs
sexuels secondaires ” chez lesquels l’agression sexuelle est
contingente à une problématique de fond (ex : psychopathie,
psychose, essentiellement violeurs) [1].
 
A partir d’une revue de la littérature,
nous allons donner quelques repères comme début de réponse
aux questions posées.
 
Question 17 – PSYCHOTHERAPIE
PSYCHODYNAMIQUE DES AUTEURS D’AGRESSION SEXUELLE : MODALITES, INDICATIONS,
OBJECTIFS, DIFFICULTES ET LIMITES (INCLUANT QUELQUES ELEMENTS CONCERNANT LA
REDUCTION DE RECHUTE PAR CETTE APPROCHE PSYCHOTHERAPIQUE).
 
Il
nous semble intéressant de noter qu’on demande actuellement aux
psychiatres de traiter à la fois les agresseurs et leurs victimes, alors
que traiter suppose qu’il existe une maladie objectivable ou un trouble
caractérisé. Dans la grande majorité des cas les
agresseurs abusent des autres en toute connaissance de cause et présentent
tout au plus des troubles de la personnalité (c’est-à-dire
de l’ensemble de leur “ être au monde ”)
– [1] - suivant l’histoire personnelle et unique de chacun. Cette
histoire ne peut être refaite, et si on peut prendre du recul par rapport
à ce qu’on a subi  ou
ce dont on a été acteur, faut-il encore ressentir
profondément l’envie de changer d’existence et exprimer
librement une demande auprès du thérapeute de son choix [1]
 
Toutes
les techniques d’inspiration psychanalytique chercheront à faire
prendre conscience au sujet de sa souffrance, de ses origines infantiles et des
modalités par lesquelles il cherche à la gérer y compris
dans ses passages à l’acte. Leurs avantages se confondent avec
leurs limites. Elles nécessitent à la fois des thérapeutes
capables de développer une empathie à l’égard de
leurs patients, mais qui n’ont pas été eux-mêmes
victimes d’abus sexuels pour ne pas reproduire dans la situation
thérapeutique le couple agresseur-victime [2].
 
Les
thérapeutes nécessitent une supervision régulière
ou au moins des rencontres périodiques avec un “ expert
consultant ” [3]. Les phénomènes de
“ burnout ” sont très fréquents, ainsi que
les perturbations dans la vie familiale (relations avec conjoint et enfants) et
sexuelle (passivité) – [4]
 
Ces
thérapies ne peuvent en aucun cas s’imposer. Elles ne
représentent un “ soin ” que dans le cas ou le
sujet demande ou accepte d’être accompagné dans sa recherche
volontaire et consciente des raisons profondes qui l’ont amené
à être un délinquant sexuel [1].
 
Les
sujets qui peuvent le plus en bénéficier sont ceux qui ont une
aptitude à développer un transfert [5] et à supporter la
position de passivité qu’impose le cadre (alors que leur
fonctionnement psychique est engagé dans une lutte contre la passivité
[6].
 
Les
psychothérapies dites “ de soutien ” sont les plus
répandues (aide au moi et directivité dans la vie réelle),
suivie par les psychothérapies d’inspiration psychanalytique (1-2
séances par semaine) et rarement les cures type, surtout en dehors du
cadre pénitentiaire.
 
Des
cas de femmes agresseurs sexuels ont pu bénéficier de ce type de
prise en charge. Leur durée est incertaine, elles finissent d’un
commun accord entre le patient et le thérapeute, la question de la paye
ne se pose pas habituellement pour la population qui nous concerne et cela la
prive d’un important levier thérapeutique du à sa valeur
d’engagement [1]. 
 
C’est
rare qu’une psychothérapie se mette en place dans les premiers
temps après une incarcération. Un traitement
chimiothérapeutique, des entretiens familiaux ou une thérapie de
groupe peuvent créer les conditions favorables à se mise en
place.
 
Bien
qu’elle représente la plus “ humaniste ” des
méthodes thérapeutiques, ses indications et son coût en
font pour l’instant une thérapie rare et difficile à mener
pour les agresseurs sexuels. Elle doit être intégrée
à des programmes de traitement et de suivi.
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
|  18 | Psychothérapie
  psychodynamique d’inspiration psychanalytique   Objectifs :
   ·Donner
  du sens aux conduites déviantes.   ·Accompagner
  le sujet dans une recherche volontaire et consciente pour l’aider
  à comprendre et à apaiser ses conflits inconscients.     Effet de
  par-excitation. Permanence
  d’un référent externe. Une aide
  au moi. Commencer
  un travail d’expression, de pensée comme substitut au passage
  à l’acte. | Cure type
  (psychanalyse) Associations
  libres.   Psychothérapie
  psycho-dynamique (en face à face) Semi-directive.                 Psychothérapie
  de soutien  (avec intervention dans la vie réelle) Directive. | Sujets
  motivés.   Cas rares
  de femmes auteurs d’abus sexuels   Personnalités
  névrotiques.   Sujets
  traumatisés (ayant été maltraités et/ou
  abusés sexuellement pendant l’enfance).   Mesures de
  semi-liberté.   En
  association avec pharmacothérapie, thérapies de groupe,
  thérapie familiale, thérapie sociale.   Beaucoup
  de femmes ayant commis des agressions sexuelles. (case
  reports). | N’est
  pas un soin à proprement parler.   Ne peut
  pas s’imposer.   Se
  réfère à l’ensemble de la vie psychique.   Demande un
  niveau intellectuel élevé.   Durée
  incertaine.   Cou et
  formation des thérapeutes.   Contre-transfert
  négatif, voyeurisme du thérapeute, burnous.   Nécessité
  d’une supervision constante.   Le clivage
  avec les autorités judiciaires (à l’image du clivage dans
  le fonctionnement psychique du patient).    Le
  problème de la confidentialité dans la relation avec le
  thérapeute.   | NOVICK 2000 [7]   CIAVALDINI 1999 [6]   THORPE 2001 [4]   PLYER 1990 [2]   REZNIK 1999 [8]   MOTHERSOLE 2000 [3]   HORTON 1996 [9]   KOVEL 2000 [10]   WEISS P. 1997 [11]   SCIARRA
  1999  [12]       ROCHELLE
  1999 [13]         ALBERNHE
  1997 [1] | 
 
 
Question
18 – PSYCHOTHERAPIES INDIVIDUELLES CONGNITIVE ET COMPORTEMENTALE DES
AUTEURS D’AGRESSION SEXUELLE : MODALITES, INDICATIONS, OBJECTIFS,
DIFFICULTES ET LIMITES (INCLUANT QUELQUES ELEMENTS CONCERNANT LA REDUCTION DE
RECHUTE PAR CETTE APPROCHE PSYCHOTHERAPIQUE).
 
