Comité d’Interface Psychiatrie Compte-rendu de la réunion du 18 septembre 2001



Présents : P. Moron, M. Botbol, J. Garrabé, Ph. Mazet, JM. Thurin (FF Psychiatrie) B. Escaig (Unafam), P Neveu.
Etaient aussi présents :, L. Dray, Jacqueline Delbecq, Sylvie Ledoux, M. Nolais
Excusés : Ph. Jeammet, JP. Olié

Secrétaire de séance : JM. Thurin

1. Compte rendu du C.I. précédent : approuvé après discussion

L’expression « de la molécule à la psychiatrie » devrait être complétée par « et de la clinique à la molécule ».
Par exemple, P. Neveu travaille sur l’apparition de symptômes dépressifs chez les patients cancéreux traités par cytokines. J. Garrabé précise que le fait qu’à partir d’une certaine molécule, on doive obtenir des résultats cliniques pose question.
Les relations entre neurosciences et psychiatrie sont souhaitables et même nécessaires (cf. article “Le Concours Médical”), mais une fusion n’est pas actuellement à l’ordre du jour (JM. Thurin). J. Garrabé soutient tout à fait la relation entre psychiatrie et neurosciences. La traduction des articles de Kandel par JM Thurin, qui va être publiée incessamment (Evolution Psychiatrique, n°1 2002), va dans ce sens.

2. Compte rendu du travail de l’Intercommission 2

La réunion de liaison qui devait se faire avec des membres du C.I. n’a pu avoir lieu. Les représentants de l’IC (JL. Martinot et MC. Mouren-Simeoni) n’ont pu se libérer ce jour. C’est donc J. Delbecq qui vient présenter un point.

Reconduction de l’intercommission 2

Le renouvellement des intercommissions est actuellement en cours de préparation.
Il est envisagé de créer une Commission « neurosciences » qui élargirait son champ : “De la molécule au comportement“ . L’intercommission “Santé mentale et maladies psychiatriques“ serait maintenue.

Le C.I. se prononce à l’unanimité pour ce maintien.

Ce maintien se justifie à la fois 1) par des considérations de fond : l’objet de la psychiatrie implique différents niveaux d’approche dans une perspective intégrative, où la clinique a une place tout à fait particulière comme organisateur de la cohérence de l’ensemble 2) par des considérations stratégiques : le nombre de chercheurs ne cesse de se réduire alors qu’il devrait au contraire s’accroître, compte tenu des besoins considérables dans ce domaine. La disparition des chercheurs Inserm pose un problème grave (F. Casadebaig).

J. Delbecq précise que le but final serait d’arriver à ce que la psychiatrie soit intégrée dans les commissions, mais que le constat actuel est bien le très petit nombre d’équipes retenues en psychiatrie. Avec l’intercommission, 4 chercheurs ont été recrutés.
Peu de candidatures en psychiatrie ont été retenues (qualité insuffisante). Ont été recrutés : 1 sociologue, 1 psychopharmacologue.
Le C.I. appuie la remarque de F. Casadebaig que le tarissement des candidatures tient sans doute pour une grande part à une lassitude devant l’inefficacité des tentatives des années précédentes. P. Neveu souligne que l’intérêt de l’intercommission est de permettre à des personnes qui n’ont pas le cursus « classique » d’être recrutés. J. Delbecq précise que par rapport aux publications, il faut prendre en compte les publications les meilleures dans le domaine, sans qu’elles soient nécessairement publiées dans les revues réputées être ”meilleures” en terme d’impact factor (ex : publication dans un excellent journal de psychiatrie versus publication dans Nature).

L’intercommission est constituée de 9 membres nommés et de 6 élus.

P. Moron fait remarquer que la psychiatrie ne se réduit pas aux troubles du comportement et propose comme intitulé “Santé mentale et pathologies psychiatriques“
J. Delbecq explicite la raison pour laquelle “santé mentale“ a été intégré dans l’intitulé de l’IC. Celui-ci ne comportait initialement que “pathologies psychiatriques“,“santé mentale“ a été introduit pour prendre en compte les dimensions du soin et du contexte social.
Projet de prospective et propositions d’action
L’intercommission élabore son rapport de prospective : 2 à 3 pages se basant sur les différents rapports*, avec notamment comme questions : Quelle sont les questions qui se posent actuellement ? Que mettre en place dans l’immédiat ? Une liaison est prévue avec le C.I..
L’Intercommission 2 a fait 3 types de propositions d’actions :

