HUMOR : chronique quotidienne de Simon-Daniel KIPMAN


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mars 1999

Mercredi 31 mars 1999

Un certain nombre de personnes, voulant personnaliser leur colère, leurs revendications ou leur haine s'en prennent à ceux qui sont censés détenir le "pouvoir";

Le pouvoir, que d'erreurs et de vilenies on fait en ton nom. Car il n'existe, en démocratie, que par délégation. Et, si l'on s'adresse à la personne, on pourrait leur renvoyer la devise d'Anne d'Autriche " Mon prix n'est pas dans ma couronne." SDK


Mardi 30 mars 1999

Comme c'est aujourd'hui mon anniversaire, c'est à moi que j'offre la citation du jour. Elle est de Joachim du Bellay.

"Ici, le vil faquin discourt des faits du monde". SDK


Lundi 29 mars 1999

Lors de l'assemblée générale du SPF des critiques ont été émises par un groupe minoritaire (toujours le même) qui voudrait davantage de travail syndical. Mais sans qu'il y ait pour autant réflexion sur ce qu'est un syndicat, les objectifs qu'il se donne et les moyens d'y parvenir.

Autrement dit l'action sans la pensée. On pourrait dire, en s'appuyant sur l'actualité terrible la guerre, sans la diplomatie.

C'est une position qui empêche toute tentative de dialogue, d'échange, d'explication ou de compromis. Quel dommage et quel gachis pour des gens qui se voudraient professionnels de la pensée et du discours.

Mais "à laver la tête d'un âne, l'on y perd sa lessive" ( Jean Lebon). SDK



Dimanche 28 mars 1999

Jour de repos après le tumultes évoqués hier, jour de retraite et jour ou la pensée peut aller et venir au gré des associations a peu près libres. Difficile de les résumer dans une chroniquette. SDK




Samedi 27 mars 1999

Assemblées generales de l'Association, et du Syndicat des Psychiatres français.

Au cours de ces assemblées générales, se degagent, pour les conseils et l'"executif" des lignes directrices qui vont orienter les choix politiques et tactiques de l'année. C'est dire qur ttoutes les passions et les oppositions peuvent s'y deployer. Le tumulte des assemblées, et les décisions a prendre qui s'ensuivent m'évoquent un mot de Goethe :" Le talent se développe dans la retraite ; le caractère se forme dans le tumulte du monde." SDK


Vendredi 26 mars 1999

Je suis aujourd'hui au ministere de l'environnement ou l'(on doit discuter du principe de précaution. Utile reflexion si on place la précaution autrement que dans une logique " assurantielle" ( comment, quand on est decideur, eviter des ennuis potentiels ) mais dans une logique de prévention pré-primaire. SDK


Jeudi 25 mars 1999

" La puissance qui s'acquiert par la violence n'est qu'une usurpation". Je rappelai cette phrase de Diderot lors de la SISM. Elle me revient, bien sûr, à propos des combats en Yougoslavie. Dès lors que l'on est amené, quelles qu'en soient les raisons, à utiliser la violence (oppression ou révolte) comme moyen de se faire entendre, on ferme partiellemet la porte au dialogue, à la nuance, à la reflexion. Si la guerre est le prolongement de la diplomatie, par d'autres moyens, elle en est aussi le contraire puisqu'elle coupe la réflexion au profit de l'action, la négociation au profit de la stratégie. SDK


Mercredi 24 mars 1999

L'annonce des futures frappes en Serbie ne me laisse guère de choix. Je voulais poursuivre toute cette semaine avec des citations de poètes (car c'est le printemps des poètes en ce moment), mais la guerre, hideuse, vient se rappeler a notre bon souvenir

Aussi vais-je faire appel a Bertold Brecht : " Là où règne la violence, il n'est de recours qu'en la violence; là où se trouvent les hommes, seuls les hommes peuvent porter secours".

