LE PRIX DU BIEN ETRE

PSYCHOTROPES ET SOCIÉTÉ

 

DE EDOUARD ZARIFIAN

 

Ed. Odile Jacob, 1996, 286p.

Pourquoi la France est-elle l'un des pays où l'on consomme le plus de médicaments psychotropes (tranquillisants, hypnotiques, antidépresseurs, neuroleptiques) ? Serait-ce que les Français sont plus malades que leurs voisins ?

Non, écrit Édouard Zarifian, c'est plutôt que l'on assiste, dans notre pays, à la médicalisation du moindre vague à l'âme.

C'est un cri d'alarme que lance le professeur Zarifian dans ce livre directement inspiré du fameux rapport qu'il a remis, début 1996, au ministère de la Santé et auquel seuls les journalistes avaient eu accès.

Au grand public, maintenant, de se faire une opinion.

 

 

Professeur de psychiatrie et de psychologie médicale à l'université de Caen, Édouard Zarifian a publié aux Éditions Odile Jacob Des paradis plein la tête (1994) et Les Jardiniers de la folie (1988; « Opus », 1994).

La disparition pure et simple de l'enseignement de la psychopathologie dans les facultés de médecine a réduit l'évaluation des troubles psychiques aux seuls critères utilisés pour faire des essais thérapeutiques ou de la recherche épidémiologique (p68).

L'APA très largement financée par l'industrie pharmaceutique et son DSM envahissent le terrain. Les universitaires ou les « leaders d'opinion » pourraient tenir un « contre-discours » de rééquilibration et de recentrage sur le Sujet, mais ils ne le font pas car ils sont les relais de cette information par les relations quelquefois étroites que, pour la plupart, ils entretiennent avec l'industrie pharmaceutique (p33)

Quand on ne vit pas comme on pense, on finit par penser comme on vit, c'est bien connu. Cela produit, dans le cas présent, d'étranges « psychiatres » (plutôt universitaires, donc largement minoritaires et non représentatifs) qui semblent très attachés à une psychiatrie du symptôme, forcément très médicalisée, « pour laquelle l'utilisation du psychotrope incarne la totalité de leur savoir et est la seule à être proposée au malade» (p248).

C'est de ce sujet brûlant et d'actualité que traîte ici très courageusement le Professeur de Caen

RMP