1) L’IC propose le lancement d’une action thématique concertée (ATC) qui commencerait en 2002. ATC : groupe se réunit et lance des actions sur un thème (A.O., développement de projets). Travail d’incitation et connaissance des équipes sur thème non développé. Le thème général serait : Physiopathologie intégrative des maladies mentales

- caractérisation des phénotypes psychiatriques
- « mesures » en santé mentale, y compris données subjectives
- facteurs étiologiques de vulnérabilité
o facteurs sociaux
o périodes critiques
o facteurs génétiques

2) Expertise collective sur les thérapies, thérapeutiques et leur évaluation dans le domaine des maladies mentales (n’incluant pas les médicaments)

3) Création de postes, d’équipements, définir des actions à mettre sur pied à propos de tout ce qui relie la clinique à la recherche. Encouragement pour un fléchage afin qu’il y ait peu à peu davantage de candidats qui se présentent.

3. Partenariats étendus FFP – Inserm – DGS – ANAES

Le CI a, à maintes reprises, rappelé son souhait d’une meilleure coordination de tous ceux qui ont vocation à développer la santé et la recherche en psychiatrie, et en particulier la DGS et l’INSERM avec lesquels un interface suivi est déjà établi. La FFP a établi par ailleurs depuis plusieurs années un partenariat avec l’ANAES (conférences de consensus, recommandations de pratique clinique), impliquant le travail d’experts et une analyse de la littérature internationale sur des thèmes précis. Ces travaux font généralement apparaître des axes qui devraient faire l’objet de recherches complémentaires. La mise en relation et en convergence des différentes compétences pourrait trouver une application pratique dans plusieurs actions.

1) Une conférence de consensus a été organisée en 2000 par la FFP, avec méthodologie de l’ANAES et soutien de la DGS. Comme les précédentes, cette conférence a établi des recommandations et a fait apparaître des sujets à approfondir et des recherches à mener.
La DGS a confié à la FFP la définition du cahier des charges d’un appel d’offres concernant l’évaluation qualitative des services de téléphonie sociale dans le domaine de la prévention du suicide

Une évaluation des services de téléphonie sociale dans le domaine de la prévention du suicide a pour objectifs principaux de décrire le processus d'intervention téléphonique utilisé avec des appelants suicidaires, d’évaluer les changements chez ces appelants, et finalement de vérifier les rapports entre processus d'intervention et les changements éventuels chez les appelants.
En conséquence, il s'agit de pouvoir décrire les activités mises en oeuvre dans les centres de téléphonie sociale et de s'interroger sur leur efficacité en terme de prévention du suicide.
Le cahier des charges devra en outre comporter une analyse de la littérature internationale, le recensement des services concernés en France et proposer en conséquence une démarche d’évaluation.

Le groupe de la FFP qui va prendre en charge ce projet souhaiterait qu’un chercheur Inserm y soit directement impliqué. Quelle est la marche à suivre ?

2) La FFP se propose d’insérer dans le Livre blanc qu’elle est en cours de réalisation une enquête sur la psychiatrie ambulatoire : “Un jour J, dans les structures ambulatoires, quels sont les malades que l’on voit et qu’est-ce que l’on fait avec eux ?”, incluant également quelques informations sur les trajectoires de soin.
Cette étude est nécessaire compte tenu de l’absence quasi totale de données concernant les populations suivies et les pratiques en ambulatoire qui constituent l’essentiel des soins pratiqués en psychiatrie aujourd’hui. Une étude pilote, s’appuyant sur un protocole utilisé par la CNAM et expérimenté par un premier panel de cliniciens, puis étendu à une cinquantaine d’autres praticiens a montré la faisabilité et l’intérêt de cette étude. Il faudrait maintenant passer à l’étape suivante : choix de la population et traitement des données (épidémiologie), pour lesquels la participation d’un professionnel de ce type d’étude et d’un statisticien est indispensable. La DGS serait prête à subventionner ce projet pour 2002. Une étude du même ordre a été réalisée par la SFAR avec Mme Françoise Péquignot. Une convention pourrait être établie entre Inserm et FFP. Quelle est la marche à suivre ?