Les psychiatres, quelles que soient leurs options idéologiques sont des hommes au service des hommes. Beau plaidoyer pour une médecine relationnelle. SDK



Mardi 23 mars 1999

"L'ignorant qui cherche à s'instruire ressemble au savant ; le savant qui parle sans discernement ressemble a l'ignorant" ( Ibn abi tâhk Ali - vers l'an 600). Bien des collègues qui pérorent sur toutes les tribunes au nom de telle ou telle doctrine, au nom de telle ou telle pseudo-éthique, ou en leur nom personnel devraient pouvoir s'en souvenir, par exemple par une formation permanente à tout ce que nous ignorons. Cela n'empèche, évidemment pas de se renseigner, de discuter, et d'apprendre ( dans les deux sens) SDK


Lundi 22 mars 1999

Le printemps commence avec de la pluie et du froid . Est-ce mauvais présage ou au contraire une manière de rappeler qu'après la pluie, le beau temps finit toujours par arriver.

Tout cela pour citer un poête mexicain : "l'espoir nous fait souvent défaut; la douleur, jamais."

Et pourtant, comment soigner, prescrire, suivre un patient s'il n'y a pas l'espoir que ce traitement, que notre action va être efficace ?

Et comment agir, promouvoir, militer sans cet espoir d'un fonctionnement meilleur, d'un environnement plus doux ?

L'espoir, qui nous est si chichement mesuré, est indispensable à notre fonctionnement professionnel. Ce qui le rend si fragile et difficile. SDK



Dimanche 21 mars 1999

Le printemps des poètes succède à la semaine d'information sur la Sangté mentale. Belle occasion de dire qu'échapper à la violence agie passe pour beaucoup dans la possibilité de créer, de produire des ouvrages pour qu'ils soient entendus, appreciés, pour qu'ils permettent de partager l'émotion.

La violence intérieure que se fait le créateur, pour s'arracher une oeuvre, rend la violence forme de lien, forme d'amour. SDK



Samedi 20 mars 1999

Monsieur Bartolone, ministre de la ville, rencontre des jeunes à propos de la prévention des violences : toute la presse en parle.

Madame Guigou, garde des sceaux, envisage une journée sur la violence : toute la presse le signale.

Monsieur Kouchner patronne la SISM, et se déplace pour l'inaugurer et l'associer aux Etats Generaux de la Santé : pas d'écho.

Doit-on en conclure que notre service de presse, et celui du ministere, est insuffisant..... ou que l'ostracisme qui entoure la santé mentale n'est pas mort ? SDK



Vendredi 19 mars 1999

Je participais a une réunion des états generaux de la santé etudiante sur le mal être étudiant.

Plus d'un tiers des étudiants disent " mal gérer leur stress". Ce qu'ils appellent "stress" c'est, au fond, la violence institutionnelle qui leur est faite : examens plus ou moins bien preparés qui se transforment en concours, avec le lot d'incertitude que cela comporte; travail acharné demandé sans espoir de debouché professsionnel évident.

Et cette violence renforce, évidemment toutes les incertitudes liées a leur situation (ni enfant, ni adulte inséré dans une société du travail ou du profit ), et à leur évolution interieure.

"J'accuse " écrivait deja Michel de Montaigne, "toute violence en l'éducation d'une âme tendre". SDK


Jeudi 18 mars 1999

La question de la violence se situe à l'intersection des mouvements affectifs et intrapsychiques personnels, et des manifestations publiques et collectives des tensions.

On a beau dire, on a beau faire, l'éeadication de la violence est un leurre, une utopie qui peut, a l'extrême, détourner des vraies questions et des vrais combats.

D'autant que la violence (individuelle, ou collective) n'a pas que des aspects négatifs;

Un expert, parce qu'a la fois psychiatre et révolutionnaire a écrit : "au niveau des individus, la violence désintoxique" (Frantz Fanon). SDK


Mercredi 17 mars 1999

Le slogan de la semaine d'information sur la santé mentale (et si on parlait calmement de la violence) eut dû être confié plus surement encore a Eschyle qui écrivait : "Ne sais tu pas, Prométhée, que les paroles sont guérisseuses du mal de la colère ?". Tout y est : seule la pensée, les liens psychiques sont capables de désserrer le cercle vicieux de la violence qui appelle, génère et répond à la violence. Et le signe visible de la pensée, son symptome en quelque sorte, est, bien sur, la parole. SDK


Mardi 16 mars 1999

Le lancement de la semaine d'information sur la santé mentale a donné l'occasion à monsieur Bernard Kouchner de donner son opinion sur la santé mentale et son avenir. Apparemment, il se joint au choeur des pleureuses syndicales pour se plaindre du manque de moyens..... et il déclare vouloir lisser les insupportables disparités regionales.

