Réunion du Comité d’Interface entre l'INSERM

et la FÉDÉRATION FRANÇAISE DE PSYCHIATRIE

 

Vendredi 17 mars 1995 au siège de l'INSERM

 

 

 

Étaient présents :

C. Kordon,

L. Dray,

Mme Nolais,

Ph. Jeammet,

JC. Scotto,

D. Mauduit,

P. Marchais,

P. Moron,

JM. Thurin

Excusés :

SD. Kipman,

D. Sechter.

Secrétaires de séance :

P. Moron

JM. Thurin

 

 

1 - Composition des Commissions spécialisées

C. Kordon informe le Comité que, malgré les démarches du Comité d’interface qui ont été répercutées auprès de Ph. Lazar et que ce dernier a transmises et soutenues, seul JP. Olié a été nommé. Les arbitrages finaux sont difficiles et ne sont pas exempts de considérations politiques. Les nominations dépendent des cabinets du Ministère de la Santé et de la Recherche.

Le Comité, unanimement, réagit vivement et considère : que l’on ne peut penser à aucun moment que cela soit un facteur encourageant ; que c’est un signe alarmant ; que le C.I., sollicité pour faire des propositions, avait une véritable représentation professionnelle et que cela ne se répercute aucunement dans les Commissions ; que c’est un coup de frein très regrettable ; l’encouragement n’a pas été saisi ; que l’action engagée pour la recherche en psychiatrie risque d’être réduite à l’impuissance.

Le C.I. pose la question de sa démission.

C. Kordon déplore évidemment cette situation. Il est tout a fait convaincu qu’il y a eu un effort de structuration et ne pense pas que l’INSERM soit en cause. Il propose une sensibilisation des alliés naturels de la Commission sous la forme d’une rencontre par exemple de J. Epelbaum, F. Boller, P. Lejeune, Allignes (?). Des contacts doivent être pris avec des membres de la Commission connus individuellement : P. Neveu, Rascol, JJ. Hauw

Une rencontre de Ph. Jeammet, P. Moron et JM. Thurin (à laquelle JP. Olié serait naturellement invité) avec J. Epelbaum est décidée. D’autre part, JP. Olié peut évidemment compter sur le soutien du C.I. pour renforcer tant que faire se peut sa position dans la Commission.

L. Dray propose une réunion commune avec le C.I. Neurosciences à la suite de l'article publié dans la Lettre des Neurosciences et concernant la recherche en psychiatrie

Concernant les Intercommissions, les résultats ne sont pas encore connus.

2 - Suppression des CNEP

Un bilan plus que nuancé a été présenté par P. Corvol : le CNEP est une formule légère qui ne remplit pas ses promesses. C. Kordon est intervenu auprès de Ph. Lazar pour présenter la position du C.I : le CNEP est une formule adaptée en psychiatrie. JM. Thurin et les membres du C.I. sont intervenus quand ils ont été informés de cette suppression (tard). La réponse de Ph. Lazar a été l’impossibilité de maintenir cette formule pour une seule discipline.

Pour JM. Thurin le véritable cadre de cette question est la redéfinition actuelle des attributions des différentes organismes pour ce qui concerne la recherche clinique. L’appel d’offre de la D.H., dont les 2 M de F ont été soustraits au budget de l’INSERM, crée une nouvelle situation avec une recherche davantage orientée vers les résultats pratiques et l’évaluation (recherche encadrée). D’autre part, l’ANDEM, par la voix d’Y. Matillon rencontré la veille, considère que sa mission se limite aux études (qui lui sont confiées) et que son budget est dérisoire par rapport au 1,8 Milliards de l’INSERM. Ce serait donc à l’Institut que reviendrait la recherche clinique fondamentale (par exemple dans le cas de l’évaluation des psychothérapies, sujet qui lui avait été posé). La question se pose donc finalement de savoir si cette recherche clinique fondamentale est justifiée en psychiatrie et si les CNEP pouvaient contribuer à cette mission en constituant un point d’accrochage pour des initiatives ouvertes susceptibles d’un développement secondaire dans des programmes plus importants. JM. Thurin continue à penser que la réponse à cette double question est affirmative, surtout s’il y a un suivi (consultant et session d’évaluation de cette formule)

JC. Scotto pose la question d’un faible rendement scientifique des CNEP dû au manque de compétence des équipes qui en bénéficiaient. Effectivement la prestation du Dr Chambon le 30 septembre n’était pas très rassurante de ce côté là. Mais n’est-ce pas alors de la responsabilité des grands organismes de former ?

