Position de la FFP sur la psychothérapie (colloque du 23/03/00)

 

  1. La psychothérapie fait partie du domaine du soin. Outil à caractère médical, elle recouvre un ensemble de pratiques dont l'efficacité a été évaluée dans le traitement des troubles mentaux. La psychothérapie se différencie des techniques qui visent au développement personnel (amélioration des performances, du bien être…) et au règlement d'un problème particulier (conseil, conseil conjugal, …) en dehors d'une pathologie mentale spécifique. Dans certains cas, la pathologie peut ne pas être portée spécifiquement par un individu mais concerner les relations dans un groupe (couple ou famille).
  2. La FFP souhaite rendre accessible au public une information claire et valide sur les différents types de psychothérapies et les professionnels qui l'exercent.
  3. La psychothérapie réalisée par le psychiatre comporte une valeur ajoutée en raison de sa formation médicale initiale, puis d'un enseignement aussi bien théorique que pratique, comprenant notamment, au cours des 4 années du DES de psychiatrie, une activité de responsable de soins sous la supervision d'un senior. Il s'agit actuellement de la seule formation de ce niveau. C'est cette formation qui autorise le psychiatre à établir un diagnostic, poser une indication thérapeutique et la réaliser.
  4. Le cadre législatif et déontologique dans lequel s'inscrit la pratique médicale du psychiatre est le seul qui soit aujourd'hui garant de l'absence de dérive, en particulier de type sectaire.
  5. La FFP est favorable à la pratique de la psychothérapie par des psychologues, étant entendu que ces psychothérapies ne sauraient se confondre avec celles, plus globales, réalisées par le psychiatre. A l'instar de ce qui existe déjà dans les établissements de soin, ces psychothérapies seraient effectuées par des auxiliaires de soins rigoureusement formés, sur indication préalable d'un psychiatre et sous son contrôle, avec un encadrement déontologique.
  6. Il existe actuellement des dispositions qui permettent aux psychologues cliniciens d'exercer la psychothérapie en institution, sous la responsabilité d'un dirigeant médical. Ces dispositions pourraient être élargies au secteur libéral dans des conditions à déterminer précisément.
  7. La FFP n'est pas non plus hostile à la régularisation de situations antérieures de pratique de la psychothérapie par certains professionnels non-psychiatres, voire non psychologues cliniciens. Cette situation ne saurait en aucun cas être pérennisée. Elle travaille actuellement, au sein d'une commission FFP-CNUP, à l'élaboration des modalités de règlement de ces cas particuliers, pour les personnes qui en feraient la demande.
  8. En conclusion, la FFP préconise d'aborder le problème de la psychothérapie sur des critères professionnels définissant la formation, les compétences et le cadre nécessaires de cette pratique qui relève du médical et s'applique à des troubles caractérisés. Sur la proposition de la Direction Générale de la Santé, une commission FFP-CNUP travaille à la formalisation de ces critères. La création d'un titre de psychothérapeute serait aujourd'hui source de confusion pour le public et entraînerait le développement de pratiques hétérogènes et non encadrées.


Dernière mise à jour : mardi 4 avril 2000 18:05:15

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