Il insiste, et il a raison, sur la necessité de trouver des procédures permettant une meilleure articulation des moyens entre eux, en argumentant le travail en réseau. Et il voudrait renforcer une action de prévention qui impliquerait toute la population.

En cela, bien sûr, il rencontre les objectifs que la Semaine a définis depuis longtemps, et qu'elle a pu developper jusque là sans aucun moyen. SDK



Lundi 15 mars 1999

Journée sans doute importante puisque c'est la date butoir des dépots de déclaration fiscale, le jour d'une manifestation syndicale des enseignants pour davantage de moyens....et la réunion de lancement de la SISM au ministère.

L'impression que j'ai pu retirer de la réunion qui a dejà eu lieu samedi à la Cité des Sciences me laisse penser que, s'il est relativement facile de sortir d'une logique comportementale pour discuter des mécanismes intimes de la violence, il est infiniment plus difficile, dans un moment où la société est ressentie comme violente (j'ai entendu vanter les OPA "inamicales"), de sortir de préoccupations collectives et sociologiques. Mais on a une semaine entière pour cela. SDK


Samedi 13 mars 1999

Prélancement de la semaine d'information sur la santé mentale, à la Médiathèque de la Cité des Sciences, de 14 heure à 19 heure trente. Ce marathon sera consacré à la représentation de la violence.

Il ne s'agit pas de diluer le discours de prévention et de santé mentale, dans des analogies faciles, ou de sociologiser nos propos, mais bien d'assurer un contrepoint aux informations et aux approches plus médicales ou plus judiciaires, ou plus moralisantes qui apparaitront forcemment au cours des multiples accasions crées, partout en France, au cours de la semaine a venir.



Vendredi 12 mars 1999

Les réticences à l'apport (scientifique et théorique) freudiens sont intactes ; et c'est à la fois consternant et réconfortant de s'en apercevoir de temps en temps.

Freud lui même annonçait qu'il serait méconnu à cause de la sexualité entre autre. Pourtant, à l'époque, tout Vienne parlait, ne parlait que de ça.

La révolution insupportable venait de ce que, en parlant de sexualité, il ne parlait plus d'une sexualité normée, comportementale..... mais d'un ensemble d'émotions, de stimulations et, conséquemment (seulement consequemment ) d'actes.

Non seulement cette approche fonctionnelle plus que descriptive, explicative plus que normative, reste difficile a appréhender, mais rebutante car elle met en cause les attitudes et pensées de celui qui les reçoit et les étudie. Mieux vaut, par économie psychique, les rejeter.

Et cela, d'autant plus que, collectivement, les incertitudes sociales et culturelles auxquelles nous sommes confrontés (autant comme citoyens que comme psychiatres ) entrainent, au titre de mécanismes de défense collectifs, des appels régressifs à des "valeurs" normatives et édulcorantes. SDK



Jeudi 11 mars 1999

En parcourant la lettre que nos ministres nous ont adressée, je trouve que ce qui se dessine pour les médecins, c'est une sorte de statut (péecaire puisque éventuellement remis en question toutes les quelques années ) de travailleur à domicile, employé à la tache par les caisses ou les assurances privées.

Si c'est de cela qu'il s'agit, au fond, il nous faudrait réclamer immédiatement quelques garanties de base sur la couverture sociale, la retraite, la progression en cours d'emploi, un salaire minimum garanti, etc. SDK



Mercredi 10 mars 1999

Difficile de ne pas évoquer aujourd'hui, le procès du sang contaminé. Ce procès est insatisfaisant pour tout le monde car, dans sa préparation et sa mise en forme, on a oublié ou voulu oublier pour de multiples raisons une donnée psychologique majeure : quand on souffre, quand on est blessé ou malade, on veut une responsabilité, une explication incarnée dans un personnage repérable. Les "porteurs de mauvaises nouvelles" ont été décapités, les "lampistes" ont ce rôle social éminent, les généraux vaincus aussi.