C. Kordon rappelle que son rapport soulignait effectivement l’existence et l’importance de cette R.C.F. La D.H. a souhaité faire de la recherche et cela a conduit à une redistribution des cartes et à nouveau partage. C’est aussi dans ce contexte que les CNEP, (après les CRE), ont disparu. Ph. Lazar est conscient des difficultés qui sont posées et une nouvelle négociation va avoir lieu sur le partage des tâches. La psychiatrie devrait alors être soutenue. Cela suppose un lobbying renforcé. Il est plus que souhaitable, comme il l’a écrit à JM. Thurin, qu’un rendez-vous soit pris avec Ph. Lazar.

La question du flèchage des postes, qui avait été soutenue par JC. Scotto, est réévoquée. La situation semble plus ouverte. Si un bon candidat psychiatre se présente avec un CJF qualitativement bon, un affichage de poste peut avoir lieu.

Ph. Jeammet rappelle l’intéret des CRI. Mais combien va-t-il y en avoir ?

L. Dray souligne l’intéret des réseaux. JM. Thurin pose la question de leur maintien. Ne vont-ils pas se heurter à la concurrence des C.C.P. (Contrats Coordonnés sur une Pathologie) de la D.H. du simple fait que les réseaux supposent, outre la participation d’une unité, de trouver des financements pour la recherche elle-même. Les contrats ayant disparu et l’articulation entre réseaux et programmes de la D.H. n’étant pas prévue, l’évolution est prévisible_ Ph. Jeammet confirme l’extrême difficulté de trouver effectivement un financement. Cela suppose de faire pratiquement le siège des Fondations.

JC. Scotto se sent très pessimiste et considère la situation actuelle comme un échec grave.

P. Marchais, s’appuyant sur l’exemple du Quebec, pense que cette situation correspond d’abord à une véritable absence de volonté politique de pousser la psychiatrie en France.

 

3 - Banque de données des publications françaises en psychiatrie.

JM. Thurin présente l’état du projet qui est envisagé depuis 2 ans par le C.I. et présenté par C. Kordon à Ph. Lazar dans sa note d’octobre 94 . Il a été inscrit comme objectif pour 1995 dans le rapport moral la FFP le 10 février dernier .

Du point de vue de la pertinence : la littérature psychiatrique française est actuellement disséminée, sous utilisée et donc dévalorisée. Au lieu d’une amélioration et d’une précision progressive à partir de travaux déjà existants, une double tendance se dessine : la publication "originale" sous argumentée et la publication en langue anglaise avec des impératifs d’approche qui ne correspondent pas toujours à la culture française. Un article récent, paru dans INSERM actualité (N° 125 Mai 1994), à partir du rapport de l’Académie de médecine, décrit cette situation qui n’est pas propre à la psychiatrie et émet différents voeux parmi lesquels l’importance des banques de données et le rôle des Associations. "Il serait donc du plus haut intérêt de constituer des banques de données dont la source serait plus large". Les associations peuvent et doivent jouer un rôle, et même un rôle de premier plan, dans la défense de la francophonie. Elles apportent en effet la caution des scientifiques et peuvent agir avec plus de souplesse qu’un organisme officiel".

Sur le plan de l’accès à l’information, la situation va être totalement transformée dans les années qui viennent. Une base de donnée accessible par les moyens modernes créera une nouvelle donne dans la situation de monopole exercée sur la plan scientifique en psychiatrie par la littérature étrangère. La Fédération peut coordonner une participation des différentes revues, ce qui sera déjà une forme de regroupement.

Sur le plan logistique, on peut considérer plusieurs étapes.

1 - choix d’un logiciel permettant d’intégrer les sommaires des publications, avec pour chaque article résumé et mots clés.

