Réunion du Comité d'Interface entre l’INSERM

et la FEDERATION FRANÇAISE DE PSYCHIATRIE

9 Février 1994 au siège de l’INSERM

 

 

Etaient présents :

A. Alperovitch,

L. Dray,

M. Nolais,

C. Kordon,

Y. Gasser,

Ph. Jeammet,

P. Moron, J

C. Scotto,

D. Sechter,

JM. Thurin.

Excusés :

SD. Kipman,

H. Loo.

Présidence :

C. Kordon

Secrétaires de séance :

P. Moron

JM. Thurin

 

L’ordre du jour se situe dans la continuité des points soulevés au cours de deux réunions : celle du comité d’interface FFP-INSERM du 23 septembre 1993 et celle organisée à l’initiative de Ph. Lazar le 30 novembre 1993, réunissant l’ensemble des Comités d’interface.

La réunion du 23 septembre avait discuté en particulier de la mise en place des propositions pratiques du rapport sur la recherche :

- information - animation avec : la création d’un "bulletin d’information recherche" et la réalisation d’un livre annuel pour lesquels subvention et une aide à la publication sont demandés ; organisation d’un colloque d’animation recherche conjoint FFP-INSERM

- suivi des projets de recherche avec procédure d’aide à la réalisation et à la formalisation ;

- formation pouvant impliquer des consultants et des sessions ;

Au cours de la réunion du 30 nov. , Ph. Lazar a - d’une part rappelé la situation et les possibilités concernant les contrats de recherche, les postes d’accueil, le montage des réseaux, les unités de recherche, les contrats Jeune-Formation, la suspension des CRE et l’ouverture des CRI, les initiatives récentes (centres d’investigation clinique et instituts fédératifs de recherche), etc. - d’autre part, proposé de nouvelles perspectives aux Comités d’interface : partenariat avec l’INSERM pour la veille scientifique (questions actuelles et mise en place de recherches complémentaires) , expertise collective (pouvoir répondre, à partir d’une approche bibliographique et clinique à des questions de santé publique, y compris parmi celles posées par la pratique de ville ; possibilité pour une quinzaine d’experts de s’engager dans un rapport). De façon générale, il est proposé : "une meilleure information, un croisement des connaissances, une coordination pouvant permettre une meilleure gestion de la connaissance scientifique acquise dans le monde et la prolonger". Un moyen de cette coordination serait la création d’un bulletin inter-interfaces.

Une première discussion souligne que les propositions de Ph. Lazar rejoignent la démarche mise en oeuvre par la Fédération.

Expertise collective

La société va, de plus en plus, poser des questions aux scientifiques. Il ne faut pas que ce soient toujours les mêmes qui soient interrogés. Il est nécessaire d’élargir la base d’expertise et de réfléchir à des interlocuteurs qui puissent donner leur avis.

C’est une idée intéressante qui n'est peut-être pas toujours aussi utilisée qu'elle pourrait l'être (Jeammet). La Fédération s’est engagée dans une démarche de ce type à propos de la recherche (rapport sur la recherche puis comité de pilotage pour une recherche coordonnée en 95), du secret professionnel (initiative L. René - Kipman), et récemment de la loi Mehaignerie (un groupe pourrait se constituer autour de P. Moron dès qu’une demande officielle sera formulée);

Mme Alperovitch donne un autre exemple de questions posées : l'opportunité d'une mise sur le marché d’un nouveau médicament est souvent issue d’une étude émanant de l'industrie pharmaceutique et soulignant l'importance d'un problème épidémiologique. Concernant la démarche d'expertise, le ministère est plus attentif à la qualité de l'information fournie.

La Conférence de consensus, dont une première expérience très réussie vient de se tenir, ne répond-elle pas à ce genre de problème (Y. Gasser) ? Aujourd’hui, la Conférence de consensus n'est pas à un niveau suffisant (Scotto) ; ou plutôt, sa perspective est de répondre à des questions plus larges, impliquant un processus d’organisation assez lourd.

L’expertise vise à répondre à des questions précises, avec la mise en place d’un petit groupe de travail.

L’aide de INSERM se fera sous forme d'un secrétaire coordinateur ; d’un accès facilité aux banques de données. INSERM est en train de se doter d'un réseau puissant ouvrant la possibilité d'une interrogation en ligne ; possibilité d'utiliser une unité Inserm.

A ce sujet, JC. Scotto précise que les universitaires utilisent la redistribution des ressources pharmaceutiques, les praticiens n'ont pas forcément ce support.

Deux correspondants sont désignés pour pouvoir mettre très rapidement en place un groupe d'experts, à partir de la Fédération : JM. Thurin et M. Horassius.

Gestion de la veille scientifique

L'expertise collective se fait à partir d'une question posée. Ce sont les membres de l'interface qui réfléchissent, identifient les thèmes et sont demandeurs de la mise en place d’une expertise.

Quels sont les grands thèmes sur lesquels on pourrait avoir une réflexion commune ?

Le bulletin inter-interfaces et le bulletin d’information recherches en psychiatrie.