Cela devrait nous conforter dans l'idée, évoquée hier, de la neccesité de rappeler, comme experts, le point de vue psychique dans toute une série de décisions et de manifestations publiques. On éviterait sans doute un peu ces manifestations émotionnelles à contre temps, et l'impossibilité d'un travail de deuil par une perpétuelle relance judiciaire et assurantielle SDK



Mardi 9 mars 1999

Toujours la querelle entre les psychiatres qui ne s'occuperaient que de soigner et traiter des maladies mentales avérées (on disait autrefois que la schizophrénie était le champ de la psychiatrie) et les psychistes qui se mêleraient de tout.

Hier, une session de formation de l'École nationale de la magistrature à laquelle j'étais convié m'a montré, une fois de plus, la necessité d'être " psychiste" quand on est psychiatre.

Car il était question d'environnement (au sens strict d'environnement physique). D'abord, personne ne se prive, sur de tels sujets (la violence en est un autre), de considérations générales et idéologiques du niveau du café du commerce ; et nous devons démontrer la part passionnelle de ces prises de position apparemment élaborées sur des données "scientifiques".

Et nous retombons, à chaque fois, sur la prévention des risques (qui est part intégrante de notre travail de santé publique), et le décodage des discours.

Au fond, en participant à cette journée qui paraissant si éloignée de nos habitudes de pensée et de nos experiences quotidiennes, j'ai commencé ma Semaine d'Information sur la Santé Mentale. SDK



Lundi 8 mars 1999

Difficile ce matin de ne pas associer sur la mort : hier soir, j'assistais à une représentation de Don Giovanni, et pendant que la mort annoncée de Don Juan passait et repassait sur scène, à deux rangs de moi, une femme faisait sans doute un AVC sévère, et tombait dans le coma.

Quand on se trouve dans une situation, un cadre où peuvent émerger les fantasmes (et l'opéra, comme la séance de psychothérapie en sont des exemples), on devient forcemment vulnérable à l'irruption de la realité, surtout quand elle vient reifier le fantasme.

Mais la réalité du jour est plus souriante : on devrait s'interroger sur notre responsabilité dans le fait qu'il y ait si peu de femmes dans nos instances dirigeantes, alors que la profession se féminise.

J'ai fait un bide en proposant, il y a quelques années, cette réflexion à un de nos conseils. Et pourtant je la renouvelle, et la prends aussi pour moi, en ce jour des femmes. SDK



Dimanche 7 mars 1999

Je lis dans le bulletin de l'APA que la banque mondiale se soucie de santé mentale, car la moitié des causes d'incapacité dans le monde sont des maladies mentales.

Voila un écho intéressant à ce que je tentais de cerner les jours précédents. Je crois que je vais, pour nos activités de prévention, prendre contact avec eux. Il faut savoir danser avec les loups. SDK




Samedi 6 mars 1999

Comment échapper a cette confusion entre malade et consommateur de soins dont je parlais hier. J'associe sur les addictions : on a du mal, quand on est dans le marché de la santé, à accepter de faire la différence entre consommateur de drogues (voire consommateur excessif ) et dépendant des drogues. Le dépendant ne peut aligner sa consommation sur ses désirs, et ses possibilités (en particulier financieres), il en a besoin. Si les circpnstances l'amenent à reduire sa consommation, il met sa santé en danger.

D'une certaine manière, le malade a besoin de ses soins. Peut lui chaut qu'ils soient chers ou bon marché, qu'ils soient modernes ou anciens, qu'ils soient d'avant garde ou vieux comme le monde : il veut etre soulagé.

La modernité, la scientificité ne sont pour lui qu'un surplus "publicitaire" au même titre que l'emballage. Le meilleur médecin, le meilleur traitement n'est pas le plus cher. La généralisation de la sécurité sociale, et la fréquentation des consultations hospitalières le prouve.

Toutes les enquêtes, toutes les réflexions et toutes les réformes fondées uniquement sur la consommation sont des dangers pour la santé.SDK




Vendredi 5 mars 1999

Ivan Illitch est un imprécateur qui tonne sur les défauts de la société dans laquelle nous vivons. Apres l'école, il dénonce, dans un article du Monde Diplomatique de ce mois, la quête de la santé à tout prix, et ses cotés iatrogenes.