Les
psychothérapies cognitives et comportementales partent du principe que
les auteurs d’agressions sexuelles ont des déficits cognitifs qui
les ont poussés à des comportements inadaptés voire
déviants. Elles s’efforcent à corriger les distorsions
cognitives du patient (ex : les erreurs de pensée du style
“ je ne serais vraiment un homme que lorsque j’aurais une
femme ”) et de renforcer les mécanismes du contrôle du
moi (hyper-vigilance, meilleur contrôle émotionnel,
évitement des situations à risque, abstinence de relation
sexuelle, etc…) [1].
 
Dans
la pratique, la plupart des techniques sont issues du courant psychologique du
behaviorisme qui se propose d’établir des lois constantes reliant
le stimulus et la réponse, et permettant de prévoir le
comportement si l’on connaît le stimulus. Nous
énumérons (voir le tableau) : le bio-feedback et la punition
signalé (aversion), la technique de satiation, la sensibilisation
voilée, l’effacement progressif, le reconditionnement orgasmique
[14, 15, 16, 17].
 
Le
but de ses méthodes est d’une part de diminuer la
sensibilité sexuelle aux stimuli déviants et d’autre part
d’élargir le champ d’attraction sexuelle à
d’autres objets que ceux qui l’obligent à des agressions.
 
Elles
posent de nombreux problèmes pratiques et éthiques, et leur
évaluation reste imprécise. Elles peuvent rencontrer un certain
succès appliquées aux exhibitionnistes et pédophiles et
moins aux violeurs pour lesquels le besoin d’agression reste primordial
par rapport à la satisfaction sexuelle. Elles peuvent s’appliquer
aux volontaires (qui ont le choix d’arrêter à tout moment)
en association avec d’autres abords thérapeutiques
“ fournisseurs de sens ” aussi bien en individuel
qu’en groupe, intégrés dans des programmes
d’intervention dans des instituts spécialisés.
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
| 19 | Psychothérapie
  cognitive et comportementale   Objectifs :
   Que les
  patients se vivent comme agresseurs et non comme victimes.   Comprendre
  la “ chaîne délictogène).   Renforcer
  les mécanismes du contrôle du moi en rebâtissant les
  barrières franchies.   | Thérapies
  expérimentales d’aversion : associer des stimulations déviantes
  à des réponses aversives (moyens dissuasifs douloureux de
  nature physique (courant électrique), chimique (sels
  d’ammoniaque) ou psychologiques (culpabilité) = bio-feed-back. | Patients
  motivés et volontaires.   Exhibitionnistes.   Pédophiles.   Sujets limités
  intellectuellement | Ethiques :
   Ex. :
  “ complicité ” dans le visionnement
  illégal de cassettes pédophilique, viols. On leur
  fait mal délibérément. Violeurs | GROSSMAN
  1999 [17] MARX 1999
  [18] LINDSAY 1998 [19] CLARE 1993 [20] REID 2000 [21] | 
|   | Associer
  fantasmes déviants et écœurement pour vider le
  scénario type de son pouvoir excitant | Technique
  de satiation verbale et en laboratoire (masturbation) : on
  sature l’appétit sexuel déviant jusqu’à
  l’écœurement.   |   | Les sujets
  peuvent tricher et arriver à un renforcement de l’excitation
  déviante. | BOURKE
  1996 [16] | 
|   | Associer
  fantasmes déviants et inhibitions surmoïques (punitions). | Technique
  de sensibilisation voilée : on impose la masturbation mais on
  empêche l’agresseur de conclure son fantasme dans le sens habituel
  désiré   |   | Ethiques :
  peut être agressif pour le thérapeute et le délinquant. | MARSHALL
  1996 [15] | 
|   | Effacer et
  remplacer le stimulus électif déviant par un autre
  non-déviant. | Technique
  de l’effacement progressif : surexposition progressive
  d’une image non-déviante sur une image déviante en
  maintenant l’érection.    |   |   |   | 
|   | Associer
  orgasme et image non-déviante en l’introduisant de plus en plus
  tôt pendant la montée de l’excitation. | Le
  reconditionnement orgasmique : projection d’une image
  déviante pour exciter et substitution par une image
  non-déviante au moment de l’orgasme jusqu’à ce
  qu’une image non-déviante arrive à susciter un orgasme    |   |   | CREBIER
  1996 [14] | 
 
 
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
|   | Réduire
  le stress à l’origine d’un passage à l’acte.   Diminuer
  l’anxiété liée à la
  pénétration de la femme | Techniques de relaxation  Méditation :
  environnement contenant.   Yoga :
  contrôle de l’anxiété. | Adolescents.   Troubles
  de la personnalité.   Association
  avec consommation de toxiques.   Impulsivité.   S’adresse
  aux délinquants et aux parents.   | La
  perception de la relaxation comme proche de la dépression (inochih).   Effet
  rebond : nécessité d’un passage à
  l’acte après la relaxation. | DEREZOTES
  2000 [22] | 
 
 
 
 
Question
19 – PSYCHOTHERAPIE DE GROUPE DES AUTEURS D’AGRESSION
SEXUELLE : MODALITES, INDICATIONS, OBJECTIFS, DIFFICULTES ET LIMITES
(INCLUANT QUELQUES ELEMENTS CONCERNANT LA REDUCTION DE RECHUTE PAR CETTE
APPROCHE PSYCHOTHERAPIQUE).
 
Cette catégorie de thérapies semble une des
plus prometteuses, grâce à l’utilisation du groupe comme
pare-excitation (contenant) et support identificatoire. Elle
réintègre le délinquant (le plus souvent isolé
socialement) à un groupe de pairs dans lequel il ressentira moins la
peur de l’humiliation et de la punition [23].
 
Le
groupe, s’il est constitué de pairs, inclue plusieurs
thérapeutes (figures parentales) et parfois un ancien délinquant,
dont la présence peut faciliter la parole, imposer le respect et donner
espoir quant aux possibilités de changement (HOSSACK 1999). Il peut devenir à plus long terme un
véritable substitut familial où le délinquant pourra vivre
une expérience correctrice dans un environnement étayant.
 
Plusieurs
techniques sont décrites dans le tableau : la technique de la
classe [24], les groupes de parole et jeux de rôle, les groupe utilisant
des supports comme la vidéo ou les diapositives (toujours à but
identificatoire) [25].
 
Le
travail dans un groupe est souvent structuré en plusieurs étapes
ou le délinquant passe de l’un à l’autre, selon plus
ou moins la  même succession
d’objectifs : reconnaître et décrire les faits (prendre
ses responsabilités), comprendre son propre cycle d’agression
sexuelle, développer son autocontrôle, développer une
empathie pour les victimes, développer ses capacités sociales et
de communication et prévention des rechutes par un suivi du groupe [26,
27].
 