Inter-interfaces-Inserm

Ce bulletin viserait à réunir de façon synthétique tout ce qui concerne la profession et la spécialité ainsi que le travail des différents comités d'interface. Ses deux fonctions seront ainsi : de présenter des informations factuelles sous une forme plus ciblée cliniciens ; d’être le forum des comités d'interface.

On y trouvera une tribune libre, des échanges d'idées entre les différents comités, des informations sous forme de flash

Le volume sera au début de 3/4 pages.

La diffusion n’est pas encore déterminée.

Il a été nécessaire de proposer très rapidement un comité de rédaction de 4 personnes: F. Sigaux (hématologiste), Pierre Carayon (Conseil scientifique, Marseille), Jean Jacques Mercadier, JM. Thurin.

Compte tenu du nombre de praticiens participant à l’activité médicale, il semble impossible d’assurer une diffusion globale. Les pages concernant ou intéressant la psychiatrie seraient donc diffusées par l'intermédiaire de relais. Il s'agira alors de choisir dans l’ensemble les informations les plus pertinentes (Sechter). La simple mise en perspective des différents colloques organisés sera déjà une occasion de faire apparaître la pléthore d'organisations (Scotto) .

Bulletin recherche de la Fédération

Concernant le bulletin de la Fédération, JM. Thurin présente l’avancement du projet, en fonction du "cahier des charges" qui avait été défini au cours du comité précédent *. L’articulation de ce bulletin avec celui qui reliera les comités d’interface est à concevoir ; mais le bulletin interdisciplinaire ne peut le remplacer. Il est bien précisé également sa différence avec la revue Inserm Actualités qui serait très peu lue par les cliniciens;

La nécessité propre, la forme, les objectifs de ce bulletin sont rappelés.

La discussion sur la possibilité d’une information via les différentes revues a déjà été menée ; elle conduit à un constat d’impossibilité, tant pour des raisons de délai que de ressources propres, en plus du décalage par rapport à l’identité fédérative.

Ce qui est visé, c’est que l’activité de recherche puisse concerner l’ensemble des psychiatres (JC. Scotto)

Il y a tout un temps de mise en place pédagogique ; la nécessité d'un travail de mobilisation assez fort. La Fédération peut avoir un rôle dynamique très important (Ph. Jeammet ).

L’information de ce bulletin sera une des façons de résoudre le problème de l’éparpillement et de la fragmentation des recherches ; de favoriser la valorisation des travaux et publications français (JM. Thurin)

La possibilité d’une participation financière, même symbolique, demandée aux lecteurs est étudiée. Mais ce bulletin n’est-il pas conçu pour inciter les psychiatres à faire de la recherche ? La réponse est oui (Y. Gasser). Dès lors, qui prétendrait attraper des mouches avec du vinaigre (JC. Scotto) ?

Si l'on tombe de 13 000 à 8 000, cela ne correspondra pas à ce que l'on cherche.

Faudra-t-il, si INSERM ne participe pas, rechercher une autre aide logistique, une possibilité de partenariat avec un laboratoire ?

L’utilisation du Minitel, comme serveur d’informations est envisagé (Mme Alperovitch). Mais dans l’état actuel, cette solution paraît inadaptée si l’on veut s’adresser à un nombre important de psychiatres.

C. Kordon se propose de défendre auprès du Directeur Général le partenariat de l’INSERM pour le bulletin recherche , quitte à ce que JM. Thurin essaye de le recadrer en fonction des moyens réels. Si l’on envisage une participation au financement d’un petit secrétariat, comment pourrait-il répondre au bulletin ?

Fermeture de l’Unité de Montpellier et rencontre de Ph. Jeammet avec Ph. Lazar

Unité de Montpellier

Le but est naturellement de permettre, la plus rapidement possible, une réouverture.

N'y aurait-il pas un ou deux jeunes chercheurs qui pourraient s'inscrire dans la recréation de l'unité de Montpellier (C. Kordon ) ?

Pour démarrer, il faut qu'il y ait une masse critique de 3 chercheurs, quelque soit leur provenance (éventuellement le CNRS.). Ph. Jeammet, pourrait servir de liaison, pour le regroupement de cette structure initiale..

Il est important que la localisation de cette unité reste Montpellier. Il y existe de très beaux locaux dont le bail précise qu’ils doivent être utilisés pour les enfants et adolescents. L’aide de l’association montpelliéraine pour l’unité INSERM de Montpellier porte en particulier sur 500 m2 de locaux payés par elle.

A propos du CJF demandé par Mme Lenormand.

Il y a eu déclassement par le conseil scientifique. On souhaitait favoriser le redémarrage de l'unité. Il y avait un fait intéressant.

C. Kordon propose à Mme Alpérovitch de la rencontrer et adressera une note au Directeur Général.

 

La banque de données

Il s’agirait d’essayer de rentrer dans une banque de données l'ensemble des données françaises (Kordon).