3) Dès 1991, le projet de rapport sur la recherche psychiatrique a l’Inserm (coordonné par C. Kordon) situait comme une priorité l'évaluation de la qualité des soins, et en particulier celle concernant les méthodes psychothérapeutiques. Plus récemment et dans un cadre différent (celui de l’interface “psychiatrie clinique - recherches en neurosciences“), Kandel a placé l’évaluation des psychothérapies comme une priorité de recherche. Entre temps, des actions de développement ont été faites, dont l’organisation d’un colloque international à Lyon par le Script Inserm (Gérin et Dazord) qui a donné lieu à publication, différentes actions de formation, la réalisation du numéro 25 de Pour la recherche, quelques recherches planifiées (Dazord, Cottraux, Thurin), mais sans véritable implication de fond de l’Inserm pour soutenir ce domaine de recherche.
La DGS s’intéresse actuellement à cette question et a sollicité l’Inserm sur le thème :
“Evaluation des psychothérapies : étude et évaluation sur la réalité des pratiques de psychothérapie proposées en France par différents acteurs de santé en corrélation avec les études menées sur l’évaluation des psychothérapies“.

J. Delbecq pense que cette action pourrait commencer par une expertise collective, l’ANAES en tirerait des recommandations de bonne pratique. Cette expertise pourrait s’inscrire dans le cadre de l’expertise collective des thérapeutiques dans le domaine de la santé mentale. JM Thurin fait remarquer que la demande recouvre en fait deux sous-thèmes : les pratiques (des psychiatres et d’autres acteurs de santé) en France d’une part, les études menées sur l’évaluation des psychothérapies d’autre part. La deuxième partie pourrait être engagée par une expertise collective, mais la première implique une recherche spécifique (peut-être d’ailleurs du type de celle proposée plus haut, mais avec le problème d’impliquer différentes catégories de professionnels). Bien que cela soit logique, il paraît difficile d’intégrer l’évaluation des psychothérapies dans l’évaluation générale des thérapeutiques en santé mentale, compte tenu de l’ampleur du sujet, ou bien il faudrait démultiplier cette expertise. Propose une réunion avec la DGS pour mieux délimiter le sujet.

Une autre demande de la DGS concerne la Faisabilité des autopsies psychologiques et trajectoires des armes à feu dans le suicide.

B. Escaig pense que la majorité des personnes qui traversent le système de soins ne bénéficient jamais d’une psychothérapie. Pour les autres membres du CI, cette situation paraît être le cas particulier d’une région, mais pourrait s’étendre avec la réduction en cours du nombre de professionnels.

Information sur le groupe de réflexion « Stress – Immunité »
Ce groupe prévoit un séminaire suivi d’un colloque

Questions diverses
Le CI “Brûlures“ souhaite accueillir un psychiatre pour l’interface : troubles psychiques des grands brûlés.

Prochaine réunion : mercredi 7 novembre de 10 :00 à 12 :30 pour suite O.J.

* Disponibles sur Psydoc-France.
http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/Recherche/Rapports/


Recherche sur une journée de pratique en psychiatrie ambulatoire

“Un jour J, dans les structures ambulatoires, quels sont les malades que l’on voit et qu’est-ce que l’on fait avec eux ? D’où viennent-ils, quels sont les autres acteurs et structures de santé concernés ?”

Date C. N patient description du cas clinique ou de la situation thérapeutique (entre 5 et 12 lignes) code durée C. vos remarques Données complémentaires




C. = consultation

Données complémentaires
- Concernant le patient
- Age
- Sexe
- Motif consultation
- Concernant le type de consultation
- Individuelle à visée thérapeutique
- Avec enfant
- Couple
- Première consultation
- Consultation de suivi dans cadre de prise en charge structurée
- Urgence
- Concernant les modalités de prise en charge
- Plutôt médicale à visée d’adaptation et prescription
- Plutôt psychothérapique
- Concernant le psychiatre
- ge du psychiatre
- Cadre d’exercice
- Lieu d’exercice
- Pratique liste d’attente ?
- Evaluation de l’urgence à partir de réunion suivant le premier entretien ?

o Votre pratique a-t-elle évolué en fonction du contexte social ?
o Avez-vous le sentiment que votre inscription en tant que psychiatre modifient l’approche et la demande de votre patient


Dernière mise à jour : lundi 28 janvier 2002 9:49:02

Dr Jean-Michel Thurin