Le
psychodrame constitue une approche à part avec ses indications
spécifiques [28]. A noter quelques expériences
intéressantes de soutien de groupe pour les parents et les frères
et sœurs [29].
 
Il
y a peu de contre-indications de ce type d’approche (voir tableau) et
elles peuvent être dépassées. Nous n’insisterons
jamais trop sur la nécessité de les encadrer à
l’aide de thérapeutes motivées, formés et
bénéficiant d’une supervision constante [30].
 
Il faudra selon les cas, associer cette technique à
la chimiothérapie hormonale, thérapies individuelles et
sociothérapies.
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
| 20 | Psychothérapie de groupe  Objectifs :
   Utiliser
  le groupe comme contenant et les autres membres comme supports
  identificatoires.   Confrontation
  aux limites et aux frustrations imposées par le groupe.   Confrontation
  au déni.   Développement
  de l’empathie par rapport aux victimes.   Apprentissage
  de l’auto-évaluation.   Vaincre
  plus vite les résistances d’une psychothérapie
  individuelle.   Apprendre
  aux délinquants à mieux communiquer avec les autres et à
  pouvoir compter sur eux.   Réassurance
  narcissique par connotation positive des progrès repris dans le
  groupe.   | Le modèle de la classe : Information
  suivie de discussion à partir d’un modèle (la part de la
  victime, de l’agresseur et du thérapeute), on demande à
  chaque délinquant de dessiner son diagramme personnel de
  fonctionnement : développer la part
  “ thérapeutique ” en soi.   Groupe
  de parole et jeux de rôle :  L’assiduité
  est exigée et la confidentialité garantie et exigée
  (sauf pour nouvelles agressions). Les
  agresseurs prennent tout à tour des rôles de victimes et
  d’agresseurs et discutent avec le groupe. Jeux de
  rôle pour retrouver leur fonctionnement dans d’autres situations
  d’interaction sociale. | Délinquants
  qui se maintiennent dans le déni.   Sujets
  manipulateurs qui pourraient manipuler un seule thérapeute en
  tête-à-tête.   Sujets
  psychopathes avec un manque d’empathie.   Sujets
  limités intellectuellement qui peuvent bénéficier
  d’un abord directif des conduites. | Les
  membres du groupe peuvent représenter des agresseurs potentiels les
  uns pour les autres.   Recherche
  d’une place à part dans le groupe (négativement) :
  ex. : peu efficace avec les exhibitionnistes ou pour comportements
  compulsifs.   Enfermement
  du thérapeute qui devient une “ victime ” pour
  les autres.   Nécessite
  un travail en équipe et une supervision de ceux-ci.   Burn-out
  des thérapeutes. | COWBURN 2000 [30]   GREEN 1987 [31]   HOSSACK 1999 [23]   SCOTT 1994 [24]   REID 2000 [21]   MARSHALL 1996 [15]   LINDSAY
  1998 [19]   CLARE 1993
  [20] | 
|   | Modifier une lecture essentiellement sexuelle des interactions
  inter-personnelles.  Connotation
  positive et maturante du fait d’assumer une responsabilité. | Utiliser des diapositives ou des vidéos comme supports de
  discussion Ex :
  un petit garçon avec un monsieur sur un banc (que font-ils, pourquoi ?
  Comment ?).   Analyse en
  différé d’une présentation de soi
  enregistré en vidéo.   Ecrire une
  lettre d’excuse à la victime et sa famille à discuter
  avec le groupe.   | Dans les
  maisons d’arrêt, dans les maisons de correction ou en
  ambulatoire.   Sujets
  très jeunes mineurs, adolescents.   Plus
  efficaces en associations avec des entretiens de groupe et familiaux. | Le
  déni peut se maintenir longtemps, il faut continuer ou associer les
  traitements.   La
  confidentialité de ce qui est raconté en présence des
  autres (doit être rapporté aux autorités judiciaires). | LIWDSAY 1999 [25]   PITHERS 1998 [32]   FLANAGHAN 2000 [27]    ROCHELLE
  1999 [13] | 
 
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
|   | Soutien, expression.  | Groupe des parents :  Groupe
  des frères et sœurs :    | Parents
  de délinquants mineurs. | Simulation,
  refus, arrêt de la thérapie. | ERTL 1997
  [29] SCOTT 1994 | 
|   | Améliorer l’insight et l’empathie avec les victimes  Développer
  une capacité à jouer et diminuer le recours au passage à
  l’acte comme unique solution aux conflits internes.   | Le psychodrame : En
  présence des thérapeutes et du directeur de jeu, les
  délinquants proposent des scènes significatives de leur enfance
  ou de leur passé pour améliorer l’insight et la
  capacité à faire des liens (cause à effet)   Le
  psychodrame individuel :      Le
  psychodrame de groupe :    | En
  association avec d’autres prises en charges complémentaires.             Sujets
  inhibés, troubles de personnalité associée.   Sujets
  sensitifs, inhibés, sans troubles de personnalité
  associés.   |                 Sujets
  inhibés. Sujets
  très déprimés. Sujets
  sensitifs ou personnalités paranoïaques. | BAIM 1999
  [28] | 
 
 
 
 
 
Question 20 – ENTRETIENS DE COUPLE ET
FAMILIAUX (INCLUANT QUELQUES ELEMENTS CONCERNANT LA REDUCTION DE RECHUTE PAR CETTE
APPROCHE PSYCHOTHERAPIQUE).
 
Approche
nouvelle à la fois dans le domaine du traitement des agresseurs sexuels
et dans la psychiatrie en générale, l’approche familiale au
sens large est peut-être la plus surprenante quant aux effets
bénéfiques qu’elle peut apporter à long terme.
 
De
la même manière que la psychothérapie psychodynamique
individuelle prend en compte l’ensemble de la personne du
délinquant sexuel, l’approche familiale se propose de prendre en
compte l’ensemble des protagonistes concernés par
l’agression sexuelle aussi bien pour comprendre, pour traiter que pour
réinsérer le délinquant. Les entretiens familiaux
réguliers aident la famille à évoluer en même temps
que l’agresseur sexuel dans le processus de réparation et de
réinsertion.
 
Particulièrement
indiquée pour les agressions sur le conjoint, la thérapie de
couple aide l’agresseur à continuer son traitement et à
prévenir les rechutes.
 
Pour
les familles de pères incestueux le travail familial aide à
déceler le type de transactions intra-familiales qui les a conduit voir
contraint au fonctionnement déviant [33, 34].
 