Une discussion a eu lieu à ce sujet au sein du Bureau. Ses membres se sont interrogés sur l’utilité d’une nouvelle banque par rapport à ce qui existe déjà, notamment la banque de données du CNRS. Le point le plus intéressant serait la mise en place d'un bréviaire des mot-clés qui pourrait être utilisé par les différentes publications pour l’indexage des articles qui y paraissent. Celui-ci permettrait une meilleure diffusion des connaissances.

JM. Thurin relate son expérience à l’occasion de la préparation de la conférence de consensus : consultation de la documentation de la Bibliothèque de Ste Anne, puis de celle de l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale et enfin de la banque du CNRS. Dans les deux premiers cas, une sélection de références intéressantes mais en nombre relativement limité (avec le fait que le terme "schizophrénie" ne renvoie pas automatiquement aux publications dont l’entrée est le terme "psychose", très employé dans la culture française). Avec la banque du CNRS, plus de 650 références difficilement consultables par Minitel sans une logistique et un budget adaptés.

Sans doute existe-t-il à ce niveau des possibilités secondaires de tri et l’utilisation de cette banque nécessite-t-elle un certain apprentissage (Alpérovitch)

Il est proposé que pour une prochain numéro du bulletin, une approche bilan sur la banque de données du CNRS - Nancy (C. Kordon)

 

Suivi des projets de recherche

L'idée est que les projets aient une plus grande chance d'aboutir. Autre ambition : capacité nationale (Kordon)

JC. Scotto propose que soient distingués "experts de forme" et "experts de fond".

La Fédération a réuni un comité d’experts qui acceptent de relire les projets qui leurs seront présentés et d’en suivre l’élaboration définitive. Mais il existe actuellement une telle faiblesse structurelle que, parmi ces personnes, celles qui sont aujourd’hui susceptibles de réaliser une mise en forme adéquate sont en nombre extrêmement restreint. Il convient donc de former des cadres qui pourront faire l’interface et aboutir en un temps limité à un bon niveau de compétence pour le suivi de la mise en place des projets. L’INSERM pourrait-il organiser un séminaire national dans ce but ?

L’appel à des consultants susceptibles de suivre des projets tout en assurant une formation est réévoquée sans qu’on lui donne suite. Ou plutôt, on considère qu’il faudrait que cette aide ne s’inscrive pas dans la réalisation d’une recherche éphémère et faiblement pertinente mais comme un appui pédagogique pouvant être utilisé secondairement par d’autres équipes. La rémunération des consultants pour leur aide méthodologique est évoquée {Cela impliquerait également, selon l’avis de différents experts, que cette fonction pédagogique puisse être prise en compte dans le déroulement de carrière JM. T}

C. Kordon propose la démarche suivante, impliquant différents niveaux et temps :

- 1) il est important de mieux connaître les règles du jeu qui déterminent la possibilité pour un projet d’être retenu et financé -> présentation générale ;

- 2) possibilité de la réalisation d'un séminaire national de formation avec pôles régionaux ; ce séminaire aurait lieu au Vésinet, pour une vingtaine de personnes.

- 3) pour la mise en forme définitive des projets déjà structurés, utiliser la possibilité de mise en ordre formel pour terminer, selon la procédure déjà établie.

- Le groupe de travail poursuit sa réflexion sur la façon dont on peut traiter les envois spontanés. Pour le moment, il y a eu deux cas. Le premier projet a fait l’objet d’observations qui impliquaient une reprise générale. L’autre, très avancé dans la mise en forme, a été adressé à un expert pour avis.

- Par ailleurs, il est annoncé qu’un groupe de travail de la Fédération, animé par T. Lempérière, se met en place afin de préparer, pour 1995, un projet coordonné, présenté avec les meilleures garanties méthodologiques et de mise en forme.

Rencontres de la psychiatrie

C. Kordon y coanimera avec Mme Parizot une session sur "La formation à ou par la recherche". Il souhaiterait , pour une meilleure animation du débat, recevoir des questions à ce sujet, d'ici la fin du mois.

Réunion conjointe animation recherche, organisée à l’initiative du Comité d’Interface

Ce colloque aura lieu le 30 septembre au Vésinet. Le pré-programme est présenté, discuté et adopté**.

Différents points sont précisés :

- ce sera la première réunion conjointe en psychiatrie. Un (petit) événement auquel Ph. Lazar participera sans doute volontiers, avec une allocution d’ouverture.

- il est préférable que les projets de recherche présentés sous forme de posters soient parrainés par les différentes sociétés. Il peut être intéressant que les Sociétés thématiques présentent également leurs activités par poster. Un temps de 1h - 1h30 sera réservé à la visite des posters.

- possibilité d’édition d’un document de la journée

- limitation à 200 participants, par ordre d’inscription. Gestion des inscriptions (250f) par INSERM.

- le programme doit être prêt pour le 10 mai, pour parution dans Inserm-Actualités ; pages de la plaquette à faire parvenir avant 1er septembre.

Prochaine réunion :

Le 30 Septembre, au Vésinet, après la réunion conjointe

 

 

 

Pr Pierre MORON Dr Jean-Michel THURIN

 

 

 

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