Conclusion :
Les politiques
Le
déploiement de la psychiatrie vers le champ de la santé mentale
se fera avec les politiques
AFFICHER UN NOUVEL ELAN POUR LA SANTE MENTALE
Une Loi Cadre, issue d’un débat
parlementaire, après concertation avec les professionnels et leurs
instances représentatives, doit impérativement manifester
l’engagement du gouvernement et de la nation.
Nombreux
sont les professionnels qui pensent que l’opinion publique serait sans
doute prête à adhérer à un discours clair et
cohérent des politiques sur le thème de la santé mentale.
Pour
modifier la situation actuelle il faut impulser une évolution :
Une expérimentation, dans 2 ou 3
départements, destinée
à rôder les nouveaux outils administratifs, juridiques et
techniques ainsi que pour mettre à jour quelques difficultés
éventuelles dans les partenariats, serait sans doute nécessaire.
L’objectif
de tout ceci est de permettre aux personnes, souffrant de quelque trouble
psychique que ce soit, de choisir ses soins auprès de professionnels
spécialisés recentrés sur leurs compétences,
dans une société qui les aiderait à lutter contre la
stigmatisation en restaurant le lien social (et le rôle des élus
locaux à ce propos est essentiel car ce sont eux qui sont garants de
l’accès à la citoyenneté de chacun).
L’accumulation,
les superpositions actuelles et à venir, sur les équipes, de
sujets importants comme la démarche qualité,
l’accréditation, le PMSI, les 35 h, la redéfinition des
métiers, l’éventuel redéfinition de la politique et
des orientations générales en santé mentale, les
évaluations, les innovations, les nouveaux partenaires, imposent :
Un
affichage fort et cohérent par les responsables politiques d’un
nouvel élan pour la santé mentale, dont les objectifs doivent être
échéancés, financés et évalués
régulièrement, devrait donc s’appuyer sur les thèmes
suivants :
1-
renforcement de la
place des usagers et des
associations de familles,
2-
refonte des formations initiales et continues pour tous les professionnels,
3-
refonte des statuts des médecins (statut unique et passages public/privé),
4-
réforme des
soins sous contrainte,
5-
réforme des
soins aux personnes placées sous main de justice,
6-
création de
Services Territoriaux de Psychiatrie (STP) et de Réseaux Territoriaux de Santé Mentale (RTSM), par rapprochement Psychiatrie/Somatique/Social/Elus
locaux/Médico-social,
7-
répartition
des effectifs hôpital temps
plein/soins ambulatoires et insertion à
40/60 pour les secteurs, à terme rapproché, amenant un
développement considérable des soins ambulatoires et de
l’insertion,
8-
moratoire pour
les investissements lourds sur les sites pour créer sur les secteurs,
toutes les structures de soins ouvertes et intégrées
9-
moratoire sur
les projets d’implantation de structures médico-sociales et
sociales sur les anciens sites hospitaliers,
10- arrêt des admissions dans les établissements psychiatriques
situés à distance des lieux de vie des usagers,
11- Mise en place de procédures
d’accompagnement claires :
ü
régionalisation
de la santé et modifications administratives correspondantes,
ü
contrats
d’objectifs et de moyens pluriannuels négociés,
évalués et garantis par les ARH, utilisation facilitée des
FIMO et FASMO,
ü
financements
programmés,
ü
redéfinition des
missions, du fonctionnement (avec une participation et un pilotage plus affirmé de l'administration) et des
moyens de la MNASM,
13- Echéancier
réaliste : 2 SROS maximum, en commençant par les SROS de 3ème
génération qui seraient ainsi mieux anticipés.
La faisabilité de cette perspective globale
suppose volonté, programmation, priorisation et financements,
incitation, évaluation et contrôle. La tâche n’est pas
impossible si une majorité de décideurs techniques et politiques
sont convaincus du bien-fondé de cette perspective.
Il y a urgence à engager le changement, au
regard des droits des usagers, des expériences françaises et
étrangères et du
caractère intenable de la situation présente.
Il y faudra de l'imagination, de l'ambition, de la
persévérance, du courage et surtout de la pédagogie
Il s’agit bien de trouver le bon agencement
entre d’une part une représentation globale de la psychiatrie, une
orientation mobilisatrice de la politique de la santé mentale, une
visibilité des bonnes pratiques et,
d’autre part, leur interactivité transformative avec les
dispositifs sanitaires sociaux, citoyens.
Le désenclavement de la psychiatrie, son
inclusion dans la loi commune, sa déspécification ne signifient
pas sa disparition, son gommage, mais bien sa mise en place comme
« science des carrefours ».
Remerciements
Nous tenons à remercier
particulièrement tous nos « correspondants en France comme
à l’étranger, pour la richesse des échanges et des
débats, pour, la tolérance, l’amitié et la confiance
qu’ils nous ont
manifesté.
Nous ne pouvons, en
retour, qu’espérer de l’indulgence pour ce texte qui est
d’une certaine manière le leur.
Mesdames :
E. Beau I.
Guesdon
D. Boissinot C.
Finkelstein
C. Martin-Leray F.
Mougeotte
R.
Bocher
Messieurs
:
J.P. Martin A.
Castéra
M.
Livet F.
Théodore
M. Minard R.
Demelemester
E. Perrier C .
Louzoun
G.
Vidon G.
Milleret
S.
Tomkievicz V.
Garcin
P.
Beuf Ch.
Alezrah
M.
Eynaud Ch.
Muller
Ph.
Mullard S.D.
Kipman
D.
Leguay L.
Bonnafé
G.
Massé Ch.
Bonal
E. Graindorge S.
Kanas
R.
Lepoutre P.
Morin
Un remerciement particulier pour tous ses
encouragements, sa clairvoyance et son travail de relecture et de mise en forme
à Aude Caria, sans
laquelle nous n’en serions pas là !
Dernière mise à jour : jeudi 6 septembre 2001 17:11:34 Dr Jean-Michel Thurin |