Pour
les mineurs, cela fait partie intégrante du travail de
séparation-autonomisation par rapport à la famille et à
l’enfance plus généralement [35, 36]. Mais, la remise en question
n’est pas facile et cela demande une motivation et un niveau de
compréhension suffisant. C’est dans le cadre de cette approche que
les éléments culturels sont les plus faciles à aborder en
comprenant le délit dans son contexte culturel d’origine non
seulement ethnique mais transgénérationnel [12].
 
Cette approche nécessite une fois de plus une
coopération avec la justice et des thérapeutes formés. Si
son coût reste élevé pour les mineurs et pour les victimes
cela nous semble indispensable [37].
 
L’approche familiale n’est pas efficace
seule, elle doit être associée à d’autres
modalités de traitement.
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
| 21 | Thérapies familiales et de couple  Objectifs :
   Prendre en
  compte l’ensemble des protagonistes concernés par
  l’agression sexuelle. | Thérapies familiales systémiques :   Déceler
  les différents types de communication interpersonnelles qui
  structurent les relations intrafamiliales.   Aider la
  famille à évoluer en même temps que le délinquant
  traité. | Inceste et
  autres agressions intra-familiales.   Difficultés
  de séparation agresseur-victime très attachés
  “ co-dépendance ”.   Quand le
  retour dans la famille est envisagé.   Si le
  délinquant n’est pas très motivé, la participation
  de la famille, du conjoint 
  l’aide à continuer.   | La
  même thérapeute peut être amené à traiter
  l’agresseur et la victime.   Travail
  d’équipe, demande des thérapeutes formés.   Demande le
  consentement et une remise en cause de toute la famille.   Difficile à
  mettre en place en prison. | CIRILLO 1992 [33]   BUNSTON 2000 [34]   WALKER 2000 [35]   BARNES
  1998 [36]   NOBBS 1999
  [37]   SCIARRA
  1999 [12] | 
|   |  | Entretiens familiaux :  | Abus
  sexuels par et sur mineurs.   Inceste.   Prise en
  compte d’éléments culturels.   | Déni   Peut
  traumatiser la victime. | HORTON
  1996 [9]   ROCHELLE
  1999 [13]   | 
Question
21 (1) – CHIMIOTHERAPIE HORMONALE ET PSYCHOTROPE DES AUTEURS
D’AGRESSION SEXUELLE : MODALITES, INDICATIONS, OBJECTIFS,
DIFFICULTES ET LIMITES (INCLUANT QUELQUES ELEMENTS CONCERNANT LA REDUCTION DE
RECHUTE PAR CETTE APPROCHE PSYCHOTHERAPIQUE).
 
 
Nous
avons inclus dans ce chapitre, avant la chimiothérapie, les traitements
chirurgicaux qui, bien qu’étant abandonnés en ce qui
concerne la neurochirurgie, continuent à être pratiqués
pour l’orchiéctomie dans certains pays occidentaux (Allemagne de
l’Ouest, Texas, pour des arriérés mentaux
multirécidivistes et pour sujets volontaires à leur demande. Les
effets de ces traitements sont irréversibles mais ne suppriment pas
totalement les récidives (bien que le taux de récidivisme
après orchiéctomie semble le plus bas de la
littérature : 1,4 à 3% selon les études). Cette
atteinte irréversible à l’intégrité des personnes
est en contradiction avec les droits et les libertés des personnes dans
la plupart des pays dits “ civilisés ”.
L’orchiéctomie pour les délinquants sexuels a
été comparée à l’amputation des mains pour
les voleurs [38].
 
Quant
à la question de l’hormonothérapie, elle a suscité
des prises de position passionnelles. Elle part du constat que
l’activité sexuelle ainsi que le niveau d’agressivité
d’un individu sont en lien proportionnel avec le taux de
testostérone sanguin. Si tel était le cas il suffirait de baisser
la sécrétion de testostérone ou d’inhiber son action
périphérique pour inhiber la sexualité et
l’agressivité. Les dernières études montrent que le
lien entre testostérone et sexualité déviante a
été surestimé [39]. Les sujets souffrant de paraphilies ont
des taux de testostérone dans les limites de la normale [40]. Les
androgènes seraient alors responsables des pulsions inconscientes
(érections du sommeil paradoxal, fantasmes). En revanche les
érections induites par la vision de scènes érotiques
déviantes sont indépendantes du taux de testostérone
plasmatique [41]. Par ailleurs il semble que tant q’une quantité
minime physiologique de testostérone reste disponible la libido et la
potence se maintiennent.(d’ou l’idée d’administrer des
faibles doses de testostérone en association avec les traitements
anti-androgéniques).
Des
taux de testostérone normaux mais significativement plus
élevés ont été mesurés chez des sujets
témoins dont l’agressivité mesurée à
l’aide d’échelles comportementales est plus importante ou
encore chez des sujets délinquants ayant présenté des
raptus violents. Il va de même pour les sujets de caryotype XYY avec des
antécédents criminels [42].
 
En
résumé les possibilités thérapeutiques de
modification du comportement sexuel chez l’homme reposent avant tout sur
l’interruption de la boucle physiologique unissant neurohormones
hypothalamiques, gonadotrophines et stéroïdes sexuels. Ont
été successivement proposés les oestrogènes, les
progestatifs, les antiandrogènes et plus récemment les agonistes
de la GnRH.(voir tableau). 
 
Une
alternative intéressante à l’hormonothérapie sont
les médicaments psychotropes sérotoninergiques et
dopaminergiques. En effet, les antidépresseurs sérotoninergiques
semblent aider à mieux contrôler l’agressivité et
l’impulsivité et peuvent être proposés lorsque le
comportement sexuel déviant a des caractéristiques
d’addiction ou d’un désordre de type obsessionnel-compulsif
[43].
Une
augmentation de la neurotransmission dopaminergique à été
associée à une désinhibition sexuelle. Les antagonistes de
la transmission dopaminergique comme les psychostimulants pourrait être
proposés aux sujets délinquants sexuels répondant
rétrospectivement aux critères diagnostiques de
l’hyperactivité avec déficit d’attention :
A.D.H.D. [44]. De plus, une association des psychostimulants avec des
inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine pourrait
être efficace pour traiter les comportements sexuels déviants
quand une forte impulsivité est présente. Cette combinaison de
molécules a déjà été utilisée avec
succès dans le traitement des dépressions associées à
une A.D.H.D. En revanche la prescription d’un traitement psychostimulant
sans traitement préalable par un antidépresseur
sérotoninergique pourrait désinhiber encore plus le comportement
sexuel.
 