Bien sur, nous sommes bien d'accord pour regretter les excès de consommation de médicaments divers, et, bien sûr, on ne peut qu'approuver ses diatribes contre une vision industrielle nord americaine de la médecine.

Mais il me semble qu'il fait un contre sens en laissant croire que ces déviations sont les objectifs des médecins. Pour les médecins, les malades ne sont pas des consommateurs de soins. Pour les marchands, et leurs gestionnaires oui.

On peut interroger les malades, et les gens sur leur consommation, et sur leurs voeux : on n'en aura guère que les images d'une médecine de pointe (vue a la tele ) et de confort (hôtelier ou esthétique). Mais on peut aussi les écouter, et tenir compte de la dimension de souffrance et de honte qui s'exprime par des revendications diverses. C'est ce à quoi s'emploient les médecins ; c'est ce que ne peuvent pas comprendre les gestionnaires. SDK




Jeudi 4 mars 1999

Ecouter, certes, mais aussi parler, intervenir, interpréter, en s'étant impregné du discours, du texte du patient. Les semaines qui s'annoncent m'inquiètent un peu : je vais devoir parler, dans le cadre de la SISM, et au delà dans toute une série d'endroits, devant des auditoires variés, de thèmes divers. Et il faudra dans ces diverses interventions retrouver les mêmes lignes directrices sans radoter (et surtout sans que j'ai l'impression de radoter, puisque j'entendrai tous mes discours ), sans faire des ronds de jambes formels ( malgré le désir legitime de paraître et de plaire). Il faudra rester personnel sans jamais perdre de vue que je suis un élu, donc un porte parole. Il faudra rester pertinent dans des domaines où les experts sont ou se veulent nombreux.

Et, bien sur, ne pas me servir de cette chronique, pour " répeter" mes effets.

Vaste programme, comme disait de Gaulle. Mais tension et excitation assurée. SDK



Mercredi 3 mars 1999

Il y a sans doute un lien à faire entre l'interêt suscité par le thème envisagé pour la SISM l'an prochain (à savoir quelles sont les marques, les stigmates de la maladie mentale ) et le souci d'une clinique fine et ambulatoire. Car ces stigmates sont évidemment ce qui précède et ce qui reste d'une maladie mentale. Et en particulier la honte qui est une source constante de souffrance psychique.

Mais comme il y a une résistance à la prevention, il y a une autre résistance fréquemment rencontrée : la résistance à la clinique. Les pseudo-theorisations à relents sociologiques sont évidemment plus faciles et plus séduisantes. Comme la politique, la clinique de café du commerce a de beaux jours devant elle. SDK



Mardi 2 mars 1999

Encore une remarque à propos du congrès sur la prévention a Athènes : ce sont les pays en voie de développement, les pays sans grand moyen qui accordent le plus d'importance a la prévention. Peut être font-ils cela faute de mieux, faute d'un développement industriel qui privilegierait la médecine lourde, de pointe et de soins " machiniques". Mais peut être aussi font-ils cela pour des raisons sociales, un souci de la santé des gens (et de l'outil de productivité qu'ils representent, puisqu'ils n'ont pas assez de robots.).

Comme la france est en train de se paupériser (malgré ses brillants résultats boursiers ), comme la psychiatrie se délabre progressivement, il est peut être temps qu'elle s'y mette, que nous nous y mettions. SDK



Lundi 1 mars 1999

Le congrès de la section de psychiatrie préventive de l'Association mondiale de Psychiatrie a réuni à Athène environ 550 participants du monde entier. Outre l'interêt de ce congrès, les quelques français qui y étaient avons constaté que si les psychiatres français sont rares et mal preparés à intervenir dans ce genre de lieux, ils sont en général bien accueillis. Surtout s'ils y tiennent le discours que bien des collègues attendent d'eux, à savoir autre chose qu'un discours gongorique sur notre brillant passé, ni un discours décalqué des méthodologies nord americaines (ils savent tous le faire), mais des prises de positions cliniques et techniques fondées sur la relation humaine. Il y a là une véritable mission qui nous incombe et que nous sommes presque seuls à pouvoir tenir. SDK


Dernière mise à jour : samedi 17 juillet 1999 11:54:05

Dr Jean-Michel Thurin