2 - présentation de l’utilisation aux revues (mode de formatage des données sur une disquette (très simple : il suffit d’un ordre déterminé avec des tabulations intermédiaires)

3 - expérimentation de la procédure

4 - constitution d’un groupe Thésaurus chargé de comparer les mots clés utilisés spontanément à ceux de Medline, avec soit mise en place de synonymes soit création puis validation de nouveaux mots clés.

5 - réflexion et mise en place d’un mode d’interrogation incluant des sémantèmes, formule plus intéressante que celle des mots clés car, en particulier ouvrant à des transversalités et des approches plus fines.

L’étape 1 a été réalisée avec F. Marchand (Ingénieur d’étude INSERM) et le choix du logiciel s’est fait sur Biblio mac de Mr Lassalle. Le point 5 est envisagé, avec un contact avec Mr R. Fortuner. Sa mise en place nécessite un véritable développement et donc du temps et un budget. Une réunion devrait avoir lieu avec S Mouchet, C. Polge, F. Marchand, C. Kordon et JM. Thurin pour valider la démarche.

JC. Scotto souligne que cette réalisation va signaler les redondances et mobiliser l’intéret au niveau d’un regroupement des revues.

P. Marchais pose la question de l’utilisation de la table des matières annuelles, ce qui est effectivement possible.

A noter une démarche de Y. Thoret (Évolution Psychiatrique) auprès de S. Mouchet qui a été renvoyée sur la Fédération et JM. T.

4 - Candidature du Dr Stoléru (chercheur) pour participer au C.I.

Cette candidature a été adressée à JM. Thurin qui la transmet au CI. Cette candidature est agrée à l’unanimité.

JC. Scotto et P. Moron posent la question de leur remplacement. C. Kordon et le C.I. considèrent que ce remplacement risque de nuire à la dynamique qui s’est mise en place.

 

5 a - Interface 2 : L'étude de cas : observation clinique et formalisation au niveau d'une démarche de recherche. Le réseau : pour quoi faire ; comment s'associer ? Leur ouverture européenne.

et 5b : Journée des CNEP.

Un premier problème est posé par la date puisqu’une des associations (l’ASPSP) a informé le CA qu’elle avait malencontreusement pris la même date pour ses Journées annuelles, ce qui risquait de réduire la participation à la journée d’interface. Le C.I. considère d’abord que la date n’a pas à être modifiée. JM. T fait valoir l’importance du thème et sa difficulté : quelques mois supplémentaires de préparation ne seraient pas superflus. Il est finalement décidé de maintenir la date du 13 octobre, mais de la consacrer à un abord plus directement pratique : présentation des CNEP des dernières années et évaluation de leurs résultats et suites ; présentation des réseaux, y compris le CCCP de G. Darcourt et l'ouverture européenne ; (présentation de la base de données ?). La journée sur le cas unique est reportée au 15 mars 1996.

JC. Scotto et Ph. Jeammet préconisent que cette date soit désormais fixe (3° vendredi de mars) et que la décision soit votée individuellement par chacune des assciations au cours du prochain CA de la FFP.

JM. Thurin présente l’état des travaux après 3 réunions du C.O. (ci-joint) et pose la question de l’édition, après traduction, d’un ouvrage considéré comme "la bible" dans ce domaine. (Nous avons rencontré avec L. Dray la responsable de l’édition après la réunion et ce projet est sérieusement envisagé). Cette publication précéderait la publication d’un ouvrage spécifiquement français mais dont la conception et la réalisation est une ambition plus vaste.

Ph Jeammet souligne l’intéret dans une recherche en réseau d’une grille de base ouvrant à des grilles secondaires pour des approches plus fines. Il existe un formatage de l’étude de cas réalisé avec beaucoup de travail par l’APA qui pourrait être intégré aux bases déjà réunies.

P. Marchais et D. Mauduit soulignent l’intéret et l’importance de l’étude de cas. Importance de développement d’un axe méthodologique qui reste actuellement faible.

6 - Prochaine réunion du C.I.

La prochaine réunion du CI. est fixée au mercredi 31 mai 1995 à 10h.

Elle sera consacrée à la préparation de la Journée du 13 octobre.

Docteur Jean-Michel THURIN