Les
pharmacothérapies demandent un consentement, une observance et une
participation constante du délinquant. Il faut donc que le sujet soit en
mesure de donner un consentement libre et éclairé en ayant
été informé en détail de tous les effets
secondaires du traitement y compris sur sa libido et sur ses capacités de
procréation. S’il est important de comprendre que les effets
secondaires des médicaments sont réversibles à
l’arrêt du traitement il ne faut pas oublier que les effets
primaires visés peuvent être réversibles aussi quant la
chimiothérapie ne s’accompagne pas d’autres méthodes
thérapeutiques et de suivi qui devront durer plus longtemps, parfois
pendant toute la vie sexuelle des patients et au-delà [41].
Ces
traitements peuvent être proposés avant la sortie de prison et
leur suivi est de la plus grande importance. La durée est à
déterminer en fonction des indications, du type de ou des produits
utilisés et de l’évolution clinique et sociale du
délinquant. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
| 22 | Traitements chirurgicaux  Objectifs :
   Destruction
  de certaines aires de l’hypothalamus et déconnection des lobes
  frontaux du cortex cérébral = limiter la production
  hypothalamique de gonadotrophines.      Castration chirurgicale donc baisse de
  95 % de la production totale de testostérone endogène. | Interventions neurochirurgicales : Neurochirurgie
  stéréotaxique :  -
  Hypothalamotomie. -
  Lobotomie.             Orchiectomie | Pathologie
  avérés du cerveau.   Déficits
  d’interconnexion des deux hémisphères
  cérébrales.   Lésions
  du lobe temporal gauche.   Arriérés
  mentaux.     Sujets
  multirécidivistes.   Sujets
  volontaires sur leur demande.   Les
  chiffres du récidivisme après orchiectomie sont les plus basses
  de la littérature (1,4 à 3 %).   | Obésité,
  diabète insipide.   Ethiques liés
  aux libertés individuelles, au sens du
  “ consentement éclairé ” pour des
  sujets dont la seule autre alternative est l’incarcération
  à vie.   Représente
  des amputations irréversibles.   Interventions
  stigmatisantes : abandonnés sauf pour l’orchiectomie sur
  demande (Allemagne de l’Ouest, Texas).   Ne
  supprime pas totalement les récidivistes.   | TSANG 1995 [45]   BRADFORD [46]   PRENTKY 1997 [47]   THIBAUT
  1998 [42]   HEIM 1979
  [38] | 
|   | Traitements chimiques  Thérapie
  hormonale :  Diminuer
  les taux de testostérone circulante. Diminution
  secondaire de la production de gonadotrophines.   | Les Oestrogenes :Ethynil -
  Oestradiol |   | Effets
  secondaires : gynécomastie, atrophie testiculaire, augmentation
  du risque de cancer du sein   = abandonné | THIBAUT
  1998 [42] | 
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
|   | Modifie le métabolisme de la testostérone :
  compétition avec sa liaison sur le site récepteur et a un effet
  antigonadotrope.  Moins de
  testostérone circulante = moins de fantasmes et de comportements
  déviants. | Les progestatifs ou dérivés : M. P. A.
  (l’Acétate de Médroxyprogestérone) : 60
  à 800 mg/semaine en intramusculaire   Depo-Provera | Sujets
  agressifs et récidivistes.   Pathologies
  aliénantes, incontrôlables.   Pédophiles.   Coût
  peu élevé   En
  association avec une psychothérapie ou d’autres méthodes
  psychothérapiques.   | Délai
  d’action d’un mois. Inefficace
  si sujet psychotique et aggrave la symptomatologie psychotique.   Effets
  secondaires : prise de poids, asthénie, effet
  dépres-sogène, risque thrombo-embolique.   Nécessite
  une bonne observance. Les effets
  sont totalement réversibles. | THIBAUT 1998 [42]   MEISENKOTHEN 1999 [48]   TSANG 1995 [45]   BELAISCH 1997 [41]   COOPER 1986 [39]   FEDOROFF 1995 [49] BERLIN
  1981 [50] | 
|   | S’oppose à l’action périphérique des
  androgènes.  | C. P. A. : L’Acétate de Cyprotérone50
  à 200 mg/jour à prendre per os    (ANDROCUR
  en France)   | Addictions
  sexuelles   Récidivistes
  et pédophiles.   Exhibitionnistes.   Autistes   En
  association avec une psycho-thérapie ou d’autres méthodes
  psychothérapiques.   | Réussite
  de 80 % environ pour les comportements spontanés, mais maintien
  d’un pouvoir excitant intact mesuré par phlétismographie
  de scènes de viol ou de pédophilie (vidéos).   Effets
  secondaires : gynéco-mastie, asthénie, prise de poids,
  cytolyse hépatique.   Inefficace
  chez les psychotiques, aggrave la symptomatologie psychotique.   | REALMUTO
  1999 [51]   BRADFORD
  1988 [46]   BRADFORD
  1988 [46] | 
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
|   | Inhibition réversible de la sécrétion gonadique de
  testostérone par désensibilisation gonadotrope de
  l’action de Gu RH endogène.  Pourrait
  jouer un rôle de neuromodulateur au niveau du système limbique. | Les analogues de la GU RH :Triptoreline :
  3,75 mg injection IM par mois en association avec du CPA per os pendant le
  premier mois.   Gosereline   Leuprolide   | Impulsivité.   Sujets
  récidivistes.   Pédophilie.   Réduisent
  le désir et le comportement sexuel déviant et surtout la
  fréquence et l’intensité des fantasmes déviants.   Administrer
  en même temps des petites doses de testostérone.   | Délai
  d’action de 10 jours.   Ne
  modifie  le désir sexuel
  chez les normaux que dans 40 % des cas.   Hypogonadisme
  par troubles de l’érection. | THIBAUT 1998 [42]   ROSLER 2000 [40]   BRIKEN 2001 [52]   PRENTKY
  1997 [47] | 
|   | D’abord stimule la libération de LH et FSH donc augmente les
  concentrations d’œstrogènes et androgènes puis
  supprime la réponse à la LHRH endogène donc diminue la
  sécrétion de LH et FSH.  | Nafareline | Exhibitionnistes. | Bouffées
  de chaleur. | RICHER
  1993 [43]   ROSLER
  2000 [40]   COLEMAN
  2000 [53] | 
|   | Traitements psychotropes  Diminuer
  l’impulsivité et les conduites compulsives par
  l’augmentation de la sérotonine au niveau central (+
  augmentation de la neurotransmission dopaminergique).   | Antidépresseurs Serotoninergiques (per os) :   Fluoxetine :
  10-80 mg/jour.   Sertraline :
  50 à 200 mg/jour.   Paroxetine :
  10-60 mg/jour   Fluvoxamine :
  50-300 mg/jour.   Citalopram :
  10-50 mg/jour   Clomipramine :
  50-250 mg/jour   | Addictions
  sexuelles.   Délinquants
  obsessionnels compulsifs.   Effet
  antidépresseur et anxiolytique.   En
  association avec les agonistes dopaminergiques. | Anorgasmie
  induite par les antidépresseurs.   Délai
  d’action d’un mois.   L’effet
  peut diminuer dans le temps. | RICHER 1993 [43]   KAFKA 2000 [44]   FEDOROFF 1995 [49]   COLEMAN
  2000 [53] | 
|   |  |  |   |   |   | 
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
|   | Diminuer la neurotransmission dopaminergique associée à une
  désinhibition sexuelle.  | Antagonistes Dopaminergiques(per
  os) :    Bupropion
  S R : 100-400 mg/jour.   Méthylphenidate
  S R : 20-100 mg/jour.   Adderall : 10-50 mg/jour.   Dextroamphetamine :
  10-50 mg/jour.   Cylert :
  18,75-112,50 mg/jour.   | Patients
  diagnostiques A. D. H. D. rétrospectivement.   Améliorer
  la tolérance aux antidépresseurs sérotoninergiques.   En
  association avec I. S. R. S.  | Psychostimulants.   Peuvent
  faire apparaître des phénomènes de dépendance. | KAFKA 2000
  [44]   NELSON   2001 [54] | 
|   |  | Carbonate de Lithium.  Antidépresseurs
  tricicliques :  Clomipramine Desipramine   Neuroleptiques :  Benperidol Thioridazine Haloperidol   Antiepileptiques :
   Carbamazepine   | Pathologie
  psychiatrique associée (selon indications classiques). | Peu
  d’études de cas (incontrôlés).   Difficile
  à dire si c’est un effet primaire ou secondaire au traitement de
  la maladie sous jacente. | ROSLER
  2000 [40]   NELSON
  2001 [54]   | 
Question 21 (2) –
SOCIOTHERAPIE DES
AUTEURS D’AGRESSION SEXUELLE : MODALITES, INDICATIONS, OBJECTIFS,
DIFFICULTES ET LIMITES (PROPOSITION DE QUELQUES ELEMENTS CONCERNANT LA
REDUCTION DE RECHUTE PAR CETTE APPROCHE PSYCHOTHERAPIQUE).
 
La sociothérapie est
une forme de thérapie de groupe cognitive et comportementale visant
à améliorer les compétences sociales des
délinquants sexuels. Le développement de ces techniques
s’est fait à partir du constat que la plupart des agresseurs
sexuels sont des sujets isolés socialement, mal à l’aise
dans le monde “ des adultes ” (particulièrement
vrai pour les pédophiles et les exhibitionnistes) et qui ont recours
à l’agression sexuelle pour satisfaire des besoins de contact, de
communication ou de réassurance qu’ils ne savent ou ne peuvent
satisfaire autrement.                                                                                          
 
Dans le groupe des sociothérapies
on distingue l’apprentissage des “ habilités
sociales ” par des réunions de groupe ou des jeux de
rôle ayant un effet d’imitation-identification ou par des
techniques spécifiques comme la visualisation accompagnée, la
programmation neuro-linguistique ou la dissociation des
évènements abusifs (voir aussi le tableau). Toute prise en charge
en institution à temps plein peut constituer une forme de
sociothérapie comme on peut en proposer en ambulatoire.
Les sociothérapies
dans des lieux de vie et dans un cadre naturel méritent une attention
à part. Il s’agit de proposer une expérience de vie de type
familial ou les relations avec les autres se révèlent vitales
à travers des expériences de camping, rafting (survie), de
compétitions sportives et des apprentissages de la vie quotidienne qui
leur font généralement défaut. Particulièrement
adaptées pour les délinquants mineurs, sensibles à
l’étayage affectif et susceptible d’intégrer
positivement ces expériences dans leur processus
d’évolution propre à l’age, elles peuvent aussi
s’adresser aux adultes [55, 56].
La rareté de ces
structures et le coût élevé de la prise en charge sont
à discuter en fonction des résultats à long  terme.
 
Bien entendu les
sociothérapies ne peuvent pas suffire, elles sont à associer
selon le cas par des thérapies individuelles, familiales et
chimiothérapies.
 
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
| 23 | Education sexuelle  Objectifs :
   Information.   Familiarisation
  et démystification de choses angoissantes.   Corriger
  des croyances erronées.   | Information sur l’anatomie et la physiologie des organes
  génitaux.  Informations
  sur les liens entre développement affectif et sexuel.   Resituer
  la pulsion sexuelle à l’intérieur de la conscience. |   |   | CREBIER
  1996 [14] | 
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
|   | Sociothérapie  Améliorer
  les “ compétences sociales ”.   Satisfaire
  certains besoins de contact social par d’autres moyens que sexuels.     Etant
  donné que les mots évoquent des images sensorielles, elles
  pourraient être modifiées par des mots.               Maintenir
  et développer le contact avec une communauté.   | Apprentissage des “ habilités sociales ”- les habiletés de base :savoir se présenter, initier
  un contact, faire un compliment-       
  habilités
  avancées : se préparer à une conversation
  stressante, éviter les conflits, composer avec ses besoins -       
   l’expression des
  sentiments : savoir les identifier chez d’autres, gérer la
  colère, les échecs -       
  l’affirmation
  de soi : Résister à la persuasion, contrôler son
  agressivité.         Visualisation guidée :Techniques
  de suggestion pour développer l’imagination et les
  capacités de satisfaction hallucinatoire.       Programmation
  neuro-linguistique :       La
  dissociation des incidents abusifs.     | Mauvais
  image de soi. Délinquants
  isolés socialement Délinquants
  limités intellectuellement, ayant des troubles cognitifs                                                                 Délinquants
  ayant été eux-mêmes abusés sexuellement.   | Nécessitent
  un étayage permanent.   Accepter
  d’apprendre c’est une contrainte qu’il faut pouvoir
  tolérer narcissiquement   Apprentissage
  basé sur des récompenses pour le changement (de la part du
  thérapeute et /ou du groupe des pairs)   Techniques
  faciles à “ tromper ”.   Maintien
  du déni.   | CREBIER 1996 [14]   GROSSMAN 1999 [17]   EPPS 1994 [56]   O’CALLAGHAN 1998 [57]   LANG 1993
  [58]   LAMBIE
  2000 [55]   | 
 
Question 23 – QUELLES SONT LES MODALITES
D’ASSOCIATION DES DIFFERENTES TECHNIQUES THERAPEUTIQUES ?
 
Nous sommes au tout début de l’instauration
des traitements à large échelle pour les délinquants
sexuels, une période d’expérimentation et de
tâtonnements, les projets de soin se faisant plus selon les structures et
les thérapeutiques disponibles qu’à partir des indications
clairement définies. A partir de là on peut dire que toutes les
associations sont possibles dans la pratique. Néanmoins, à partir
de la littérature, nous pouvons dégager quelques tendances.
 
Pour les délinquants mineurs Bourke [16]
estime que l’association : thérapie cognitive et
comportementale, psychothérapie de soutien, mesures éducatives et
“ counselling ” familial a montré son
efficacité. Il précise aussi que selon lui les thérapies
hormonales sont conte-indiquées avec cette population à cause des
effets secondaires possibles sur le développement. Ce même auteur
dégage les indications d’une prise en charge institutionnelle
à temps plein à savoir :
-agressions nombreuses et/ou perpétrées
en groupe
-      
utilisation
répétée de la force
-   
attitudes antisociales coexistantes avec les agressions sexuelles
-      
problèmes
émotionnels et comportementaux avérés
-      
faible motivation pour
le traitement
-      
idéation
suicidaire et/ou homicidaire
-      
relations pauvres ou
présence d’un danger de maltraitance à domicile
-      
présence
d’une victime dans le foyer du délinquant
 
A partir de son expérience au Centre
Psychiatrique régional de Saskatoon au Canada, Nicholaichuk [59]
préconise que le traitement cognitif et comportemental associé
à une prise en charge institutionnelle (sociothérapie) serait
efficace en ordre croissant pour : les agresseurs mixtes (tous types de
délits), les violeurs, les pédophiles et les agresseurs
d’enfants.
Aux Etats Unis à L’Oregon State Hospital
on associe les thérapies cognitives et comportementales aux
thérapies de groupe, sociothérapie et chimiothérapie [16],
alors qu’au Freemont Community Correctional Center la prise en charge se
fait en hôpital de jour avec une association de psychothérapies
individuelle, de groupe, sociothérapie et groupe de parents.
Pour les pères incestueux, Brown [60] rapporte
des bons résultats en associant la thérapie individuelle à
la thérapie de groupe et familiale, sociothérapie, castration
chimique et traitements cognitifs, le tout intégré dans un
programme de suivi et prévention des rechutes.
 
Plus schématiquement Marshall [15]
distingue :
-      
les traitements
spécifiques de l’agression sexuelle : psychothérapie
individuelle, thérapies cognitives et comportementales et
-      
les traitements des
facteurs étiologiques de l’agression sexuelle :
chimiothérapie, thérapie familiale, sociothérapie et
mesures éducatives.
Il préconise ainsi (et c’est un point de
vue amplement partagé) d’élaborer des projets de soin
personnalisés pour chaque délinquant ou la fiabilité et la
continuité de ses référents soit assurée, mais
aussi de donner une part active et une responsabilité accrue au
délinquant lui-même sous forme de
“ contrat ” de soins et de suivi, étape par
étape.
Un point de vue tout particulier est celui de Kaul
[61] qui insiste sur le fait que si l’on ne doit pas assimiler toute
délinquance sexuelle à une pathologie mentale et/ou organique, on
ne doit pas raisonner en termes de traitement mais plutôt en termes de
“ management ” de la délinquance sexuelle. Ceci
comporte certes un traitement mais aussi un suivi et une supervision à
vie des délinquants sexuels. Cette position rejoint celle
d’Albernhe [1] selon lequel la sortie de la peine (de
l’incarcération) ne peut être une sortie définitive
du système de contrôle. Les objectifs d’un tel suivi doivent
être clairement différenciés :
-      
contrôle
judiciaire correspondant à un cadre contenant qui déchargerait le
thérapeute de sa fonction de contrôle du sujet (mais pas de
contrôle de son traitement)
-      
diminution des risques
de récidive en rassurant le sujet sur ses possibilités de
réinsertion familiales et sociales
-      
un travail en
réseau avec tous les partenaires judiciaires et sociaux pour rassurer et
protéger à la fois les victimes et la société.
-      
 
Comment
évaluer leurs résultats ?
 
La
revue de la littérature qui traite de l’évaluation des
différentes méthodes thérapeutiques utilisées avec
les auteurs d’agressions sexuelles montre qu’il y a peu
d’études contrôlées et que les études
existantes manquent de rigueur méthodologique [62, 63]. Si tous les
paramètres d’une étude scientifique  rigoureuse était à
prendre en compte on pourrait arriver à la conclusion paradoxale que
“ rien ne marche ” [64]. Ce qui nous conduit à
dire que même quand ça marche c’est extrêmement difficile
à évaluer. Il y a trop de paramètres impliqués
aussi bien dans l’évaluation de l’agression que de
l’agresseur et encore plus en ce qui concerne les risques de
récidives, trop de “ variables ” pour que
l’interprétation puisse être simple et fiable [65].
 
Un
élément important à prendre en compte est le fait que la
rigueur méthodologique ne serait pas éthique du point de vue du
médecin parce que cela supposerait qu’on n’applique pas au
groupe témoin les méthodes thérapeutiques dont on dispose
[66]. D’autre part, il ne faut pas oublier que toutes les informations
nécessaires à la mise en place d’un traitement
personnalisé ne peuvent être obtenues si le thérapeute est
dans l’obligation, connue par le délinquant, de rapporter au juge
tout ce qu’il apprend dans l’exercice de sa profession. De la
même manière que les victimes ne rapportent q’un certain
nombre d’agressions subies les agresseurs ne rapportent q’un
certain nombre d’agressions perpétrées. De plus, subir une
pression pénale pour suivre un traitement augmente le risque de déni
voire d’abandon du traitement [67].
 
Les
différents instruments d’évaluation s’adressent aux
sujets délinquants (type de personnalité, diagnostic d’une
éventuelle pathologie psychiatrique, type de comportement
déviant, déficits spécifiques cognitifs et
comportementaux, déficit des relations sociales tous
évalués par des moyens subjectifs que ce soit par le
délinquant lui-même ou par le personnel soignant), à ses
réactions physiologiques inconscientes (polygraphie et
phléthysmographie), aux taux d’hormones circulantes etc.(voir
aussi tableau), sans que leur prédictivité quant à
l’efficacité d’un traitement soit clairement établie.
 
Les
difficultés d’évaluation ne représentent pas
à nos yeux des raisons suffisantes pour ne pas continuer les
études pour mieux comprendre les agresseurs sexuels dans leur diversité
et pour essayer d’adapter les interventions à chaque sujet et
à son évolution. Quelques recommandations concernant les
études cliniques pour jeunes délinquants [68]  nous semblent susceptibles
d’être appliquées à l’ensemble des
études à venir :
-      
identifier les
antécédents (délits précédents,
antécédents personnels d’abus sexuels, maltraitance,
histoire familiale et sociale etc…) qui pourrait nous aider à
orienter d’emblée vers les structures les plus adaptées
-      
rassembler des
données relatives à l’environnement familial, amical,
scolaire, social
-      
examiner attentivement
la manière dont ces informations peuvent orienter un diagnostic (et/ou
une catégorisation des agresseurs sexuels) et sont utilisées dans
le processus de traitement
-      
se renseigner sur les
traitements disponibles et susceptibles d’assurer une continuité
de la prise en charge dans le cadre de l’incarcération,
libération ou suivi à long terme du délinquant
-      
identifier des
typologies des agresseurs sexuels dans les différents cadres de soin et
les relier aux résultats des traitements et à
l’évolution à long terme
-      
évaluer les
liens possibles entre les caractéristiques de chaque cas et les
différentes composantes du traitement
-      
identifier les
changements nécessaires dans les programmes de relâchement selon
les perceptions des agresseurs, des soignants et de la communauté.
-      
évaluer les
relations entre les caractéristiques du processus de traitement et les
résultats
-      
évaluer
l’efficacité des modèles alternatifs et /ou programmes
de traitement dans la communauté
-      
commencer à
évaluer le rapport qualité-prix et l’efficacité
à long terme des traitements déjà existants.
 
La
complexité des questions posées par les agresseurs sexuels aussi
bien aux professionnels de la santé publique, aux hommes de loi et
à la société toute entière représente un
défi pour la civilisation contemporaine.
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
|   | EVALUATION DE L’EFFICACITE DU TRAITEMENT  Dépasser
  le déni.   Obtenir
  des informations valables concernant le délit, l’état
  actuel et les intentions futures.   Aider le
  sujet dans la prévention des récidives.   | Polygraphie :Utiliser
  les réponses du système nerveux végétatif comme
  indication d’un état de stress assimilé aux mensonges et
  d’un état de calme associé à l’aveu. Ex :
  Mesurer le :  Rythme
  respiratoire. Rythme
  cardiaque. La
  conductivité de l’épiderme (transpiration). La tension
  artérielle. A
  l’aide d’un polygraphe “ détecteur de
  mensonges ”.   | Pendant la
  période des “ aveux ”.   Pendant la
  période de probation.   Arriérés
  mentaux.   Délinquants
  avec des troubles de la personnalité mais sans pathologie
  psychiatrique avérée sous-jacente.   Ne jamais
  utiliser seule mais en association avec d’autres techniques. | Faux
  positif :  Psychoses
  hallucinatoires. PMD
  bipolaire. Dépression
  majeure. Psychose
  paranoïde. Troubles
  anxieux (attaques de panique, TOC, PTSD).   Faux
  négatifs :  Personnalités
  multiples. Etat
  dissociatifs. Amnésie.   Problèmes
  cardio-vasculaires.   Stratégies
  d’influence des résultats : se mordre les joues, se gratter
  les doigts, métal sur les chaussures.   Formation
  des équipes.   | BLASINGAME
  1998 [69]   WILCOX
  2000 [70] | 
|   | QUESTIONNAIRES  Autoévalusation.   Détecter
  les “ mensonges ” possibles en corrélant les
  résultats aux questionnaires.   Evaluer l’évolution
  et les mesures de semi-liberté ou liberté surveillée
  éventuellement à prendre.   | Questionnaires d’auto-évaluation des
  délinquants : Ex :  1)
  Répertoire des opinions tenues à propos de la violence faite
  aux conjointes (ROVC). 2) Indice
  de maîtrise du comportement (IMC). 3)
  Répertoire multidimensionnel de la colère (RMC). 4)
  Questionnaire sur les réactions souhaitables.   | Délits
  à l’endroit des femmes.   En
  association avec d’autres méthodes d’évaluation. | Utilisent
  un modèle de traitement cognitivo-comportemental.   Modèle
  pro-féministe. | BLANCHETTE
  1998 [71]   | 
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
|   |  | 5) L’inventaire sexuel multiphase (MSI).  | Répertorier
  les comportements sexuels déviants mais aussi les tendances
  socialement acceptables.   A faire
  avant et après le traitement.   | Subjectif,
  doit être corrélé   | CROLLEY 1998 [72]   HAPPEL 1995 [73]   MARsHALL 1991 [74] | 
|   | Obtenir des informations de la part du personnel.  Ajuster le
  traitement pendant son déroulement.   Prendre
  des décisions d’aménagement ou de relâchement
  appropriées.   | Questionnaires d’évaluation remplis par le personnel  A
  l’admission A la
  fermeture du dossier. | A
  corréler avec les questionnaires d’autoévaluation. | Facteurs
  subjectifs | BLANCHETTE
  1998 [71] BURTON
  2000 [75] | 
|   | Utiliser l’effet du groupe, réduire le déni,
  récompenser l’aveu.  Augmenter
  la fiabilité des évaluations. | Questionnaires à remplir par les délinquants en
  présence du personnel  Ex : MT F (Muskegon Temporary Facility).   A remplir
  en petit groupe en présence de 4 psychologues.   | A
  corréler avec d’autres.   Intégré
  dans un programme thérapeutique.   Délinquants
  manipulateurs ou agressifs en tête-à-tête. | Demande
  des examinateurs formés. | HAPPEL
  1995 [73]   BOURKE
  1996 [16] | 
|   | Evaluer le type de personnalité du délinquant.  Traiter
  les pathologies psychiatriques sous-jacentes.   Adapter
  les programmes de traitement.   Test
  connu, validé et répandu.   | Questionnaires d’évaluation de la personnalité   MMPI :
  Minnesota Multiphasie Personality Inventory.   Très
  connu, échelles spécifiques pour les différents troubles
  (humeur, psychose, etc.). | Tous les
  délinquants sexuels.   Pathologies
  psychiatriques sous-jacentes.   Jeunes
  délinquants. | Subjectif,
  car auto-évaluations.   Retardés
  mentaux. | CROLLEY
  1998 [72]   BOURKE
  1996 [16] | 
|   | Diagnostic psychiatrique selon un instrument validé, connu et
  répandu.  Tableau
  assez complet de la pathologie (plusieurs axes de diagnostic). | Diagnostic psychiatrique selon D. S. M. | Tous.   Partie
  intégrante d’un programme (ex : SOTEP). | Les
  thérapeutes doivent être formés. | MOORE 1999
  [76] | 
 
|   Q |   CATEGORIE ET OJECTIFS  |   SOUS-GROUPE (Modalités) |   INDICATIONS |   LIMITES |   REFERENCES | 
|   |  | Autres questionnaires  Liste des
  troubles du comportement revisité (R. B. P. C. – Quay 1977)   S. C. L.
  90 R (Derogatis 1983)   Liste de
  psychopathies revisitée (PCL– R, Hare 1991) | Délinquants
  mineurs |   |   | 
|   | Evaluation physiologique de la tumescence pénienne. | Plethismographie | Faire la
  différence entre les pédophiles et les non pédophiles.   |   |   | 
 
 
 
Bibliographie du chapitre 4